À quelques jours du Forum de l’APAC, du 27 au 29 novembre 2024 en Inde, Nicolas Moutin, conseiller du commerce extérieur (CCE) d'abord au Pérou puis à Séoul, est revenu au cours d’un entretien pour lepetitjournal.com, sur l’importance des CCE pour le rayonnement de la France.
Quel est votre parcours professionnel et qu’est ce qui vous a conduit à devenir CCE en Corée du Sud?
Depuis 22 ans, je travaille chez Nexans. J'ai d’abord commencé ma carrière en finance à Paris. Et au bout de 7 ans, je suis parti en Amérique du Sud pour prendre des responsabilités financières plus importantes, d'abord au Chili, puis au Brésil. Et finalement, je suis devenu General Manager au Pérou en 2015. C'est là que j'ai rejoint les CCE. Le comité local m’a sollicité pour entamer un premier mandat, de 2016 à 2020.
A l’été 2020, j’ai déménagé en Corée du sud et j’ai été transféré au sein du comité sur place. Pour la mandature 2022-2025, j’ai été nommé vice-président. Depuis quelques mois, j’ai repris la présidence du comité après un retour en France du précédent président.
Être conseiller du commerce extérieur est passionnant. C'est une mission en plus de notre travail habituel, et surtout, il s’agit de bénévolat. Je constate que les communautés françaises d’affaires dans lesquelles j'ai été, au Pérou et en Corée, sont bienveillantes et motivées pour aider les pouvoirs publics et pour s'aider entre elles à développer leurs business.
Quelles sont vos principales missions en tant que CCE en Corée du Sud?
Nous avons quatre missions : coordination, attractivité, formation et VIE, soutien aux entreprises.
Il y a une très bonne entente entre la CCI, les CCE et l'ambassade mais également avec Business France. En Corée, il existe Team France, c'est-à-dire qu’il y a un travail de gouvernance entre la chambre locale, Business France et les CCE. Cela fait partie de notre mission de coordination de tout l’écosystème. Nous avons aussi une mission d’attractivité.
Ensuite, il y a une mission autour de la formation et des VIE. Ce sont des thèmes sur lesquels nous sommes présents et qui personnellement me tiennent à cœur. Par exemple, nous sommes passés d’une quinzaine de VIE il y a quelques années, à plus de 60. Nous sommes sur la bonne voie, notamment grâce à l’attirance qu’amènent la K-pop et la K-culture, à la fois économique et culturelle. Nous la ressentons surtout grâce aux étudiants. Nous accompagnons Business France sur les contrats de VIE et sur les échanges universitaires.
Enfin, notre mission de soutien aux entreprises françaises. Aujourd'hui, plus de 5.000 entreprises exportent en Corée. Des entrepreneurs viennent explorer un peu le marché coréen pour savoir comment s'intégrer localement et lancer potentiellement un business ici. Le pays n’est pas facile d’accès pour les entreprises étrangères. Il faut souvent avoir un ancrage local pour pouvoir correctement se développer sur le marché local. Justement, c'est ce que nous faisons : nous aidons les entreprises qui veulent s'implanter en Corée ou qui veulent développer leur business en Corée à mieux comprendre la dynamique du marché local et les bons points de contact pour y arriver.
Quelles opportunités offre la Corée du Sud pour les entreprises françaises? Existe-t-il des secteurs ou des industries qui connaissent une croissance plus rapide?
Traditionnellement, la France vers la Corée a plutôt été un exportateur de produits de luxe, principalement de cuir et de cosmétiques. Depuis quelques années, il y a également un flux santé et un flux aéronautique avec les ventes d'Airbus importants. Sans oublier, la montée en puissance de l’industrie culturelle, liée à l’entertainment. La K-pop est très importante en Corée et il y a beaucoup d’interactions entre elle et la France.
La Corée du Sud accueille déjà de nombreux grands groupes français. Notre volonté au sein du comité est de faciliter l’accès des PME françaises à ce marché - un processus qui peut s’avérer complexe - en créant des opportunités pour ces entreprises qui souhaitent exporter en Corée. Dans le domaine des hautes technologies, la communauté French Tech en Corée est particulièrement active. Avec un écosystème high-tech et un secteur de recherche et développement très avancé, la Corée attire de plus en plus d’entreprises françaises. Donc, nous les aidons souvent à s'arrimer à des partenaires coréens pour développer leur business.
Qu’attendez vous du forum de l’APAC, qui a lieu du 27 au 29 novembre 2024, en Inde?
Le forum de l’APAC permet un point de contact important avec les autres CCE de la région, notamment entre présidents des différents comités. Il s’agit d’une bonne opportunité de faire connaissance, de faire du networking et de rencontrer des personnes et des entreprises pour coopérer au niveau régional. Le contenu même du forum est très intéressant. Les thématiques abordées sont dans l'air du temps.
Personnellement, je m’y rends aussi pour explorer le marché indien. Aujourd'hui, ce dernier m’est encore inconnu. Il y a différentes questions que je me pose : quels sont les enjeux ? Quelle est la dynamique du marché ? Quelles sont les opportunités pour les entreprises implantées ici ? J’espère pouvoir y répondre du 27 au 29 novembre 2024.
Est ce que vous envisagez potentiellement de vous expatrier à nouveau?
Aujourd'hui, je me suis positionné en Corée depuis quatre ans maintenant, je couvre toute l'Asie, je n'ai pas de mouvement prévu à court terme. Cela dépend beaucoup des politiques de mon entreprise, et non de moi. Je suis plutôt bien ici. J’ai encore des choses à explorer en Corée.
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