Ricardo Salles, ancien avocat de 43 ans, personnage public controversé, est très franc sur les enjeux de son ministère de l'Environnement. Son travail consiste plus à « défaire que faire ».
Dans un reportage, Claire Gatinois, correspondante à Sao Paulo du journal Le Monde, explique et détaille la nouvelle politique environnementale menée par Ricardo Salles, ministre de l’Environnement du gouvernement Bolsonaro. Un exposé alarmant qui se résume en deux mots, prononcés par le ministre lui-même, estimant que son travail consiste plus à « défaire que faire ».
Les mesures engagées par Ricardo Salles sont relayées dans l’article et l’auteur affirme : « Fidèle soldat de Jair Bolsonaro avec lequel il partage l’obsession d’un « marxisme culturel » qui se serait infiltré dans le pays, le quadragénaire démantèle, les unes après les autres, les organisations étatiques chargées de la préservation de l’environnement afin d’en chasser les « niches socialistes ».
Ainsi, les principaux membres de l’Institut Chico Mendes ont été peu à peu écartés, substitués par des policiers militaires. Plusieurs mesures ont été mises en place visant à favoriser la libération des terres à la construction et à l’exploitation, en détournant des règles de protection environnementales. Les contraventions pour « crime de déforestation » ont été allégées. Le ministère de l’Environnement cède volontiers aux lobbies de l’industrie agronomique. Un article poignant à lire sur Le Monde.fr.
Ricardo Salles, ancien avocat de 43 ans, n’est pas à son premier coup d’essai en matière d'environnement. Il a été secrétaire de l’Environnement de l’État de Sao Paulo de 2016 à 2017, une seule année durant laquelle diverses polémiques et condamnations pèsent à sa charge. Il est accusé en 2017 pour fraude lorsqu’il est en charge de l’Environnement, il altère illégalement un plan d’aménagement des zones de protection environnementale dans le but de favoriser des intérêts de marché privé. En décembre 2018, il est condamné pour « irrégularité administrative », pour être allé à l’encontre des principes de bases de l’administration publique du Brésil : il est alors suspendu de ses fonctions politiques pour trois ans.
À sa prise de fonction en janvier 2019, le Ministère Public de Sao Paulo se manifeste et tente une action, demandant que Ricardo Salles soit écarté de la fonction publique à cause de ses graves condamnations de première instance, sans oublier qu’il est au coeur d’une investigation depuis 2018 pour des activités illicites à la chambre de commerce de Sao Paulo, en vain.
Un personnage politique controversé, il a dernièrement souhaité lancer son programme national « zero poubelle » à Curitiba ( PA), un lancement interrompu par les manifestants présents au moment de l’intervention du ministre.