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THEATRE - La guerre de Troie n’aura pas lieu.

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 17 novembre 2016, mis à jour le 23 novembre 2016

A l'affiche de l'Alliance Française, les 23, 24, 25 et 26 novembre, une pièce de Jean Giraudoux, mise en scène par The Theatre Factory. Aura-t-elle lieu ? N'aura-t-elle pas lieu ? C'est tout l'art de la troupe emmenée par Sophie Bendel que d'avoir modernisé la pièce et d'y avoir comme l'y invitait l'auteur lui-même, mêlé les éléments tragiques et ceux qui tiennent de la comédie, pour in fine, donner toute sa force à ce « plaidoyer pour la paix »

Si le suspense est intense tout au long de la pièce de Giraudoux, il n'a pas grand chose à voir avec la guerre de Troie. Aura-t-elle lieu? pourra-t-elle être évitée? Il y a longtemps que la question de l'évidence de la guerre a été tranchée. Pourtant si la tension, sur scène, est bien palpable. C'est que, quand bien même la réalité historique a montré l'incapacité des hommes à déjouer les intentions du destin, les hommes conservent jusqu'au bout une aptitude magnifique et désespérée à croire que tout, même quand le moment est passé, peut encore être changé.

Rappel du contexte. Pâris a enlevé Hélène. Les Troyens veulent croire, à l'instar d'Andromaque, que la guerre peut être évitée. Cassandre, elle, n'en croit rien. Andromaque parle à Hector qui, las de la guerre lui-même, s'attache à convaincre Priam, Pâris et Héléne de rembobiner la chaine des évènements, pour en écarter les conséquences mécaniques. On rend Hélène à Ménélas, on se serre la main et tout le monde rentre chez soi paisiblement.

Las, la situation s'avère plus complexe. Dans la réflexion sur la guerre et la paix, ne faut-il pas intégrer d'autres éléments comme la beauté et le charme, l'amour, mais aussi les rivalités, les intérêts économiques et les appétits de pouvoir ? L'écheveau des intérêts et des passions ne prendra pas moins de 5 actes, tour à tour, à se tendre et à se dénouer. Tout au long de la pièce on vibre pour Andromaque, on s'agace de l'attitude de Paris, on encourage Hector et on met tous ses espoirs dans la sagesse d'Hélène. Jusqu'au bout, on sait comment cela va finir, et pourtant on ne cesse d'y croire.

Et si l'histoire pouvait être rejouée ? L'incrédulité des anciens est-elle si singulière face aux forces du destin ? Et si le Brexit n'avait pas lieu ? Et si Donald Trump, élu président des Etats Unis, allait oublier ses postures de campagne pour davantage de mesure et de pragmatisme ? On voit bien que l'argument dramatique de la pièce de Jean Giraudoux, dont la première eut lieu en 1935, en pleine montée du nazisme, n'a rien d'extravagant.

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) mercredi 17 novembre 2016

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Publié le 17 novembre 2016, mis à jour le 23 novembre 2016

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