Alors que Tesla connaît un net ralentissement sur le marché chinois, Elon Musk investit dans un projet de station de stockage d’énergie de 557 millions de dollars à Shanghai. Une initiative qui souligne la volonté du milliardaire de diversifier ses activités industrielles en Chine, dans un contexte politique et économique complexe, entre tensions sino-américaines, stratégie de libre-échange, et ... notoriété familiale.


4 milliards de yuans
Le 20 juin dernier, Tesla a signé un accord entre les autorités de Shanghai et China Kangfu International Leasing pour la construction d’une station de stockage d’énergie à grande échelle, TSLA.O, à l'échelle du réseau électrique en Chine utilisant ses batteries megapack.
Montant de l’investissement : 4 milliards de yuans, soit 557 millions de dollars. L’infrastructure sera implantée à proximité de la Gigafactory Megapack de Shanghai, inaugurée seulement quelques mois plus tôt, en février 2025.
Ce projet permettra de stocker l’électricité issue des énergies renouvelables pour mieux répondre aux pics de consommation dans la région du delta du Yangtsé. C’est une manière pour Tesla de renforcer sa présence industrielle en Chine tout en s’alignant sur les priorités climatiques nationales . Mais c’est aussi une tentative de sortir de l’impasse dans laquelle Tesla se trouve sur le marché automobile chinois.
-15 % pour Tesla en Chine
Tesla a longtemps profité d’un traitement de faveur en Chine. L’usine de Shanghai, inaugurée en 2019, fut la première Gigafactory à être entièrement détenue par une entreprise étrangère dans le pays. Pourtant, la situation a évolué rapidement. Face à la montée en puissance de rivaux locaux comme BYD, Xpeng ou NIO, la marque à la Model 3 subit une érosion continue de ses parts de marché.
Selon les chiffres publiés au printemps 2025, les ventes de Tesla en Chine ont chuté de près de 15 % sur un an, malgré des baisses de prix agressives. Les critiques pointent un positionnement trop "américain", dans un marché de plus en plus dominé par l’innovation technologique domestique et des fonctionnalités adaptées aux usages chinois. Ce nouveau projet de stockage est un virage stratégique logique, qui mise sur les infrastructures plutôt que sur la conquête des consommateurs.
Musk, entre Pékin et Trump
Ce tournant intervient alors qu’Elon Musk vient de quitter avec fracas l'administration Trump, non sans y laisser quelques plumes puisque l'implication politique de l'homme d'affaire s'est traduit pour une chute du cours de l'action Tesla et par conséquent de l'équilibre financier du groupe.
Parmi les sujets de divergence entre Elon Musk et Donald Trump figure au premier plan la politique commerciale extérieure des États-Unis dont la menace de barrières douanières inédites a sappé les relations sino-américaines. Naturellement, l’homme d’affaires reste un défenseur assumé du libre-échange, notamment avec la Chine où Tesla fabrique le plus gros de ses véhicules.
La mère d'Elon Musk, idole des Chinois
Les liens de la famille Musk avec la Chine dépassent le cadre des affaires puisque Maye Musk, mère d’Elon, est très populaire dans les cercles de la mode à Shanghai, où elle s'est installée. Mannequin, auteure et conférencière, elle a été invitée à plusieurs Fashion Weeks locales et jouit d’une large visibilité sur les réseaux sociaux chinois comme Weibo et Xiaohongshu.
Pour autant, Elon Musk doit se réinventer et espère, avec cette nouvelle station de stockage, capitaliser sur la demande croissante en solutions énergétiques flexibles et propres. Alors que Tesla est à la peine en Chine, la diversification vers l’énergie semble une voie de repli cohérente… mais encore fragile.
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