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Covid en Italie : le cas des prisons romaines

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Écrit par Juliette Haudidier
Publié le 15 février 2021

La semaine dernière, 110 détenus de la prison romaine Rebibbia ont été testés positifs à la Covid-19 semant le doute quant à la santé et aux bien-être des personnes incarcérées.

 

Au début du mois de janvier, la prison romaine comptait seulement une vingtaine de cas positifs, lesquels se sont multipliés jusqu’à dépasser la centaine, révélant la vitesse de propagation de l’épidémie en milieu carcéral. Le chef du syndicat des pénitenciers Sapppe, Lazio Maurizio, dans un entretien accordé au journal de Roma Today avait déclaré le 4 janvier 2021 : « Il y a 18 cas de détenus positifs trouvés aujourd'hui dans la prison de Rebibbia, à Rome, dans le département G12 ». Seulement, les informations sont incomplètes, puisque à l’intérieur de la structure, les téléphones portables sont interdits, y compris pour le personnel. »  Cette situation n’est pas sans rappeler celle déjà dénoncée par la Gazzetta del Mezzogiorno. Le quotidien avait en effet tiré la sonnette d’alarme en décembre dernier en affirmant que près de 1.000 prisonniers italiens avaient en ce moment même contracté le virus.

La situation est rendue plus dramatique encore en raison des conditions de détention. Effectivement, la surpopulation des prisons associée à la promiscuité sont considérées comme des vecteurs de transmission de la maladie. Bien que la plupart des détenus soient asymptomatiques, ils n’ont pas réellement besoin de prise en charge sinon d’une surveillance constante de leur état de santé. Or, le manque de personnel et le manque de moyens rendent les soins encore plus difficiles à pratiquer tant pour les détenus que pour le personnel qui les encadre.

Stefano Anastasìa, responsable des personnes soumises à des mesures de restriction de la liberté individuelle dans la région du Latium a déclaré que « les prisons sont des lieux à risque (…), malgré les efforts déployés par le personnel de santé,  le personnel pénitentiaire et la sensibilisation croissante des détenus aux mesures de prévention. ». La situation est devenue intenable pour les employés qui demandent la tenue d’une campagne de vaccination. Autrement, face à la menace de l’épidémie, Stefano Anastasìa appelle à de nouvelles dispositions en termes de détentions, à savoir la libération de tous ceux qui peuvent bénéficier d’alternatives à la prison. Il fait référence aux détenus en attente de jugement pour des délits non violents, afin que les gardiens puissent gérer au mieux l'isolement, la surveillance et les soins de ceux qui contractent le virus.

Juliette Haudidier
Publié le 15 février 2021, mis à jour le 15 février 2021

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