Une suspension qui fait mal

Dès le 25 août, fini pour la plupart des envois de spécialités françaises par la famille, de documents administratifs ou de ces petits riens qui font le charme des colis familiaux. Seuls les cadeaux entre particuliers de moins de 100 euros échappent encore à cette restriction.

"C'est un vrai casse-tête", confie Sarah, expatriée à Palo Alto depuis trois ans. "Mes parents m'envoyaient régulièrement des produits qu'on ne trouve pas ici, même dans les épiceries françaises de la région."

 

Pourquoi cette mesure drastique ?

L'origine de ce bouleversement ? L'administration Trump a décidé de mettre fin, à compter du 29 août, à l'exemption de taxes sur les petits colis entrant aux États-Unis. Résultat : tous les envois postaux de moins de 800 dollars provenant de l'Union européenne seront désormais taxés à 15%.

Cette décision technique cache en réalité un enjeu économique majeur. Washington souhaite rééquilibrer les échanges commerciaux et réduire l'avantage concurrentiel dont bénéficiaient les petits colis européens.

 

Un phénomène européen

La France n'est pas seule dans cette galère. Nos voisins allemands, belges, espagnols et bien d'autres ont pris des mesures similaires. Deutsche Post, BPost, Correos... tous tirent le frein d'urgence face à des "spécifications techniques incomplètes" et des délais trop courts pour s'adapter.

 

Quelles alternatives pour la communauté francophone ?

Heureusement, tout n'est pas perdu. Chronopost continue de fonctionner normalement, même si cette option reste plus coûteuse. Les services de courrier privés comme FedEx ou DHL demeurent également opérationnels.

Pour les Français de la Baie, plusieurs stratégies s'imposent :

L'anticipation devient clé : mieux vaut prévoir ses commandes de produits français lors des prochains voyages en France ou demander à la famille de passer par Chronopost pour les envois.

Explorer les alternatives locales : la Baie de San Francisco regorge d'épiceries françaises et européennes.

Mutualiser les envois : pourquoi ne pas organiser des commandes groupées au sein de la communauté francophone ? 

 

Un révélateur des tensions commerciales

Cette suspension illustre parfaitement les répercussions concrètes des politiques commerciales sur le quotidien des expatriés. Elle rappelle aussi la vulnérabilité des chaînes d'approvisionnement internationales face aux décisions politiques.

Pour les entreprises françaises qui exportent vers la Californie, l'enjeu est de taille. La Poste acheminait 1,6 million de colis annuels vers les États-Unis, dont 80% d'origine professionnelle.

 

En attendant le retour à la normale

La suspension est-elle définitive ? La Poste évoque des "modalités techniques toujours incomplètes", laissant espérer une résolution rapide une fois les détails réglementaires clarifiés.

En attendant, les Francophones de la Baie vont devoir faire preuve d'adaptabilité - une qualité qu'ils maîtrisent bien après avoir franchi l'Atlantique. Et qui sait ? Cette contrainte pourrait paradoxalement renforcer les liens au sein de notre communauté, en nous poussant à mieux nous entraider et à découvrir de nouvelles ressources locales.

Car après tout, San Francisco n'est-elle pas aussi réputée pour sa capacité d'innovation et d'adaptation ? En effet, dans cette région, les problématiques donnent souvent naissance à des start-ups ou des App...