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COURSES BATEAUX-DRAGONS - Des Français dans la compet'

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Écrit par Elise Pouget
Publié le 18 juin 2018, mis à jour le 20 juin 2018

Ce Lundi 18 juin, des courses de bateaux-dragons ont eu lieu à Suzhou, rendez-vous annuel incontournable de la fête de Duanwu Jie.  Toute la ville s’était donné rendez-vous sur les berges du lac Jinji, à l’est de la célèbre ville d’eau pour encourager les rameurs. Et parmi eux, chaque année de plus en plus nombreux, des francophones, amateurs ou passionnés, venus vivre la culture chinoise de l’intérieur. L’occasion pour le Petit Journal de vous faire partager cette matinée festive.

 

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Les premiers départs des courses étant prévues à partir de 8h30, c’est au tout petit matin qu’il me faut rejoindre les équipes dans leur zone réservée. Les rameurs arrivent au compte-goutte, encore un peu endormis, café à emporter ou thermos dans les mains, et rejoignent leur emplacement. Et malgré la fraîcheur matinale, le public est déjà bien en place et l’effervescence grandissante.

Rapidement, les haut-parleurs se mettent à hurler avertissements de sécurité, annonces du programme, publicités et musique entraînante dans une joyeuse cacophonie. Le ciel nuageux laisse alors la place à un beau soleil brûlant et le public commencera à jouer des coudes à coup d’ombrelles…

 

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Certaines  équipes s’échauffent avec sérieux : petit footing autour des stands de boissons fraîches, étirements, gymnastiques et cris de ralliement. Une équipe est même venue accompagnée de ses pom-pom-girls ! D’autres somnolent mollement sous les tentes, attendant l’appel de leur équipe et sachant que le temps peut parfois être long entre les différents passages... Entre les dilettantes oisifs dont c’est la première participation et les habitués entraînés aux équipements de pointe… les disparités sont grandes !

 

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Les bateaux-dragons, comment ça marche ?

Trois types d’embarcations vont concourir sur une distance de 150 mètres : bateau mixte de 22 personnes, bateau de 12 femmes et bateau de 12 hommes. Chaque équipe comprend un tambour (ou drummer) à l’avant du bateau, qui marque la cadence à suivre et un barreur (ou steerer) qui dirige l’embarcation à l’arrière.

 

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Les pagayeurs sont assis deux par deux, côte à côte dans le sens du mouvement du bateau. La répartition dans l’embarcation se fait selon le poids, l’expérience et la préférence droite/gauche des rameurs. La cohésion de l’équipe et l’endurance physique sont déterminante pour effectuer une belle course.

 

Des équipes de tout horizon

Dans un bel esprit de camaraderie, les universités locales sont présentes chaque année, constituant des équipes d’étudiants mais aussi d'enseignants. Certaines entreprises envoient également leurs salariés participer dans une démarche team building car c’est un sport qui met en pratique le travail d’équipe, l’harmonie au sein du groupe et dans lequel la symbolique de ne faire qu’un pour progresser ensemble dans la même direction prend forme. Et puis pourquoi ne pas profiter d’un petit peu de pub de façon ludique !

 

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De quelques équipes internationales il y a 3 ans, on voit de plus en plus de bateaux internationaux, mixtes ou non, mêlant toutes les nationalités. Il semble évident que les expatriés s’emparent de ce sport convivial et rassembleur pour vivre une belle aventure humaine, conscients qu’ils touchent au cœur de la culture chinoise. Aude, qui en est à sa deuxième participation à la course, appuie également sur le fait que fraîchement arrivée en Chine, cette aventure lui a permis de s’intégrer plus facilement autant d’un point de vue social que culturel.

 

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Ce n’est pourtant pas facile pour ces équipes qui doivent assumer seules l’ensemble des frais d’inscriptions, d’équipements et les entraînements en trouvant des entreprises généreuses prêtes à les sponsoriser contre une visibilité sur un maillot ou une casquette. Un tel engagement force le respect et le public le sait, soutenant avec passion toutes ces équipes internationales à grand renfort d’applaudissements et de cris !

 

A vos marques...

A 9h, le coup d’envoi est lancé ! Une fois retenti le klaxon du départ, les premiers bateaux s’élancent sur le lac au rythme du tambour. Les cris des supporters saturent l’atmosphère, et nous nous précipitons tous pour suivre chaque course sur l’écran géant car nous ne pouvons pas voir l’ensemble du parcours depuis la zone réservée aux équipes. Une nouvelle organisation complique un peu les départs, et les ratés font monter la pression sur les équipes suivantes, cherchant à ajuster leur technique.

 

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Jade, Chinoise francophone, dont c’est la première participation et malgré la dernière place de leur groupe, est surtout soulagée de ne pas avoir chaviré comme cela avait beaucoup été le cas à la précédente édition. Une seule embarcation sur la cinquantaine présente enverra sa tête de dragon et tous ses occupants se rafraîchir dans les eaux du lac.

Virginie, grande passionnée de bateaux-dragons et pratiquante depuis de nombreuses années, ne rate jamais la course de Suzhou au sein d’une équipe internationale de 12 rameuses aguerries, même si elle nous confie que dans la région c’est une des moins exigeantes. S’il est vrai que d’autres courses proposent un niveau pro ou semi-pro de bonne qualité, le rendez-vous de Suzhou est aimé pour son aspect familial et bienveillant. Certains participants ont à peine plus de trois entraînements à leur actif avant le Jour J.

 

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« Ici, c’est surtout pour le fun ! » explique Yi, capitaine d’une équipe interculturelle sino-française, tout sourire. Chaque année, celui-ci et sa compagne française Christine, recrute et organise l’entraînement de l’équipe francophone. A bord : étudiants de Suzhou, de Shanghai, expatriés et femmes d’expatriés mais aussi salariés chinois. Malgré leur peu de préparation, car il n'est pas toujours facile de trouver des créneaux communs pour une vingtaine de participants, ils feront une belle course et finiront 3ème de leur groupe ! Même si leur temps n’est pas suffisant pour une qualification en finale, c’est une belle victoire que l’équipe accueille avec bonne humeur et embrassades.

Pour toutes ces équipes le ressenti est très positif et l’envie de revenir pour ramer au rythme du son grave et régulier du tambour est certaine ! Rendez-vous est pris pour 2019 !

 

Envie de faire du bateau-dragon ?

Si vous êtes tenté par l’expérience, sachez que des équipes internationales recrutent chaque année des rameurs (turn-over des expatriés oblige…), nous relayons dans Le Petit Journal Shanghai les demandes francophones mais soyez également vigilant sur les groupes d’expats de votre ville (Wechat/Facebook), ainsi que dans votre université si vous êtes étudiants ou enseignants.

A Shanghai, il existe également un club de passionnés de bateaux-dragons, le Shanghaied Dragons Dragonboat Club, qui propose de découvrir ce sport et alterne initiations et entraînements pour initiés. Consulter leur agenda meetup pour en savoir plus : https://www.meetup.com/fr-FR/dragonboatsh-org/

Et en France aussi, la tendance "bateaux-dragons" bat son plein ! Il s’agit effectivement du sport qui connaît l’une des plus fortes croissances au monde ! Il existe de nombreux clubs et associations qui proposent de l’initiation à l’entraînement de compétition !  Le prochain Championnat de France se déroulera d’ailleurs le 29 et le 30 septembre à Sedan (08). Pour plus d’informations consulter le site internet de la Fédération française de canoé-kayak : http://www.ffck.org/dragon-boat/

Alors, prêt à embarquer ?

Crédit photo : Elise Pouget
 

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Publié le 18 juin 2018, mis à jour le 20 juin 2018

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