Installée depuis 2023 en Nouvelle-Calédonie, la famille Lodier a troqué la vie lyonnaise pour celle du Pacifique. Mère de trois petites filles, Julie Lodier raconte leur nouvelle vie au bout du monde, entre coup de cœur, adaptation à la vie locale et envie de partager la « vraie » Calédonie.


Quand Julie et Anthony Lodier ont quitté la métropole pour la Nouvelle-Calédonie, ils ne savaient pas encore qu’ils trouveraient là-bas une nouvelle façon d’être heureux. Mutés d’abord pour des raisons professionnelles, ils ont fini par s’y installer durablement avec leurs trois filles : Daphné, Anaé et Joyce.
« C’est comme si toutes les étoiles s’étaient alignées. »
Au bon endroit
« Quand Anthony m’a dit qu’on partait en Nouvelle-Calédonie, je l’ai regardé avec des yeux ronds. Je ne savais même pas où c’était », raconte Julie Lodier en riant. Très vite, le couple tombe sous le charme de la vie locale : « C’est comme si toutes les étoiles s’étaient alignées. On s’est senti en adéquation avec la mentalité et les valeurs du pays. »

Par-dessus tout, c’est la chaleur humaine qui les marque : « À peine arrivés, un inconnu nous a offert une bouteille d’eau sur un parking, juste parce qu’il faisait chaud. En métropole, personne n’aurait fait ça. »
Cerf à gogo
Si le cadre de vie y est paradisiaque, la réalité du quotidien sur le Caillou reste un défi économique. « On s’était préparé mentalement à ce que la vie soit plus chère, confie la mère de famille. Mais le premier plein de courses, ça fait quand même un petit choc. »
La famille a rapidement appris à consommer autrement. Fini le Nutella à tous les petits-déjeuners : « C’est devenu un cadeau de Noël », dit-elle. « On a changé nos habitudes alimentaires, raconte Julie. On mange plus de poisson, un peu de cerf et on achète directement aux producteurs. »
« Il faut savoir s’ouvrir, s’adapter et apprendre à vivre avec ce que le pays offre. »
Pour Julie, cette adaptation fait partie de l’aventure : « Si tu t’attends à retrouver la même vie qu’en métropole, tu ne t’en sors pas. Il faut savoir s’ouvrir, s’adapter et apprendre à vivre avec ce que le pays offre. »
Les Lodier au naturel
Avant d’être créatrice de contenu, Julie gérait déjà la communication de sa propre entreprise en métropole, faute de budget. Petit à petit, elle se lance sur Tiktok où elle partage des recettes, des vlogs et des activités avec ses filles. « À l’époque, mon mari était militaire et souvent absent. J’étais seule avec les filles, sans amis ni famille autour de moi. Les réseaux, c’était un peu ma vie sociale », confie-t-elle.
Aujourd’hui, Julie et Anthony sont auto-entrepreneurs. Ils gèrent ensemble la communication d’une vingtaine d’entreprises calédoniennes. Et depuis leur arrivée sur le Caillou, leur communauté ne cesse de grandir : ils rassemblent plus de 27.000 abonnés sur Instagram, environ 16.000 sur Facebook et près de 428.000 sur Tiktok.
Les véritables stars de leurs réseaux, ce sont leurs trois filles : Daphné, Anaé et Joyce. Dans leurs vidéos, on rit, on joue, on bricole… et on se met même aux fourneaux. « On partage notre quotidien, sans filtre. Et ça plaît, parce que c’est naturel », dit Julie.

« On a choisi de rester »
Lorsque les émeutes éclatent en mai 2024, la famille Lodier choisit de ne pas céder à la peur. « On a essayé de garder la vie la plus normale possible pour nos filles », confie Julie. « Un peu d’école à la maison le matin, des jeux, des films l’après-midi, raconte Julie. On dormait même tous ensemble au milieu du salon. C’était rassurant pour elles. »

Mais les nuits sont longues. Depuis leur maison, à Savannah, ils entendent les détonations au loin : « Un soir, ça pétait de partout. On se disait : ce n’est pas possible. Les deux premières nuits, on n’a pas fermé l’œil. »
Malgré la tension, pas question pour la famille de plier bagage. « On a choisi de rester. Nos familles étaient paniquées, mais on ne se sentait pas en danger ici, confie Julie. Ce qu’on voyait à la télé, ce n’était pas la réalité. »
Au contraire, Julie insiste sur ce point : la solidarité a pris le dessus. « Une dame du Nord, que je ne connaissais pas, m’a écrit pour savoir si on allait bien. Elle est descendue avec 5 kilos de farine pour qu’on puisse continuer à faire des gâteaux et du pain avec les filles. Ce geste-là, on ne le verra jamais sur TF1. »
« Le rêve, ce serait une maison en brousse, un bateau, un quad, cinq chiens et vingt poules. »
Rêves du Nord
Voilà maintenant deux ans que la famille Lodier a donné son cœur au Caillou. Leur amour pour la Calédonie s’est concrétisé avec l’achat d’une maison et une certitude : « On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on n’a aucune envie de repartir. »

Julie et Anthony rêvent déjà d’une retraite paisible, quelque part dans le nord de l’île : « Le rêve, ce serait une maison en brousse, un bateau, un quad, cinq chiens et vingt poules », sourit-elle.
Mais avant la retraite, il y a d’autres projets : une chaîne Youtube et un podcast : « J’aimerais me déplacer en tribu, donner la parole à tous, aux femmes et aux familles qu’on n’entend jamais, explique la créatrice de contenus. Sans filtre, sans parti pris, pour montrer la vraie vie ici, loin des clichés, parce que la Calédonie c’est bien plus que des plages. »
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