Après l'annonce d'un plan visant à lutter contre la pornographie, la Chine vient de repousser son initiative.
Cette démarche du gouvernement chinois, ayant pour but officiel de protéger la jeunesse et bloquer les sites "pornographiques ou violents"avait suscité la polémique. Et pas seulement hors du territoire. Selon les études du portail Sina.com, 72% des internautes chinois estimaient que le logiciel n'empêcherait pas les jeunes d'accéder à la pornographie, tandis que 81% jugeaient que cette réforme empiétait sur leur vie privée.
Le monde entier réagit
Sans surprise, la mesure envisagée par Pékin a provoqué un tollé général à l'étranger. La commission européenne avait déjà appelé les autorités communistes a reporter leur projet, estimant qu'il visait à "censurer"les informations sur Internet, et qu'il représentait un danger pour la liberté d'expression. Les autorités américaines rapportent avoir écrit à leurs homologues chinois pour leur demander de renoncer à ce projet, tandis que Reporters Sans Frontières ainsi que d'autres ONG s'étaient également prononcés en la défaveur de cette initiative.
Un débat technique
Mais outre l'idéologie véhiculée par cette mesure, ce sont des problèmes techniques que soulèvent certains chercheurs de l'université du Michigan. Après un examen minutieux, les spécialistes du sujet affirment que le logiciel, en plus de poser de graves problèmes de sécurité, permettait de prendre le contrôle des ordinateurs à distance, ce qui s'oppose à la justification du gouvernement chinois quant à l'installation de ce logiciel. La Chine étant réputé pour sa réactivité concernant les propos politiques sensibles, on imagine difficilement que les fonctionnalités cachées du logiciel n'étaient pas connues de Pékin.
Cette affaire se complique d'autant plus après les accusations des créateurs du logiciel "CyberSitter". Cette petite société de programmation américaine laisse entendre que les créateurs du logiciel chinois auraient piraté leur produit de base, copiant les codes originaux et allant même jusqu'à distribuer des notices d'utilisation rédigées par la compagnie américaine.
Du côté de "Jinhui Computer System Engineering Inc.", partenaire chinois du gouvernement et créateur du logiciel "Barrage Vert d'Escorte de la Jeunesse", on dément l'information. Même son de cloche de la part du gouvernement, qui pour sa part explique différer la mesure "parce certains fabricants ont fait valoir qu'une telle installation à grande échelle demandait du temps". Affaire qui reste donc à suivre…
Mohamed Benkadja (Shanghai) édition du 2 juillet 2009







