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ÉLODIE ABBÉ – Sur les traces d’une pionnière du Far East !

Écrit par Le Petit Journal Shanghai
Publié le 14 janvier 2015, mis à jour le 14 janvier 2015

Par Lydie Helmy

D'apparence calme et posée, Elodie Abbé nous retrace son parcours de pionnière au sein du groupe de 1997 à 2006, alors en pleine expansion en Chine. Aujourd'hui consultante d'entreprises, elle raconte son aventure d'entrepreunariat à Shanghai. Une histoire époustouflante qui confirme qu'il faut croire en ses rêves !

Elodie Abbé (Crédit photo EA)

Travailler à l'étranger, un projet chevillé au corps

Un diplôme de BTS de commerce international en poche, à tout juste 20 ans, Elodie Abbé s'inscrit dans une école américaine pour y faire un Bachelor en marketing, pendant lequel elle y étudie le système d'implantation des produits laitiers par Danone en Chine. Bien décidée à ne pas travailler en France et enthousiasmée par cette découverte, elle décide de partir étudier pendant une année le chinois à Dalian, dans la province du Liaoning, près du golfe de Corée. De retour en France, elle cherche un emploi en Chine et entre en contact avec le directeur de Carrefour de la région de Shanghai qui la met au défi : "Je vous ferai passer un entretien d'embauche quand vous serez là, devant moi". Que ne lui a-t-il pas dit ! Quelques semaines plus tard, Elodie Abbé pose sa valise à Shanghai, ville totalement inconnue pour elle, et contacte le directeur en question pour le rencontrer. Ainsi commence une aventure extraordinaire dans le groupe Carrefour pendant dix ans…

Propulsée Directrice nationale de la formation à 25 ans

Nous sommes en 1997. Elodie Abbé commence Chef de rayon dans l'alimentaire au Carrefour de Wuning, qui n'est que le quatrième en Chine ! Elle ne tarde pas à se faire remarquer pour son enthousiasme et sa volonté de faire avancrPmyi36hTHQzafsS4EE-her les choses. Elle souligne alors souvent, à Shanghai comme à Paris au siège, que la formation du personnel manque cruellement. Elodie Abbé est entendue ! Six mois après son embauche, elle devient chargée de la formation et du recrutement à un moment crucial de l'expansion du groupe, puisque cinq magasins sont en train d'ouvrir ! Notre jeune femme de 23 ans met alors en place de manière pragmatique un système de formation et de recrutement qui était jusque-là inexistant pour la Chine. Les magasins n'avaient pas le même niveau d'évolution qu'en France, et utilisaient encore le système des étiquettes de prix alors qu'on était déjà passé aux codes-barres dans l'Hexagone ! Progressivement, Elodie Abbé constitue une équipe autour de ce projet, fait très rapidement ses preuves et se voit propulsée deux ans plus tard Directrice nationale en charge, entre autres, de la formation de tous les nouveaux directeurs de magasins, et d'ouvrir le premier centre de formation de Carrefour en Asie. A cette époque, le groupe ouvre dix magasins par an en Chine. Quelques années plus tard, à 30 ans, Elodie Abbé a installé un système de formation optimal et acquis le statut d'expatriée et tout son package…

Aujourd'hui, consultante dans sa propre société pour un meilleur équilibre personnel 

Dix ans après son entrée chez Carrefour, Elodie Abbé se pose la question de l'avenir. Quelle direction donner à son parcours professionnel ? Le système de formation qu'elle a mis en place pourrait être adapté dans les autres pays où Carrefour est implanté, mais son conjoint népalais qui gère sa propre société, ne souhaite pas quitter la Chine. Par ailleurs, la perspective d'avoir un enfant détermine un nouveau choix essentiel : avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Elodie Abbé quitte Carrefour et abandonne son confortable statut d'expatriée pour lancer sa propre société de consulting, Elodie Abbé Consulting en 2007. Pour les entreprises qui feront appel à ses services, elle mettra en place un système de formation adapté. Il s'agit véritablement d'un nouveau départ à zéro pour elle. Depuis lors, Elodie passe les deux mois d'été en France avec son fils, tout en travaillant à distance, pour lui permettre de connaître ses racines françaises, et lui donner des repères. Ce n'est pas facile de vivre en Chine entre une maman française et un papa népalais, et de parler anglais à la maison !

Depuis trois ans, elle travaille surtout avec des sociétés chinoises, ce qui constitue un véritable challenge. Elodie Abbé doit surtout s'adapter à la présentation chinoise des problématiques de formation, puisque les managers n'exposent pas clairement d'emblée un cahier des charges précis et synthétique. Il faut alors plus de temps que dans une entreprise occidentale pour comprendre quels services proposer afin répondre aux besoins spécifiques. Elodie Abbé adore ce défi et admet avoir compris qu'il est nécessaire de gagner la confiance des Chinois pour travailler avec eux. Elle souhaite souligner que quand celle-ci est acquise, la force des relations est incroyable, ce qui est un honneur pour une occidentale. La société de Elodie fonctionne très bien aujourd'hui. Alors, quel sera son prochain défi ?

www.elodieabbeconsulting.com

Lydie Helmy lepetitjournal.com/shanghai Jeudi 15 janvier 2015

Le Petit Journal Shanghai
Publié le 14 janvier 2015, mis à jour le 14 janvier 2015

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