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Loi « Papito corazón » : 1 milliard de pesos chiliens exigé aux débiteurs de pensions

Au Chili, la loi « papito corazón » oblige les débiteurs de pension alimentaire à payer un total de plus d’un milliard de pesos chiliens, soit près de 100 millions d’euros.

Mère seule avec son enfantMère seule avec son enfant
Écrit par Lena Tschauder
Publié le 18 novembre 2024, mis à jour le 20 novembre 2024

 

 

C’était une première attendue depuis longtemps par de nombreux chilien.nes. C’est en mai 2023 qu’était entrée en vigueur la nouvelle loi de responsabilité parentale appelée « Papito corazón », « Papounet chéri » en français. « Papito corazón » est un concept utilisé au Chili pour désigner, de façon ironique, un parent absent, peu ou pas impliqué dans l’éducation de son enfant, qui a cessé de payer la pension alimentaire. 

Phénomène assez répandu au Chili, il s’agit dans l’écrasante majorité des cas d’un père qui abandonne le cocon familial et ainsi ses responsabilités de parent. Le « Papito corazón » est une figure qui apparaît dans la culture populaire chilienne, comme la musique ou la littérature. 

 

 

Une loi pour lutter contre l'absence parentale et l'impayé des pensions alimentaires

Jusqu’alors, nombreuses étaient les personnes, le plus souvent des femmes, souvent seules à la charge de leur(s) enfant(s), qui se retrouvaient dans une situation de précarité, suite aux pensions alimentaires impayées de leur ex-partenaire. La solution proposée par le gouvernement chilien était cette nouvelle loi, qui établit un mécanisme permanent de paiement des dettes de pension alimentaire dues à chacun des enfants du débiteur.

C’est l’État qui est chargé d’enquêter sur les comptes bancaires ou autres documents financiers des débiteurs, et le tribunal de la famille qui peut autoriser le retrait d’une partie des fonds de retraite des débiteurs afin de procéder au remboursement.

Un an et demi après l’entrée en vigueur de cette loi, les autorités chiliennes estiment la somme totale à payer par les débiteurs à plus d’un milliard de pesos chiliens, soit près de 100 millions d’euros. Sur ce montant, près de 60 % ont déjà été versés à partir de comptes bancaires, de fonds de retraite et d’autres instruments financiers.

 

 

Des mesures fortes pour sanctionner les parents absents au Chili

D’autres restrictions ont été mises en place, comme l’interdiction de déposer une candidature à des élections pour des individus ayant des paiements en suspens dans le registre national des débiteurs de pension alimentaire. En août dernier, 196 candidatures aux élections municipales chiliennes ont été rejetées conformément à la loi « papito corazón ».  Un mois auparavant, un projet de loi avait été présenté, qui vise à empêcher les personnes figurant sur la liste des débiteurs d’entrer dans les casinos et les hippodromes, et leur interdire les jeux d’argent dans ces lieux.

Le président chilien Gabriel Boric a quant à lui souligné les progrès accomplis depuis la mise en vigueur de cette loi, qui a permis à des milliers de femmes de bénéficier d’un soutien important sur un sujet de grande priorité.

 

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