Genre musical dérivé du disco, l’Italo-disco (nom que l’on doit à Bernhard Mikulski, fondateur du label ZYX Music) fait son apparition sur le devant de la scène en Italie à la fin des années 1970 et au début des années 1980, moment où le disco vibre sur toutes les ondes.
L’Italo-disco connaît un franc succès dans les discothèques américaines dans un premier temps, notamment à Détroit et Chicago, avant de devenir un genre incontournable en Europe et bien évidemment en Italie. C’est au milieu des années 1980 qu’il atteint son apogée, avant de disparaître en 1989. Ce genre musical se caractérise par l’utilisation de synthétiseurs (parfois combinés avec des instruments acoustiques et électriques) et de boîtes à rythmes ; le rythme est binaire, joué à vitesse modérée et sa signature rythmique se fait en 4/4. Chantées en anglais la plupart du temps, les chansons se démarquent par l’utilisation d’une voix filtrée de manière électronique (grâce à l’emploi d’un vocodeur).
Genèse d’un genre atypique
Au milieu des années 1970, le disco arrive en Italie ; nombreux sont les artistes italiens qui sont attirés par la musique disco à la suite de la sortie du film La Fièvre du samedi soir. Dans les grandes villes italiennes, on voit de plus en plus de discothèques émerger, notamment à Milan et Rome ou encore à Rimini.
En 1977 et 1978, de nouveaux producteurs et musiciens italiens composent des chansons sous l’influence de la dance et rencontrent un succès international, à l’image de Alan Sorrenti et Celso Valli (associés jusque-là au rock progressif). En avril 1978, Sorrenti connaît un succès fulgurant grâce à son titre disco « Figli delle stelle », classé n°1.
Mais les noms qui ont le plus marqué l’Italo-disco sont incontestablement Giorgio Moroder (connu pour sa collaboration avec Donna Summer pour les titres « Love to Love You Baby » et « I Feel Love ») et Umberto Tozzi. C’est d’ailleurs Moroder qui décide d’apporter la touche électronique au genre musical, avec l’utilisation de synthétiseurs, de vocodeurs et de boîtes à rythmes.
Le producteur des chansons d’Italo-disco fait appel à des hommes et femmes au physique avantageux pour se représenter sur scène et chanter en playback, tandis que les vrais chanteurs, eux, sont des travailleurs postés en studio. Ainsi, les chansons de Den Harrow par exemple sont interprétées par de nombreux artistes qui se succèdent en studio.
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, à New York, on commence à commercialiser les disques d’Italo-disco, qui influenceront par la suite les musiciens de Chicago et Détroit. C’est véritablement entre 1983 et 1988 que l’Italo-disco connaît son moment de gloire et se répand dans toute l’Europe (surtout en Allemagne). Cependant, certains labels préfèrent abandonner les chansons chantées en italien au profit de l’anglais et au fil du temps, les sonorités évoluent davantage vers la dance-pop. En outre, les artistes d’Italo-disco expérimentent les sons de la house, qui parviendra à supplanter le genre à la fin des années 1980 : on voit apparaître l’Italo-house, le hip-hop italien, l’Italo-dance et l’Eurodance.
L’italo-disco influencera par la suite la musique électronique et connut de nouveau le succès dans les années 2000. En 2008, Rome accueillit le festival « Dissonanze », qui mit à l’honneur Alexander Robotnick, Chromatics et Rodion.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’Italo-disco, nous vous conseillons d’écouter l’émission de radio « 28 Degrés à l’Ombre » consacrée à ce genre musical indémodable.
Quelques incontournables de l'Italo-disco