Tout se passe en 1948, au cours de la dictature de Trujillo. Un jeune paysan dominicain nommé Samuel, est pourchasse par la police pour avoir involontairement cause la mort d'un sergent de l'armée, laissant donc sa femme et ses deux filles.
Le film n'a de sens que dans certains passages narratifs, les informations que Báez utilise sur certains faits ne correspondent pas à l'Histoire, mais plutôt à de la fiction, au roman. Elles n'ont abouti qu'à la réalisation d'un court-métrage.
La force du cinéaste et de son équipe était de trouver suffisamment d'arguments pour rédiger une histoire qui réponde à certaines exigences structurelles.
Ce qui ressort de la visualisation de ce film, c'est le constat que aussi bien Claudio Chea que Fernando Báez se sont efforcés plus à faire un exercice photographique qu'à mettre cette même maitrise photographique au service de l'histoire.
C'est seulement à quelque occasion qu'ils se concentrent pour maitriser le récit, laissant le plus souvent primer la beauté bucolique de la campagne dominicaine. C'est ce qui prévaut, gaspillant ainsi une histoire précieuse qui pourrait cinématographiquement définir le contexte d'oppression de la dictature elle-même.
C'est le piège ou est tombé le film, comme les autres films dominicains qui relatent le temps de la tyrannie de Trujillo. La photographie ne correspond pas non plus à la colorimétrie que devait avoir ce genre de films.
Le travail de l'acteur Hector Anibal, dans le rôle principal est louable, parce que sa détermination était de se mettre dans la peau d'un personnage ayant des conflits internes et qui luttent en même temps contre des conflits externes. Ainsi, il a essayé de faire ressortir son travail en suivant une narration qui sautait d'une époque à l'autre, quoiqu'il ait pu trouver plus de soutien dans le texte même pour éviter de plonger plus dans le marasme.
La participation masculine a été appropriée grâce aux vétérans Victor Checo, Mario Lebrón, Francisco Cruz et Omar Ramirez qui par leur maitrise d'acteurs ont sauvé l'histoire. Chez les femmes, seul se détache le travail de l'actrice Ariana Lebron.
La musique de Pedro Eustache fut adéquate, bien que constamment mis en évidence. Je ne me souviens pas d'une scène du film ou cette musique n'était pas omniprésente, ce qui effaça le texte sonore à un niveau de saturation tel que cela devenait insupportable.
“Flor de Azúcar” est un film avec ses erreurs mais aussi avec ses vertus qui présente une tentative d'adaptation de la littérature dominicaine à la cinématographie.
Félix Manuel Lora
2 aout 2016
Traduit de l'espagnol par
Lepetitjournal.com/republique-dominicaine