Stanislas Berteloot fait partie des rares hommes à être le conjoint suiveur lors de l’expatriation d’une famille. Journaliste de formation, et après de longues années dans le marketing, Stanislas a vu sa nouvelle vie aux États-Unis comme le moyen de se réinventer. Il fait partie des trente hommes présentés dans nos colonnes, dans le cadre du « Mois de l’Homme », imaginé par Le Petit Journal New York.
Se réinventer
Nantais d’origine, Stanislas Berteloot goûte une première fois à l’Amérique dans le cadre de ses études. Une année de high school dans l’Iowa, « au milieu des champs de maïs », suivie d’études de journalisme, à l’Université du Maryland, auront suffit pour convaincre le Français de la grandeur de ce pays. De retour en France, et après un passage chez Reuters, à Londres, il entame sa carrière professionnelle dans une voie différente de celle à laquelle il se prédestinait : il s’engage dans le marketing. En 2016, Chantal, son épouse, cadre RH dans l’industrie pharmaceutique, se voit offrir un poste dans le New Jersey. Une belle évolution de carrière à la clé. « De mon côté, je trouvais cette expatriation très excitante. Avec mon épouse, nous savions que nous quittions beaucoup, mais qu’il y avait beaucoup à faire ».
Stanislas démissionne de son poste de directeur marketing, et le couple, ainsi que leurs trois filles, s’envolent pour Princeton. Une nouvelle page est à écrire. Et si le père de famille se réinventait ?
« J’ai pris cette expatriation comme la possibilité de faire autre chose, de me réinventer » explique-t-il. Fraîchement arrivé au pays de l’oncle Sam, il décide de s’orienter vers le consulting, mais s’embarque très vite dans l’aventure startup en prenant les rênes d’une jeune société. L’aventure démarre fort, et le voilà parti à San Francisco, où l’entreprise est acceptée dans un incubateur. Bien que l’aventure soit passionnante, loin de sa famille, Stanislas accepte plutôt mal de laisser à son épouse la responsabilité de leurs enfants. « Je voulais que Chantal puisse mener sa carrière comme elle l’entend, sans se poser de questions » rajoute Stanislas, qui se définit comme un homme féministe. À raison !
Encouragé par son épouse
De retour à Princeton, dans le cocon familial, il réalise que sa passion reste le journalisme. Père d’adolescentes, ses filles ont très vite suivi le mouvement de Greta Thunberg. S’en suivent les manifestations pour le climat, d’abord à Princeton, puis à New York. Au coeur de l’actualité, entouré d’adolescents qui se lèvent pour la planète, Stanislas comprend que sa réinvention professionnelle est tout simplement son métier originel : le journalisme. « C’est incroyable de voir l’impulsion de nos enfants » raconte le journaliste. Encouragé par son épouse, celui qui a travaillé chez Reuters à Londres, repart vers ses premières amours : le journalisme.
« Aujourd’hui, je suis un homme qui s’éclate dans son métier, tout en étant très présent pour ma femme et mes filles » raconte Stanislas. Et de rajouter « cette nouvelle vie où je travaille à la maison permet à ma femme de gérer sa carrière et me permet d’être vraiment très proche de mes filles, je ne changerai cela pour rien au monde ».
Si les sujets sur l’environnement restent son dada, Stanislas travaille aussi sur d’autres sujets tels que la masculinté aux États-Unis. Dans une société en transition, qui se réinvente sans cesse, qui innove mais qui détruit aussi, Stanislas porte un regard interrogateur sur un pays où les rapports Femmes-Hommes sont en train d’évoluer. « Trump est arrivé au pouvoir après une lutte acharnée contre une femme. Le mouvement #metoo a révélé un véritable mal-être. Les hommes ont commencé à se demander où ils se situaient dans tout cela ». Dans une société qui change en permanence, certains hommes s’éloignent de l’image traditionnelle de l’homme et du rôle qui lui incombe tant dans son propre foyer que dans la société. Et c’est loin des croyances sociales que Stanislas Berteloot se positionne.
Entre la carrière de son épouse et l’avenir de ses filles, le nantais a trouvé son équilibre : celui d’un homme qui a su se réinventer, saisir sa liberté dans un pays de démesure. Pays qui le fascine pour toutes les chances qu’il offre, mais pays qui l’inquiète de part sa politique actuelle. Une inquiétude d’homme, une inquiétude de père.
Merci, Cher Stan, de faire partie des 30 hommes du « Mois de l’Homme » porté par notre édition.
Pour en découvrir davantage sur Stanislas Berteloot
Article rédigé par Rachel Brunet - Rédactrice en chef du Petit Journal New York