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Perth festival: retour sur la dernière semaine

Ta-ku moodTa-ku mood
Ta-ku: A song to experience
Écrit par Isabelle de Casamajor
Publié le 10 mars 2022, mis à jour le 10 mars 2022

Déjà la fin, quelques altérations dans le programme, des spectacles reprogrammés à cause du Covid et du mauvais temps. Presque tous ont bien eu lieu, c’est l’essentiel, pour notre plus grand plaisir.

Ta-ku: A song to experience

Songs to experience dans les l'immeuble Lawson

Pour lancer son nouvel album, Ta-Ku musicien et artiste pluridisciplinaire originaire de Perth c’est approprié une partie de l’immeuble «Lawson», au centre-ville. Ce bâtiment était la résidence du Karrakatta club, club de femmes ayant pour mission de soutenir les femmes. Huit pièces ont été réaménagées afin de nous accueillir et nous emmener en voyage dans un monde surréaliste.

Après un petit passage en salle d’attente nous arrivons dans le hall d’arrivée d’un aéroport, des bagages pour le moins curieux défilent sur le carrousel, en musique. Il faut prendre le temps de tout observer, chaque détails a été préparé avec soin pour rentrer dans le « Ta-Ku world ».

Au bout du couloir une table psychédélique nous attend pour un diner, peut-être en tête à tête. Là encore, la folie psychédélique a frappé absolument tout et la musique est toujours présente.

Petit arrêt dans la cabine téléphonique «vintage» où vous pouvez appeler votre chanson, ou plusieurs…

A l’étage, une chambre au fond du couloir, elle communique avec un univers impénétrable que l’on se contente d’observer et écouter. Puis une grande pièce avec en son centre un bouton rotatif qui vous permet de changer ou choisir une chanson selon votre humeur, l’envie du moment. Les vidéos projetés sur l’ensemble des murs changent avec la musique pour une expérience sensorielle complète.

Et pour finir un décor futuriste et en même temps très 60s, d’une chambre «tube» pour un moment de relaxation avant de retourner au réz de chaussé et retrouver le monde réel.

Nous avons vécu le nouvel album de Ta-Ku, une autre façon d’écouter de la musique mais pour être tout à fait honnête, je vais réécouter son album car je suis sure que je le redécouvrirai une nouvelle fois. C’est comme passer d’une expérience 3D à une expérience 2D.

Ta-ku airport

 

Become ocean

Become Ocean au Perth concert hall

L’océan en musique, c’est un programme de taille et nous n’avons pas été déçu. Le premier morceau de la jeune compositrice Olivia Davies : In waves, nous a plongé dans le va et vient des vagues, tout en douceur, petit à petit, nous nous sommes immergés, laissés bercer par cette oscillation musicale: un morceau de toute beauté.

Le deuxième morceau our Sea Interludes from Peter Grimes de Benjamin Britten était plus « classique «  dans sa conception, dramatique aussi, l’océan était bien là mais sans surprise.

Quant à la pièces maitresse de la soirée qui lui doit son titre, Become Ocean de John Luther Adams, elle était incroyablement complexe, et demandait toute votre attention pour ne pas se laisser distraire. C’était comme un combat où une partie de l’orchestre se retire pour mieux revenir et vous emporter quand une autre vous charme et vous enjôle : la mer, à travers toutes ces facettes.

 

The ninth wave à City beach

The ninth wave à City beach park

Après la déception de la semaine passée, nous y voilà enfin, sous un croissant de lune qui décroit à l’horizon.

Puissant comme la force des vagues, ces danseurs ont donné toute leur énergie pour évoluer dans le sable comme si de rien n’était. La plage est une scène fantastique mais qui ne pardonne rien et la déferlante de ses corps en action que rien n’arrête était à couper le souffle.

Non sans rappeler le film australien «These final hours » qui raconte les dernières heures avant une fin du monde annoncée, une bande fêtards s’élancent et s’enlacent dans le sable avec un désespoir non dissimulé et beaucoup d’élégance. Nous passons par toutes étapes, les excès, la folie, l’espoir, les adieux, tentatives de fuite et beaucoup d’autres choses qui laissent place à votre imagination mais ou l’improvisation n’est pas de mise.

A un moment le temps s’arrête, trois danseurs sont équilibres, précaires chacun au sommet d’une échelle et nous sommes suspendus au moindre de leur mouvement qui pourrait faire basculer leur vie, un moment intense. La présence d’enfants danseurs rajoute à la note dramatique de la représentation, c’est eux qui vont hériter des conséquences de cette fuite en avant.

J’ai particulièrement été impressionnée et émerveillée par les jetés de corps et de sable qui devenait comme phosphorescent sous les projecteurs.

Ce fut un spectacle éblouissant où la plage a pris une autre dimension.

The ninth wave à City beach

 

Ceci conclut le festival pour cette année, l'année prochaine le programme sera sur le thème des  étoiles. Nous attendons avec impatience ce qu’il nous réserve.

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