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PRIME ITALIA - Une équipe de bénévoles pour l'intégration des réfugiés

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 28 mars 2016, mis à jour le 28 mars 2016

PRIME est une association de bénévoles, qui aide à l'intégration des réfugiés en Italie. Ces bénévoles n'interviennent pas dans l'accueil premier des migrants, mais facilitent leur accès à l'emploi en leur permettant notamment d'obtenir … le permis de conduire. Lepetitjournal.com a rencontré deux de ses responsables à Rome, et ils nous ont parlé de leurs activités.

Lepetitjournal.com : Comment est née PRIME ? Quels sont les gens qui y participent ?

PRIME : PRIME est née en 2009, et sa mission est d'améliorer la qualité de vie des migrants en Italie. Nous ne sommes que des bénévoles, et certains d'entre-nous travaillent dans le domaine de la coopération internationale ou de l'humanitaire. Ils ont l'expérience de missions à l'étranger (le président de PRIME a par exemple travaillé en Afghanistan et au Liban), et ils ont voulu voulu continuer à être actifs. C'est un engagement personnel, nous avons choisi le volontariat en sus de notre travail quotidien, le soir, le week-end …

LPJ : Comment avez-vous choisi votre cible et la nature de votre action ?

Nous avons choisi comme cible les réfugiés. PRIME offre donc un service aux personnes qui ont des papiers en règle, qui sont déclarées. Nous avons fait une étude, avant de décider de nos activités, afin de vérifier les réels besoins. Les besoins vitaux (manger, dormir ..) étaient déjà couverts sur Rome par les associations, des cours d'italien étaient déjà proposés, mais il manquait un service pour aider les réfugiés à s'insérer sur le marché du travail. Ainsi, nous avons symboliquement ouvert le premier guichet pour l'emploi le 1er mai 2010, « Spazio per l'impiego ».

LPJ : Quelle est l'origine de ces réfugiés ?

Ils viennent principalement de l'Afrique sub-saharienne, Erythrée, Somalie et de l'Asie du sud. Nous avons aussi une minorité de gens du Maghreb et d'Afghanistan.

LPJ : Quelles sont vos principales activités ?

Une de nos activités est d'aider les réfugiés à obtenir le permis de conduire en Italie. En effet, nous avons vite compris que le permis de conduire était indispensable pour pouvoir travailler, et nous avons commencé à donner des cours en 2011, c'est le 5ème anniversaire de l'activité cette année. Concrètement, PRIME a un accord avec ACI Roma (l'institution publique qui gère les examens du permis), pour le prêt des logiciels, des livres, le modèle informatique des tests … ce qui nous permet de donner des cours, en suivant le même programme qu'une auto-école italienne. Nous n'avons pas de siège physique, mais les cours sont donnés dans un grand bâtiment des jésuites (le Centro Salesiano del Sacro Cuore).

Nous avons 2 groupes, le cours de base, 2 fois par semaine pendant 3 mois, puis le cours avancé, et les réfugiés se présentent à l'examen officiel quand ils ne font plus que 2 à 3 erreurs maximum. C'est PRIME qui finance l'examen au final (35 permis par an en accord avec ACI Roma).

LPJ : Il faut donc déjà un bon niveau d'italien ?

Deux fois par an, PRIME informe un réseau en contact avec les réfugiés de l'existence de cours pour passer le permis. La dernière fois, 300 personnes se sont présentées, on effectue les vérifications de permis de séjour et on teste la connaissance de la langue. Il faut en effet un niveau de langue suffisant car, pour réussir le code, il ne faut pas faire plus de 4 erreurs. C'est un quizz, avec des pièges, il faut donc parfaitement comprendre la demande. En 2015, sur les 300 personnes ayant passé les examens d'italien, 50 ont suivi les cours de préparation et 30 ont obtenu ainsi leur permis.

LPJ : Vous avez d'autres activités ?

PRIME se diversifie en fonction des besoins et en fonction de nos ressources. Nous avons l'activité « Spazio per l'impiego » : nous réalisons des entretiens avec ces réfugiés, pour connaitre leur passé, leurs études, leurs expériences, pour les aider à écrire un CV correct. Nous les présentons ensuite à des entreprises comme Ikea ou Leroy Merlin, des magasins, des restaurants, disposés à les prendre en stage. Grâce au financement du projet, PRIME peut payer un petit salaire aux stagiaires, et cela leur donne une expérience, certains sont aussi embauchés à la suite.

Un autre exemple de diversification : nous avions parmi nous un musicien, qui a créé un atelier de musique et un disque, «Kermesse» est sorti. Il existe aussi un atelier d'artisanat avec les femmes.

LPJ : Comment vous financez-vous ?

Les fonds de PRIME viennent du 5/1000 : chaque personne qui fait sa déclaration d'impôt en Italie a le droit de décider que 5/1000 du montant de ses impôts ira à une association. Il suffit alors de rentrer le nom et le code fiscal de cette association. Des fonds privés nous aident aussi financièrement. Enfin, nous avons quelques objets en vente, calendrier, CD, etc …

LPJ : Quels sont vos besoins ?

En ce qui concerne les individuels, nous avons besoin de gens, surtout de personnes ayant déjà une expérience de volontariat, pour aider aux activités existantes (cours de conduite) ou pour démarrer une nouvelle activité. Nous accueillons aussi bien sur les donations, et nous avons besoin de faire connaitre PRIME pour les 5/1000.

Pour les sociétés, nous avons besoin de faire travailler les réfugiés, donc nous avons besoin de pouvoir proposer des stages, de créer un lien entre les réfugiés et l'entreprise. L'objectif principal est d'aider les réfugiés à obtenir un travail stable, nous pensons que c'est la clé de l'intégration.

 

Pour en savoir plus, consulter le site www.prime-italia.org, ou écrivez à l'adresse suivante : info@prime-italia.org 

Crédit photos : Prime Italia

Propos recueillis par Anne Debaillon-Vesque (lepetitjournal.com de Rome) - Mardi 29 mars 2016.

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