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REFRAMING MODERNISM – Eclatante confrontation des collections de Beaubourg aux œuvres des « modernes » en Asie.

Kandinsky- Vassily Kandinski - On White II, 1923 Kandinsky- Vassily Kandinski - On White II, 1923
Vassily Kandinski - On White II, 1923
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 30 janvier 2018

"Reframing Modernism", première grande exposition internationale de la Singapore National Gallery, ouvre ses portes le jeudi 31 mars jusqu'au 17 juillet 2016. Réalisée en collaboration avec le Centre Georges Pompidou de Paris, cette ambitieuse exposition propose de « redéfinir » les contours du modernisme à travers l'Europe, les Amériques et l'Asie du Sud Est. Une tâche immense à laquelle les deux musées se sont attelés pendant deux ans, afin d'offrir au public de Singapour et d'ailleurs une exposition d'une exceptionnelle qualité.

« La présentation de cette exposition consacre définitivement l'ouverture de la Singapore National Gallery » - Eugene Tan, directeur de la National Gallery.

Dans les nouvelles salles, financées par Singtel à hauteur de 20 millions de SGD, les visiteurs pourront admirer plus de 200 ouvres d'une cinquantaine d'artistes. A côté des « stars » de la peinture moderne tels que Kandinsky (photo ci UNE ), Braque, Picasso, Léger ou Matisse, les visiteurs auront l'opportunité  de découvrir pour la première fois  des ?uvres d'artistes thaïlandais, vietnamiens, philippins et singapouriens. Une rencontre entre Ouest et Est de nature à enthousiasmer le public au moins autant qu'elle l'a fait des organisateurs, parmi lesquels Nicolas Liucci-Goutnikov, l'un des commissaires d'exposition français qui confiait : « la vraie découverte de cette exposition a été pour moi celle des peintres modernes du sud-est asiatique, pour lesquels j'ai eu un véritable coup de coeur ? »

Le  tour de force de cette exposition est en effet de nous faire découvrir, en parallèle aux  icônes classiques du modernisme en Europe, des peintres du sud-est asiatique d'une très grande qualité. « Beaucoup de collections du sud-est asiatique n'ont jamais été montrées», indiquait à ce titre Eugène Tan, directeur de la Singapore National Gallery, «  C'était l'occasion de les confronter à des grands maîtres occidentaux ». Le résultat, qui fait dialoguer les peintres des deux continents, est une réussite. Le parcours de l'exposition, très fluide, réserve de véritables  enchantements.

Dès l'entrée, de grands et magnifiques panneaux de laque du peintre vietnamien Nguyen Gia Tri (photo ci-dessous)  répondent à  une ouvre de Henri Matisse.

 

Le ton est donné et durera tout au long du parcours des trois galeries : entre modernisme, modernité et traditions asiatiques.

Certains dialogues entre artistes sont plus politiques : dénonciation du colonialisme, de la révolution industrielle et des conditions de vie des ouvriers ?

D'autres ont un caractère purement stylistique,  comme c'est le cas des ?uvres de l'artiste philippin Hernando R Ocampo (photo ci-contre) qui répondent harmonieusement aux couleurs et aux mouvements de la « ciné-peinture » d'Henri Valensi (photo ci-dessous)
 

Pari gagné. En parcourant l'exposition, on se rend compte que cette  « modernité partagée » dont les curateurs avaient fait un postulat, s'impose en effet au regard comme une évidence. Avec la sensibilité et la culture qui leur sont propres, les artistes du sud-est asiatique ont bel et bien participé à un mouvement mondial.  Il est vrai que les artistes de tous pays avaient fait de Paris, à cette époque, le centre névralgique de la création (cf. article sur le Nanyang movement ) et que l'attraction de la ville-lumière permettait la diffusion d'idées et de courants.

Le choix du Centre Georges Pompidou comme premier partenaire international pour réaliser une exposition conjointe à la National Gallery, témoigne-t-il d'un souhait de rendre hommage à Paris et aux artistes qu'elle a longtemps accueillis ?  Le musée français y trouve en tout cas l'occasion d'une très belle coopération avec la National Gallery.

D'autres expositions suivront, en collaboration avec d'autres grands musées : la prochaine, avec la Tate galllery de Londres, interviendra en Octobre 2016. En attendant les programmations futures, courez voir cette exposition ! Vous (n')avez  (que) jusqu'au 17 juillet pour admirer ces chefs d'oeuvres.

 

 

L'exposition "Reframing Modernism" fait partie du festival Voilah! 2016. A suivre : une série d'articles consacrés aux peintres présentés dans l'exposition.

Voilah! 2016

Légende des illustrations (de haut en bas):

Vassily Kandinski - On White II, 1923 - Oil on canvas - Donated by Nina Kandinsky, 1976
collection of Centre Pompidou, Paris - Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle
Nguyen Gia Tri - The Fairies, 1936 - Collection of Géraldine Galateau, Paris
Hernando R Ocampo - 53-Q ( Sarimanok), 1953 - Oil on Canvas - gift of Fernando Zobel
Collection of Ateneo Art Gallery
Henri Valensi - Expression of the Car, 1920 - oil on canvas
bequeathed by the artist, 1960 - collection of Centre Pompidou, Paris - Musée national d'art moderne/ Centre de création industrielle

clémentine de beaupuy
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 30 janvier 2018

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