

Xiang Weidong, Directeur à la CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corporation), affirme que son groupe d'ingénierie nucléaire cantonais va bâtir et partiellement financer sa première centrale hors-frontière, au Belarus (Biélorussie), avec lequel il avait déjà signé une lettre l'intention en octobre 2008. La mise en service du complexe de deux tranches d'1Gw serait pour «2016 à 2018». Mais dans cette affaire, bien des détails sonnent faux. En juin, Rosatom (Russie) affirmait s'apprêter aussi à ouvrir ce même chantier en province de Grodno et le financer «à 100%». Sous contrôle de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), dès 2015, la centrale revendrait une part de son électricité en Lituanie.
(Crédit photo: photo-libre.fr)
A cette lumière, l'annonce « chinoise » pourrait être un « bluff » biélorusse pour forcer Moscou à d'encore meilleures termes, ou bien une tentative pour s'affranchir de la tutelle du grand-frère russe.
Mais là encore se pose une objection. La technologie chinoise est française (Areva) ou américaine (Westinghouse), selon les cas. Pourquoi le Président Alex. Lukashenko, auteur du projet, n'a-t-il pas réclamé «sa » centrale directement auprès de ces firmes? En admettant qu'il l'ait fait, et que la réponse ait été « non », l'annonce par la CGNPC a toutes les chances d'être là aussi, un coup de poker. Mais l'incident en dit long sur les ambitions chinoises sur le marché de l'énergie nucléaire mondiale!
Eric MEYER, Extrait du Vent de la Chine N°31 (du 28 septembre au 11 octobre 2009)







