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Sandrine Kukurudz : « on apprend énormément des autres »

Femme francophone New York Femme francophone New York
Sandrine Kukurudz
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 2 mars 2020, mis à jour le 2 mars 2020

En 2019, Le Petit Journal New York a décidé de rendre hommage aux femmes francophones de New York en lançant le « Mois de la Femme ». Parce qu’un an plus tard, les femmes sont toujours sous-représentées dans les médias, nous poursuivons notre projet en publiant, chaque jour de mars 2020, le portrait d’une femme francophone de la ville. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Sandrine Kukurudz, figure de la communauté francophone de New York, spécialiste de l’événementiel et auteure.

 

Du journalisme à l’événementiel

Après des études à La Sorbonne, Sandrine Kukurudz met les pieds directement dans la presse. C’est derrière un micro et en tant que journaliste radio qu’elle rend compte de l’actualité et interview des personnalités politiques. Quelques années plus tard, l’aventure professionnelle lui fait prendre un virage qu’elle ne quittera plus : la communication de marque. Elle travaille d’abord chez Salem BBDO puis « mon copain de l’époque m’a débauchée pour que je travaille dans sa propre agence ». Et de rajouter amusée « puis il est devenu mon mari ».

Les deux font la paire et rêvent des choses en grand. Dans cette agence, Sandrine Kukurudz est d’abord directrice artistique, puis évolue vers du pilotage de projet événementiel. C’est lors d’un événement organisé pour la dernière éclipse du millénaire, couvert par les chaînes de télévision française, à la fin des années 90, qu’elle réalise combien l’événementiel l’anime. Plus qu’un métier, c’est une passion. « Jesse Norman était l’une des invités de cet événement incroyable. Alors qu’elle était en train de chanter, je suis montée jeter un coup d’œil sur la scène et j’ai vu des gens à perte de vue, j’étais bouleversée, je me suis mise à pleurer ».

C’est au sein de cette petite agence à taille humaine, qui compte une quinzaine de salariés, que Sandrine enchaîne les projets. En 2006, un projet soutenu par plusieurs pays et des politiques ne voit finalement pas le jour, freiné par la volonté d’une seule personne. Déclic. Sandrine réalise qu’elle a envie d’autre chose, d’un renouveau. Pourquoi pas d’un nouveau territoire ? L’idée de partir aux États-Unis commence à germer dans la tête de couple. Et c’est finalement à Miami, un an plus tard, que la famille s’installe.

La « french touch » et la promotion de marques françaises sont les savoir-faire et la marque de fabrique de Sandrine et Rod, son époux. « À Miami, nous avons monté des événements sympas, dont certains, tournés vers l’art ainsi que des events plus « corporate » autour de marques françaises comme Guerlain ». Mais dans cette ville de fête, de plage et d’excès, les événements sont plus des mariages que des événements business et corporate. Sandrine commence alors à monter des événements hors de la Floride qui, petit à petit, prennent la direction de New York. Sandrine et Rod Kukurudz s’y installent définitivement en 2013.

Ils ont marqué la ville qui ne dort jamais de plusieurs événements célébrant les marques françaises ou l’amitié franco-américaine. En 2013, ils organisent « Taste of France » à Bryant Park, en prenant la charge totale de l’organisation de l’événement « c’est après cet événement que nous sommes devenus l’agence des événements français aux USA ». Le 6 juin 2014, ils célèbrent tant le D-Day que l’amitié Franco-Américaine. « C’était une commande de French Will Never Forget. Pour eux, nous avons monté l’opération « 1 million petals of roses ». C’est à Liberty Island, que se tient une cérémonie avec les anciens combattants, les survivants du débarquement et la diplomatie française et américaine. Au-dessus de Miss Liberty, un million de pétales de roses sont jetés, l’effet « waouh » pour célébrer l’amitié unissant les deux pays. L’événement est couvert par les principales chaînes nationales américaines et françaises.  En 2014, ils reviennent avec « Best Of France », à Time Square, des dizaines de milliers de visiteurs viennent découvrir cet événement célébrant la France. Parmi les invités de marque, le président Hollande « il devait rester trente minutes, il est finalement resté une heure et demie. Il était sacrément en retard pour son rendez-vous avec Castro » s’amuse Sandrine Kukurudz.

Depuis, elle multiplie les projets, nuit du champagne, France Pavilion, événements autour de la francophonie...

 

Je suis passionnée par les mots

Au-delà de sa vie professionnelle, Sandrine Kukurudz a une passion, sinon un talent : l’écriture. « J’ai toujours écrit, je suis passionnée par les mots » confie-t-elle. Et de rajouter « en écrivant, je libère beaucoup de choses ». À la fin de ses années floridiennes, Sandrine se met à écrire, frénétiquement. Elle boucle son premier roman en moins d’un mois. « J’écrivais chaque matin de 5 heures à 10 heures » relate-t-elle. Elle tente sa chance auprès de maisons d’édition, mais elle trouve porte close. « J’ai mis mon roman dans un tiroir et puis fin 2017, mon mari m’a relancée avec cet ouvrage et a mis une échéance : que le livre soir prêt au 31 décembre ». Pari tenu ! Et c’est finalement en auto-édition qu’elle publie son premier roman, La valise noire à noeuds roses, vendu à plus de 2000 exemplaires, un excellent score pour ce mode d’édition assez novateur. « J’ai décidé de faire pour moi ce que je fais pour mes clients », force est de constater que ça fonctionne ! S’en suit un second ouvrage, publié en 2019, L’Atelier au fond de la cours, qui rencontre aussi un joli succès. Le troisième roman, dont l’intrigue se passe à New York, met en avant la diversité de la ville qui ne dort jamais, tout en se plaçant dans un contexte politique. Ce dernier devrait sortir à l’automne 2020, sûrement en marge de l’élection présidentielle américaine. Affaire à suivre !

Forte de son succès et de ses talents littéraires, Sandrine Kukurudz ne s’arrête pas là. En fait, pas grand chose ne l’arrête... Elle décide de rassembler des auteurs francophones des États-Unis, via un groupe facebook, tout d’abord, mais aussi via des rencontres. La première se tiendra à La Maison Française de l’Ambassade de France à Washington DC, en marge de France Pavilion, salon dédié au design et au savoir-vivre à la française, qu’elle organise les 5 et 6 avril 2020. À New York, la Rencontre des Auteurs Francophones aura lieu le 22 mai prochain au National Art Club de New York, où environ 25 auteurs confirmés présenteront leurs ouvrages. Le 6 juin, c’est au concept store French Wink, à Chelsea, que Sandrine organisera une troisième rencontre avec des auteurs francophones des États-Unis, plutôt informelle et conviviale.

Elle est comme ça, Sandrine, toujours à mener plusieurs projets sur plusieurs fronts. Très active dans le réseau She for S.H.E, elle conduit le Book Club mensuel ainsi que le « Breakfast entrepreneures ». « On apprend énormément des autres » lâche-t-elle pour conclure.

 

Merci, chère Sandrine, de faire partie des 31 femmes francophones de New York mises en avant dans le cadre du « Mois de la Femme » 2020 du Petit Journal New York.