L’équipe bénévole de Solidarité Covid – Français de Chine vous invite à découvrir son point Grande Chine quotidien, diffusé depuis mars 2020 sur plusieurs groupes wechat, sur l’initiative de l’Union des Français de l’Etranger Shanghai. Derrière les articles que vous êtes nombreux à apprécier (record de vues Internet pour « les 55 jours de Shanghai » !), il y a un travail de collecte et analyse quotidien des données Covid Chine, restitué dans le point quotidien. En temps de crise, un point matinal Shanghai par district sur l’évolution de l’incidence et du % de cas dans des immeubles ayant déjà rapporté des cas, et en fin de journée, le point sur les différents foyers de la Chine, ainsi que les cas importés et toutes questions relatives aux voyages internationaux.
Voici le résumé de la journée du 21 mai :
Foyers locaux : 779 cas locaux à -26.9% quand Shanghai est à -27.6% avec 76% des cas, l’incidence repart à la baisse endessous de son point le plus bas du 18 mai. Alors que l’incidence est en net recul dans le Sichuan (44 cas vs 94 la veille, total 1225 cas depuis le 10 mai), Pékin et Tianjin sont en rebond. A Pékin, du fait de cas non tracés dans plusieurs districts, on devrait dépasser lepic précédent de 71 cas le 22 mai (60 cas le 21/5, 60 le 22 à 15h). A Tianjin, 44 nouveaux cas le 21/5 (vs 23 la veille) répartis sur 9 districts avec l’apparition de cas dans 6 « nouveaux » districts. Incidenceen baisse ou stable dans les autres foyers récents (Henan, Anhui, Jilin frontière Corée du Nord).
Pour cette nouvelle mise à jour de la carte des foyers, on présente pour chaque province le nombre total de cas locaux depuis le 1er mars, et la part de ces cas depuis le 1er mai. On constate que plusieurs provinces sont désormais revenues à la normale avec en mai 0 ou quelques cas résiduels (notamment des voyageurs en provenance de zones épidémiques et mis à l’isolement dès l’arrivée).
La décrue a démarré fin mars pour Gansu, Shaanxi. Courant avril : Shandong, Fujian, Hainan, Mongolie Intérieure, Hunan, et même Yunnan / Guangxi qui n’ont quasiment plus de cas frontaliers du Myanmar/ Laos / Vietnam, après des mois de foyer chronique dans la préfecture de Dehong pour le Yunnan. Libérés ces derniers jours : Jiangxi, Guangdong, Heilongjiang, Shandong, Qinghai. Les entrées de cas positifs du Vietnam restent néanmoins très élevées (239 cas sur 14 jours, principalement dans le Guangxi), alors qu’il n’y a quasiment plus de dépistage dans le pays.
A Shanghai, ça se précise mais que l’attente est longue !
On a atteint les 100% de cas tracés (i.e cas contacts et cas dans des résidences ayant déjà livré des cas dans les 7 jours) les 29 et 30 avril mais l’incidence était bien trop élevée (entre 7000 et 9000 cas par jour) pour que cela dure. Des cas non tracés en faible quantité sont réapparus, notamment à Huangpu, et on a atteint à nouveau l’objectif sacro-saint le 14 mai à un niveau d’incidence descendu à 1258 nouveaux cas, et là ça dure depuis avec 13 districts sont à 100% de cas tracés depuis au moins 7 jours.
Il faut dire que les résidences en « prévention » n’ont pas vu beaucoup la différence, car à part à Jinshan, Fengxian où le nombre de cas quotidiens est devenu résiduel, les « communities » ont préféré jouer la sécurité et tenté une seule autorisation de sortie contrôlée, limitée, et sur invitation dans un supermarché désigné. Mais on regarde le nombre de résidents dans les 3 zones (fermé, contrôle et prévention) évoluer dans le bon sens chaque jour.
Le 21 mai : Après 2 jours de rebond non lié à des cas non tracés, 593 nouveaux cas en baisse de 27.6%, on repasse en dessous du point le plus bas du 18/5, à -11.6%. Yangpu, le district le plus touché depuis le 14 mai, est en forte baisse avec 144 cas (-52%). 3 districts à 0 cas, 2 districts en hausse sur un faible nombre de cas. 3 nouveaux décès de 71 à 88 ans, moyenne 81.3 années, tous non vaccinés. Forte baisse des cas graves de 33.7% avec 140 cas sévères (-72) et 58 cas critiques (-21).
La réouverture des supermarchés dans les districts de Yangpu et Huangpu est suspendue. La segmentation en 3 zones (fermé, contrôle, prévention) est maintenue jusqu’à fin mai, après quoi ne resteront que les medium risk (3 de moins ce jour). Pour les medium risk, c’est comme pour les asymptomatiques, on n’a pas du tout les mêmes critères d’une province à l’autre. Il y a 14 secteurs High Risk à Pékin (1561 cas depuis mars) alors qu’il n'y en a jamais eu à Shanghai (624 000 cas…). On a néanmoins eu cette semaine un medium risk désignée à Qingpu pour 3 cas asymptomatiques non tracés, ce qui est une première à Shanghai pour des cas « dits » asymptomatiques…
La tendance baissière a été assez régulière dès le pic à J43. A Jilin, Une fois franchi le plancher des 100 cas par jour, on a mis 14 jours pour arriver à 0. Répit de courte durée pour la province, car un nouveau foyer frontalier de la Corée du Nord apparaît le 13 mai dans une école coréenne de Baishan puis dans la préfecture voisine de Tumen / Yanbian (73 cas à date). La Corée du Nord, déjà très probablement à l’origine du foyer de Jilin/ Changchun (démarré à Hunchun - Yanbian) a depuis reconnu que la pandémie avait touché sa population non vaccinée de plein fouet, avec près de 2 650 000 de cas (rétroactifs très certainement) en une semaine.
A PékinJ29. Le foyer compte de multiples sous foyers et c’est maintenant Fangshan, Haidian et Fengtai qui concentrent la majorité des cas, avec 9 districts livrant des cas le 21 mai. Toute la ville est passée en télétravail et un semi-confinement est imposé à Fengtai, commerces non essentiels fermés. On est loin des niveaux de Shanghai, il n’y a d’ailleurs pas de test antigénique à Pékin et le sort des cas contacts / contacts secondaires est inchangé par rapport à janvier, d’où des milliers de résidents emmenés en hôtel de quarantaine, mais la trajectoire ressemble plus à la courbe de Shenzhen avec un long plateau, un rebond à J27 lié à des cas non tracés réapparus qui avait mené à Shenzhen au confinement de 6 districts de la ville pendant une semaine.
Dans le cas de Pékin, après le mariage de Fangshan, le snack et les écoles de Chaoyang, le groupe de touristes retraités, le dépôt ferroviaire, il y a un nouveau sous-foyer lié à un marché de Fengtai, et un cluster dans une Université de Fangshan, et donc plus de cas non tracés ces derniers jours, mais pas d’emballement de l’incidence comme à Shenzhen en mars. Le séquençage de ce foyer est identique avec un autre foyer non précisé en Chine, mais il n’y a pas eu de chaîne de transmission humaine identifiée donc on se trouve probablement sur un nouveau cas de transmission par objet.
Et toujours, des cas importés
Du côté des cas importés, malgré la charge de travail intense sur les foyers locaux, nous continuons à les suivre, car c’est toujours un sujet de préoccupation pour les familles qui sont nombreuses à avoir prévu de retrouver leurs familles cet été, et le dispositif des arrivées fait partie de la stratégie zéro Covid…, et là on a un peu de nouveau.
Acte I : on souffle le froid. En mars Les délais de prélèvement sur les tests pré-départ sont raccourcis, annoncé par les ambassades de Chine l’étranger, avec souvent test antigénique en plus. Ca a pris quelques jours de plus en France (sans test antigénique), le temps de d’obtenir l’engagement des laboratoires agréés par les ambassades / consulats de Chine, qui étaient toujours très occupés avec les tests des non-voyageurs, la France maintenant pendant la vague BA.2 un niveau de tests (gratuits) élevé (2700 tests quotidiens / 1 M Pop fin mars, 1213 au 21 mai). Pour les USA, à la sortie d’une longue période de suspensions de vols du fait de la flambée Omicron de Janvier, un pilote est lancé en mars avec tests à J-7 du départ suivi d’un Health Monitoring de 7 jours (avec prise de température, semi- quarantaine non contrôlable…) dans la ville de départ. Avec Omicron et sa plus courte durée d’incubation et l’effet vaccin sur la sérologie, l’IGM est devenu obsolète, mieux vaut le supprimer (sauf pour les personnes non vaccinées) et le remplacer par un second PCR même lieu, même heure.
Acte II : on souffle le chaud et on fait de la place dans les hôtels de quarantaine pour les cas contacts locaux, notamment à Pékin. Retour du Community monitoring à Shanghai en 3ème semaine après l’arrivée internationale. Pour les arrivées internationales à Pékin (seulement 6 vols hebdomadaires + Hong Kong et Taiwan), on passe de 21 jours à 10 hôtel +7 jours à la maison, puis 7+7. Et surtout pour les arrivées en dehors de Pékin et à destination de Pékin (pour la grande majorité des cas), on revient à 14 jours. Enfin, Wuhan passe de 42 jours à 28 jours (c’est déjà ça…)
Acte III : on redevient pragmatique. On supprime tout ce qui n’a quasiment pas d’impact sur le nombre de cas positifs à l’arrivée, et notamment les IGM pour les personnes vaccinées (quel que soit le vaccin) et la période de 7 jours aux USA suite aux résultats du pilote, la période de 14 jours après la dernière injection pour pouvoir embarquer. Autre tracasserie supprimée dans plusieurs pays dont la France, le supplice du scanner / multi-tests pour les personnes déjà infectées. Avec le nombre de personnes contaminées dans les pays Occidentaux, ça ne faisait plus sens de les ostraciser de cette façon, et d’ailleurs la plupart des voyageurs contaminés jusqu’à plusieurs semaines avant le départ ne le déclaraient pas et ne passaient pas par la case scanner / quarantaine de 14 jours pré-départ.
Quel impact sur les cas à l’arrivée ? aucun puisque le nombre de cas importés reste à la hausse sur le Q2 2022 projeté vs le Q4 2021 pré-Omicron à +74%. Ce contingent de cas, très surveillé et limité par la réduction des vols et le mécanisme du circuit breaker (suspensions de vol) a été fortement plombé depuis un an par les entrées terrestres : au Yunnan, au Guangxi, et depuis janvier 2022 celles dans le Guangdong (points d’arrivée de Shenzhen Shekou et Zhuhai par le pont depuis Hong Kong). Quant à la flambée actuelle à Taiwan (incidence record de 2986 nouveaux cas / jour vs 1M Pop), on observe un impact plus faible sur les cas importés en Chine continentale (81 cas identifiés sur 14 jours) que la crise de Hong Kong en février (4542 cas en 2022), car il n’y a plus de liaison maritime entre l’île et le continent depuis 2020, uniquement des vols encore nombreux, notamment à Xiamen. Néanmoins, si l’on retire les entrées terrestres, la hausse entre la projection Q2 2022 et le Q4 2021 est de 63%, c’est l’effet Omicron…
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Carole Gabay est en expatriation familiale à Shanghai depuis 2013. Diplômée de l’ESSEC, avec une longue carrière dans les études de marché et data management, elle se retrouve impliquée dès le début de l’épidémie en Chine dans le tracking des données Covid avec le projet de l’équipe bénévole Solidarité Covid – Français de Chine.
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