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Global Big Day: Connaissez-vous les oiseaux de la ville de São Paulo ?

Sabiá laranjeira ou Merle à ventre rouxSabiá laranjeira ou Merle à ventre roux
Merle à ventre roux / Vincent Bosson
Écrit par Vincent Bosson
Publié le 13 mai 2022, mis à jour le 8 mars 2024

Les amoureux de la nature du monde entier ont l'occasion, chaque année, de se réunir pour observer les oiseaux lors du « Global Big Day ». L’événement invite le flâneur à observer et à répertorier les espèces observées pendant une journée. Plusieurs « passarinhadas » sont prévues dans la région pauliste ce samedi 14 mai ; pour vous préparer, nous vous proposons de collaborer avec la science et de tester vos connaissances sur les oiseaux de São Paulo.

 

Une journée pour promouvoir la science citoyenne

Avec 497 espèces d’oiseaux, selon l’inventaire 2021 de la faune sauvage de la ville de São Paulo, la région pauliste abrite presque autant d’oiseaux qu’en France métropolitaine qui en compte 587. De quoi satisfaire les observateurs de bêtes à plumes exotiques. En outre, l'événement invite non seulement au contact avec la nature, mais soutient également la science. Les listes envoyées par les observateurs permettent aux chercheurs d’étudier la répartition et le nombre d’oiseaux sur toute la planète.

Pour participer à l'événement, il suffit de prêter attention à la nature environnante (regarder, écouter, noter), même dans les centres urbains, et enregistrer ses observations sur l'application eBird, développée par l'équipe du Cornell Lab, aux États-Unis.

L'inscription gratuite et les enregistrements peuvent se faire sur le site web ou en téléchargeant l’application Merlin sur un téléphone intelligent.

 

Testez vos connaissances les oiseaux populaires de São Paulo

bem-te-vi
Le bem-te-vi / Vincent Bosson

 

Le bem-te-vi

Le tyran quivivi en français, dont le nom populaire est une onomatopée, est l’un des oiseaux les plus causeurs dans la cité de São Paulo. Impossible de ne pas remarquer son verbe. Selon les histoires populaires, le bem-te-vi est l'oiseau détesté par Dieu, parce que lorsque Jésus s'est caché de la vue des soldats, le bem-te-vi l'a vu et a commencé à chanter : "Je t'ai vu, je t'ai vu, je t'ai vu".

 

Le Sabiá-laranjeira
Le Sabiá-laranjeira / Vincent Bosson

 

Le Sabiá-laranjeira

Symbole de l’état de São Paulo, le Sabiá-laranjeira - merle à ventre roux en français - est un oiseau très populaire au Brésil, inspirant différents musiciens, dont Luiz Gonzaga e Zé Dantas, avec le titre sabiá.

En tupi, sabiá signifie « celui qui prie beaucoup », faisant allusion au chant de cet oiseau. Selon une légende indienne, lorsqu'un enfant entend, à l'aube, au début du printemps, le chant du sabiá, il sera béni par la paix, l'amour et le bonheur.

 

 

periquito-rico
Le periquito-rico  / Vincent Bosson

 

periquito-rico

Un autre célèbre joyeux oiseau de la cité pauliste qui la survole en groupe, dans un véritable tintamarre, c’est le periquito-rico, communément appelé le maritaca ; le toui tirica, en français. Son nom scientifique « Brotogeris tirica » met en lumière le comportement de l’animal, issu du (grec) brotogërus qui signifie « avec la voix humaine » et de la langue tupi « tirica » qui signifie « tintement ».

 

sanhaço-cinzento
sanhaço-cinzento / Vincent Bosson

 

Le sanhaço-cinzento

C'est également l'un des oiseaux les plus communs du Brésil et à São Paulo, le sanhaço-cinzento, Tangara Sayaca en français, est connu pour ses acrobaties lorsqu'il se dispute les fruits avec d'autres oiseaux.

 

João-de-barro
João-de-barro / Vincent Bosson

 

João-de-barro

João-de-barro, le fournier roux en français, très populaire au Brésil, c’est l’oiseau architecte. Il est connu pour son nid en argile en forme de four, le construisant dans la direction opposée à la pluie. L'oiseau fait partie également des légendes brésiliennes. L'histoire veut que si le mâle est « trahi » par la femelle, il peut l'enfermer dans le nid éternellement en guise de punition. Les ornithologues n’ont jamais témoigné d’un tel comportement chez l’oiseau.

 

Neinei
Neinei / Vincent Bosson

 

Nei-Nei

A première vue, il est très semblable au bem-te-vi, mais il s'en distingue par son bec nettement plus grand et surtout par sa voix nettement différente, qui lui vaut son nom onomatopéique. Son nom en français est « Tyran pitangua ».

 

Canário-da-terra
Canário-da-terra / Vincent Bosson

 

Canário-da-terra

Le Sicale bouton-d’or, en français, détient un chant vigoureux, une série de notes et de phrases courtes bien énoncées, "tsip, tsi-tit, tsi, tsiti, tsi, tsiti". En raison de ses chants élégants, il est souvent emprisonné comme oiseau captif (il figure parmi les 10 oiseaux les plus saisis, selon l’IBAMA).

 

Cambacica
Cambacica / Vincent Bosson

 

Cambacica

Oiseau commun des jardins paulistes, son chant est très distinct et mesure quelques centimètres.

 

Beija flor
Beija flor / Vincent Bosson

 

Beija flor

Le colibri, l’oiseau vedette des petits comme des grands, peut être attiré avec des abreuvoirs à l’eau légèrement sucrés. Son nom scientifique « Thalurania glaucopis » vient du grec « thalos » qui signifie  « enfant, descendant de », du mot « ouranos » qui désigne le ciel et du terme « glaukos » qui signifie « gris-bleu ».  

 

Pour faire le portrait d’un oiseau

 

Peindre d’abord une cage

Avec une porte ouverte

Peindre ensuite quelque chose de joli

Quelque chose de simple

Quelque chose de beau

Quelque chose d’utile

Pour l’oiseau

Placer ensuite la toile contre un arbre

Dans un jardin

Dans un bois

Ou dans une forêt

Se cacher derrière l’arbre sans rien dire

Sans bouger…

Parfois l’oiseau arrive vite

Mais il peut aussi bien mettre de longues années

Avant de se décider

Ne pas se décourager

Attendre

Attendre s’il le faut pendant des années

La vitesse ou la lenteur de l’arrivée

De l’oiseau n’ayant aucun rapport

Avec la réussite du tableau

Quand l’oiseau arrive

S’il arrive

Observer le plus profond silence

Attendre que l’oiseau entre dans la cage

Et quand il est entré

Fermer doucement la porte avec le pinceau

Puis effacer un à un tous les barreaux

En ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau

Faire ensuite le portrait de l’arbre

En choisissant la plus belle de ses branches

Pour l’oiseau

Peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent

La poussière du soleil

Et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été

Et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter

Si l’oiseau ne chante pas

C’est mauvais signe

Signe que le tableau est mauvais

Mais s’il chante, c’est bon signe

Signe que vous pouvez signer

Alors vous arrachez tout doucement

Une des plumes de l’oiseau

Et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

 

Poèmes de Jacques Prévert, Paroles, 1945

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