Vieux de plusieurs millénaires, l'art du najeonchilgi perdure dans le temps. Cette technique décorative avec de la nacre continue d'être enseignée et a même influencé l'art coréen.
Cet art a récemment inspiré le maillot extérieur de l'équipe de football sud-coréenne, imaginé par l'équipementier Nike, en 2024. Le "najeonchilgi" se concentre notamment sur la décoration de divers objets du quotidien comme des boîtes à bijoux, miroir, commodes... Vieux de 2.000 ans, cet artisanat ancestral coréen est la réunion de deux mots : "najeon" (나전) désignant la nacre et "chilgi" (칠기) faisant référence à des objets laqués.
Minutieux et précis, ces techniques uniques - aujourd'hui au patrimoine immatériel de l'humanité depuis 1966 - et un peu nocive due à l'utilisation de laque veulent être protégées par le pays du matin calme puisqu'il porte tout un pan historique de la Corée.
Un plein essor sous la dynastie Goryeo
Tout à commencé lorsque la Chine a premièrement introduit cette technique, lors de la période des Trois royaumes (période pendant laquelle la Mandchourie ainsi que la péninsule coréenne étaient découpées sous trois royaumes différents de 57 avant J.-C. à 668 après J.-C.). Cet art consistait à utiliser divers matériaux comme des bandes de cornes de bœuf teintes, de la nacre et des coquilles d'ormeaux, et à les coller sur des objets en bois. Ce n'est véritablement que sous la dynastie Goryeo (de 918 à 1392) que le najeonchilgi a vraiment connu un âge d'or.
En effet, les objets laqués étaient souvent achetés par des aristocrates ou offerts en cadeaux à des visiteurs ou diplomates étrangers. Il renfermait toute la finesse du savoir-faire coréen. Mais malheureusement, pendant la colonisation japonaise, de 1910 à 1945, ce commerce a été très restreint.
Un nouvel essor dès les années 1960
Après la libération, le najeonchilgi a regagné en popularité. Il est redevenu un symbole de richesse alors en plein boom économique coréen dans les années 1960 puis 1970. Cependant, la pêche des ormeaux a commencé à être plus restreinte puisque leur disparition a lentement été remarquée. Les exportations depuis Taïwan, les Philippines ou encore l'Australie ont commencé alors que le prix des objets laqués était devenu élevé avec cette rareté des matériaux.
Aujourd'hui, la Corée du Sud souhaite protéger les artisans se servant encore de cette technique ancestrale de plus de 30 étapes. Sont cités notamment Kim Sun-kap ou Lee Hyung-man. Le Musée des arts décoratifs de Séoul propose de comprendre plus en détails ce savoir-faire. Dans la capitale, plusieurs ateliers proposent aux touristes d'eux-mêmes survoler et pratiquer en décorant boîtes, miroir ou coques de téléphones.