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FESTIVAL DE SINGAPOUR EN FRANCE – UrbanFork, les bâtiments des années 60-70 à Singapour rendus à leurs architectes

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 25 mars 2015

Le Festival de Singapour en France s'ouvre le 26 mars au Palais de Tokyo. Lepetitjournal.com/singapour en rendra compte de manière régulière au cours des 8 semaines à venir. En guise de fil rouge, nous vous proposons un rendez-vous hebdomadaire, le jeudi dans les « brèves », avec le travail de 2 artistes, l'un à Singapour, l'autre à Paris, en présentant chaque semaine une des œuvres nées de leur collaboration. Un rendez-vous qui devrait être l'occasion de re-découvrir autant de bâtiments des années 60-70 à Singapour.

Urbanfork singapour
L'un, Bob Lee, est un photographe qui vit à Singapour. Lepetitjournal.com avait déjà parlé de lui dans ses colonnes ( voir Bob Lee - Pourquoi j'enseigne la photographie aux aveugles) en présentant ce jeune photographe de talent, à la démarche généreuse et engagée, qui donne des cours de photographies aux non voyants. L'autre, Philippe Diversy, est graphiste et vit à Paris. En 2013, Philippe Diversy avait entrepris de détourner, via Photoshop, les enseignes lumineuses perchées sur le toit de bâtiments situés le long du périphérique pour les remplacer par le nom des architectes des immeubles en question. Ce faisant, l'objectif était d'attirer le regard sur des bâtiments récents faisant partie du patrimoine architectural de Paris. Une démarche qui avait été saluée par plusieurs des architectes concernés, parmi lesquels Claude Parent, le concepteur d'un bâtiment de la cité Internationale universitaire.

Tous les deux –Philippe Diversy et Bob Lee-  ont décidé de prolonger ce premier travail réalisé par Philippe Diversy à Paris en le téléportant à Singapour. « Patrimoine architectural »,  « détournement », les deux concepts résonnent de manière différente dans le contexte de Singapour. S'agissant du patrimoine, les deux artistes peu enclins à la facilité ne pouvaient logiquement se passionner que pour une certaine période de l'architecture, celle allant de 1965 jusqu'au début des années 80, coincée entre les reliques de l'héritage colonial – bâtiments publics, shophouses et Black&white- et le paysage déjà plusieurs fois recomposé des immeubles modernes portant la signature des plus grands architectes internationaux du moment.

Question de signature justement. Il y a quelque chose de touchant dans les immeubles construits à Singapour dans les années 60 et 70, en une période où il s'agissait de bâtir vite et efficace pour reloger rapidement une population qui vivait dans des taudis.

Lorsque l'architecture est mise sous pression des besoins et des circonstances, elle accouche souvent de bâtiments sans personnalité, massifs, rapides à construire, sans fantaisie … Rien d'étonnant à ce que le regard s'y arrête peu. Beaucoup ont disparu, remplacés par des bâtiments parfois plus grands encore, comme ceux qui se trouvaient à l'emplacement de l'actuel Duxton Pinnacle. Personne ne les regrette, à Singapour moins encore qu'ailleurs.

Dans l'intense effort de construction qui a marqué cette période, certains bâtiments se distinguaient pourtant par leur élégance et par leur inventivité. Pas davantage que les premiers ils ne sont parvenus sur le moment à conquérir les cœurs des Singapouriens. La majeure partie de ces bâtiments distinctifs a disparu. Il ne reste que quelques dizaines d'entre eux… Pour la plupart, ceux-là témoignent, en plus du reste, du savoir faire particulier des architectes singapouriens de cette époque. Cernés de toute part par les bâtiments plus récents, perdus dans le maillage serré des constructions, il fallait trouver un moyen de les repérer, de les mettre en valeur et mieux encore de mettre en avant ceux qui les avaient construits.

Clin d'œil un brin impertinent à la très sage Singapour qui voue une passion à l'art contemporain mais hésite encore à envisager les tags dans d'autres lieux que ceux qui leur sont officiellement dédiés, le « détournement », par le truchement de photoshop, de certains détails des immeubles, permet d'y inscrire le nom des architectes qui les ont conçus. Tous sont géolocalisés sur une carte de Singapour sur le site : urbanfork Singapore

 

Premier bâtiment de la série : Pearl Tower

Urbanfork singapour Pearl Tower

Pearl Bank est l'œuvre de l'architecte Tan Cheng Siong du cabinet Archurban Architects Planners (en caractère chinois sur le coté de l'immeuble) . Il a été le premier projet entièrement dédié au logement. C'est une tour de 38 étages ayant la forme d'un cylindre ouvert. Ce design original favorisait la circulation de l'air de bas en haut et permettait de ne pas avoir besoin d'air conditionné. Achevé en 1976, il était à l'époque le plus haut bâtiment de Singapour, et celui qui offrait la plus forte densité de logement.
Menacé, l'immeuble a fait l'objet à plusieurs reprises de tentatives de en-bloc sales qui n'ont pas abouti. Une équipe d'architectes tente aujourd'hui de le faire classer.

Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) jeudi 26 mars 2015

Crédit photo: Urbanfork singapore / Site Urbanforkparis / Site de Bob Lee The Fat farmer

Urbanfork singapore est supporté par lepetitjournal.com/singapour

 

logofbsingapour
Publié le 25 mars 2015, mis à jour le 25 mars 2015

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