Présentée l'an dernier à Paris dans le cadre du Festival de Singapour en France, l'exposition Urbanfork se transporte cette fois-ci à Singapour dans le cadre du festival Voilah! 2016. Du 5 au 30 mai, 12 photographies seront présentées à The Projector. Dialoguant avec les immeubles Singapouriens des années 60-80 à Singapour, dont le Golden Mile Complex, 4 photographies représenteront des immeubles parisiens, parmi lesquels le pavillon de Téhéran, à la cité internationale, qui avait été rendu par Urbanfork à son architecte Claude Parent, à qui est dédié cette exposition, et qui avait abrité l'exposition en 2015 à Paris.
URBAN FORK à SINGAPOUR, en bref, c'est le travail d'un duo: Bob Lee, photographe à Singapour, et Philippe Diversy, graphiste à Paris. En 2013, Philippe Diversy avait entrepris de détourner, via Photoshop, les enseignes lumineuses perchées sur le toit de bâtiments situés le long du périphérique pour les remplacer par le nom des architectes des immeubles en question. Ce faisant, l'objectif était d'attirer le regard sur des bâtiments récents faisant partie du patrimoine architectural de Paris. Une démarche qui avait été saluée par plusieurs des architectes concernés, parmi lesquels Claude Parent, le concepteur d'un bâtiment de la cité Internationale universitaire.
En 2015, le duo Bob Lee - Philippe Diversy décide de prolonger ce premier travail en le téléportant à Singapour. « Patrimoine architectural », « détournement », les deux concepts résonnent de manière différente dans le contexte de Singapour. S'agissant du patrimoine, les deux artistes peu enclins à la facilité ne pouvaient logiquement se passionner que pour une certaine période de l'architecture, celle allant de 1965 jusqu'au début des années 80, coincée entre les reliques de l'héritage colonial ? bâtiments publics, shophouses et Black&white- et le paysage déjà plusieurs fois recomposé des immeubles modernes portant la signature des plus grands architectes internationaux du moment.
Dans l'intense effort de construction qui a marqué cette période, il y eut aussi certains bâtiments qui se distinguaient par leur élégance et par leur inventivité. Pas davantage que les premiers ils ne sont parvenus sur le moment à conquérir les c?urs des Singapouriens et la majeure partie d'entre eux a disparu. Il ne reste que quelques dizaines d'entre eux? Pour la plupart, ceux-là témoignent, en plus du reste, du savoir faire particulier des architectes singapouriens de cette époque. Cernés de toute part par les bâtiments plus récents, perdus dans le maillage serré des constructions, pas toujours encore réintroduits dans le coeur des Singapouriens, il fallait trouver un moyen de les repérer, de les mettre en valeur et mieux encore de mettre en avant ceux qui les avaient construits.
Clin d'?il un brin impertinent à la très sage Singapour qui voue une passion à l'art contemporain mais hésite encore à envisager les tags dans d'autres lieux que ceux qui leur sont officiellement dédiés, le « détournement », par le truchement de photoshop, de certains détails des immeubles, permet d'y inscrire le nom des architectes qui les ont conçus. Tous sont géolocalisés sur une carte de Singapour sur le site : urbanfork Singapore
Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) vendredi 22 avril 2016
Crédit photo Golden Mile Complex: Urbanfork singapore / Site Urbanforksingapore 2016 / Site de Bob Lee The Fat farmer
Urbanfork à Singapour, supporté par lepetitjournal.com/singapour, s'inscrit dans la programmation du festival Voilah! 2016
Vernissage de l'exposition le 5 mai 2016: VOIR L'INVITATION CI-DESSOUS ouverte à tous les lecteurs de lepetitjournal.com/singapour