Le 25 novembre 2025, Pékin a accueilli le 7ᵉ Forum d’affaires Chine-Russie sur l’énergie, réunissant plus de cent grandes entreprises et plusieurs hauts dirigeants des deux pays. Dans un contexte énergétique mondial instable, cet événement confirme le rôle central que prend désormais l’énergie dans la relation sino-russe et éclaire les orientations prises ces derniers mois.


Un forum qui réaffirme la solidité du partenariat
Le 7ᵉ China-Russia Energy Business Forum s’est ouvert le 25 novembre à Pékin en présence de représentants de premier plan, dont le vice-Premier ministre russe et de nombreux dirigeants issus des grandes entreprises énergétiques des deux pays. Près de 450 participants étaient réunis pour cette édition 2025, un chiffre qui témoigne de l’importance croissante de l’événement. Dans un message adressé aux participants, le président chinois Xi Jinping a salué ce partenariat comme “un modèle de coopération mutuellement avantageuse”, appelant à poursuivre les efforts pour renforcer la sécurité et la fluidité des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Côté russe, le discours était tout aussi clair. Les responsables estiment que la Russie dispose encore d’un “potentiel de croissance important” concernant ses exportations de pétrole et de gaz vers la Chine, une orientation qui s’inscrit pleinement dans le pivot énergétique russe opéré depuis le début des sanctions occidentales.
Énergie : l’axe central d’une relation en pleine expansion
Ce forum intervient dans une période marquée par de fortes turbulences sur les marchés mondiaux de l’énergie. Malgré ces incertitudes, la Chine et la Russie ont réaffirmé leur ambition de développer la coopération autour du pétrole, du gaz et du gaz naturel liquéfié. Pékin cherche à sécuriser ses approvisionnements alors que sa demande énergétique demeure élevée. Moscou, de son côté, multiplie les initiatives pour compenser la baisse de ses exportations vers l’Europe, faisant de la Chine un partenaire essentiel.
Les échanges annoncés lors du forum mettent en lumière la volonté des deux pays d’élargir leurs projets communs, qu’il s’agisse de livraisons supplémentaires, d’infrastructures dédiées ou de projets à long terme visant à stabiliser le marché énergétique régional. Les autorités chinoises évoquent même la possibilité d’intensifier la coopération dans le domaine des énergies dites “propres et bas-carbone”, une orientation qui figure désormais dans le discours officiel mais dont les contours concrets restent encore à préciser.
Une coopération stratégique aux implications globales
Le renforcement du partenariat énergétique sino-russe a des conséquences bien au-delà des frontières des deux pays. Pour la Chine, il s’agit d’un moyen de garantir une sécurité énergétique indispensable à sa croissance tout en diversifiant ses approvisionnements. Pour la Russie, cette relation offre un débouché stable à un moment où ses exportations sont fortement contraintes par les sanctions occidentales.
Cette dynamique suscite néanmoins des interrogations. Le poids de la Chine dans la relation pourrait influencer les termes des futurs contrats, notamment sur les prix et les conditions d’approvisionnement. Par ailleurs, la montée en puissance de ce partenariat redéfinit l’équilibre géopolitique mondial en matière d’énergie, au moment même où plusieurs pays tentent de restructurer leurs propres stratégies autour des énergies renouvelables. L’enjeu sera désormais d’observer si cette coopération se transformera en alliance structurelle ou si elle restera avant tout dictée par les contraintes économiques et géopolitiques du moment.
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