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Pascale Richard : « Les femmes sont au coeur de ma campagne »

Pascale RichardPascale Richard
Crédit photo : Martin Loper
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 4 mars 2020, mis à jour le 4 mars 2020

En 2019, Le Petit Journal New York a décidé de rendre hommage aux femmes francophones de New York en lançant le « Mois de la Femme ». Parce qu’un an plus tard, les femmes sont toujours sous-représentées dans les médias, nous poursuivons notre projet tant éditorial que sociétal en publiant, chaque jour de mars 2020, le portrait d’une femme francophone de la ville. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Pascale Richard. Directrice du centre Culturel du Lycée Français, suppléante du député Roland Lescure, Pascale Richard est aussi la cheffe de liste LaREM aux prochaines élections consulaires qui auront lieu le 16 mai 2020.

 

De la culture

Diplômée de Sciences Po, Pascale Richard est arrivée à New York pour y terminer ses études. Elle est d’ailleurs la première Française à obtenir un Master de Journalisme à NYU. Elle devient correspondante New York pour Ici New York et Le Matin. C’est d’ailleurs pour ce support qu’elle écrit le premier papier consacré au sida. Nous sommes au début des années 80 et Pascale Richard vit alors dans le West Village. 

De retour à Paris, elle travaille pour Le Quotidien de Paris, Le Monde ou encore Madame Figaro. Elle crée même sa propre agence de presse et de photographie, Stylograph. Puis, retour vers la ville qui devient « la ville de sa vie, et même de toutes ses vies ». À New York, elle devient la rédactrice en chef de France-Amérique. Elle travaille en étroite collaboration avec Jean-Louis Turlin. C’est à cette période que France-Amérique passe de journal hebdomadaire à mensuel. Elle est aussi correspondante pour Fashion Daily News.

Puis, après une Certification en Philantropie, obtenue à NYU, elle passe par l’Alliance Française en tant que Vice-Présidente. En 2010, elle rejoint le Lycée Français de New York où elle dirige depuis, le Centre Culturel.

Elle fait de ce qui était une toute petite structure à son arrivée, une référence incontournable de la culture française, mais aussi américaine, tant pour les élèves, leurs parents que pour les new-yorkais francophones ou francophiles. Elle y fait venir des invités de marque et ne cesse de mettre en avant des personnalités qui marquent les élèves. Ça devient d’ailleurs la marque de fabrique du Centre Culturel du LFNY.

La francophonie, la culture française sont importantes aux yeux de Pascale Richard, mais la biculturalité aussi. D’ailleurs, cette maman de deux grands enfants, Clara et Hadrien Cassan, est fière d’avoir une fille qui a fait son droit à Paris et un fils qui a étudié l’urbanisme et le design environnemental en Colombie Britannique. Le bilinguisme et la double culture sont de véritables chances que Pascale Richard développe dans sa famille comme au Centre Culturel.

 

À la politique

Pascale Richard a une autre passion dans la vie : son pays. En tant que journaliste, elle s’est toujours intéressée aux questions politiques. L’élection présidentielle de 2017 arrivant, elle s’intéresse de près au candidat Emmanuel Macron. Elle le dit « j’étais d’accord avec absolument presque tout de son programme ». Elle a envie de s’engager pour son pays. Les hasards de la vie lui font rencontrer Roland Lescure, alors candidat à la députation au sein du parti LREM. De part des parcours différents, ils se complètent formidablement bien. Il lui propose de devenir sa suppléante. Elle le dit en plaisantant « j’ai hésité, mais pas trop ». Après la victoire d’Emmanuel Macron en mai 2017, Roland Lescure est élu député de la première circonscription des Français de l’étranger en juin 2017. Pascale Richard est son binôme. Il faut dire que leur territoire est vaste puisque que le député représente les Français du Canada et des États-Unis. Si le rôle du suppléant n’est pas vraiment défini, Pascale Richard a la lourde mission de représenter Roland Lescure et de se faire le relais de ses actions.

Pascale Richard se retrouve dans cette volonté, du président Macron, de féminisation de la sphère politique. Elle a conscience que dans ce monde originellement masculin, il est parfois difficile, en tant que femme, d’affirmer ses idées. Mais qu’importe, il faut persévérer et Pascale ne compte pas s’arrêter là. À l’automne dernier, elle devient la cheffe de liste LaREM aux élections consulaires de mai 2020 pour la circonscription de New York, New Jersey, Connecticut, Bermudes. « C’est le prolongement de mon engagement auprès d’En Marche. Cette élection est une représentation locale dans une circonscription où je vis depuis 25 ans et où, j’ai un engagement dans la communauté ». Et de rajouter « j’arrive avec des croyances mais pas des certitudes ». Au-delà de son dévouement pour la communauté, Pascale Richard souhaite apporter, lors de son mandat, de la transparence à la fonction, associée à un véritable travail de terrain. Ainsi, celle qui est derrière l’organisation des trois « grands débats » qui se sont tenus à New York en mars 2019, entend bien faire connaître la fonction assez méconnue de conseiller consulaire, tout en rendant cette dernière plus présente dans le paysage de la communauté française de New York, plus lisible et accessible. Accès aux agendas des conseillers, création d’emails spécifiques, publication des rencontres effectuées, transparence sur les sommes allouées aux bourses scolaires... Les rencontres avec les Françaises et les Français de la circonscription sont aussi au programme de la cheffe de liste d’En Marche pour les élections consulaires « retrouver des liens de démocratie passe par les rencontres ». Pascale Richard veut s’adresser à tous les français de la circonscription de New York, du New Jersey, du Connecticut et des Bermudes.

Mais pas que ! Les femmes sont au coeur de ses préoccupations. D’ailleurs, En Marche New York lance une enquête entièrement anonyme et confidentielle auprès des femmes françaises de la circonscription en vue des élections consulaires de mai 2020 afin de mieux appréhender les besoins de ces femmes expatriées. La volonté de Pascale Richard : soutenir les femmes qui arrivent ou sont installées à New York. Création d’une commission consulaire pour aider les expatriées à trouver du travail, suivi de formation professionnelle, instauration d’un service de tutorat auprès de ces femmes expatriées, qui dans 92 % des cas sont le conjoint suiveur. La moitié d’entre elles ne pouvant plus pratiquer leur métier originel, une fois installées sur le sol américain. Autre ambition de Pascale Richard, au service des femmes, instaurer un indicateur annuel sur l’égalité Femme-Homme de la population française de la circonscription. Depuis l’arrivée du président Macron à l’Élysée, beaucoup a été fait pour les femmes. Et Pascale Richard entend bien ne pas laisser pour compte, celles qui ont fait le choix d’une expatriation.

De New York, « la ville de ma vie » comme elle l’appelle, Pascale Richard pense que les « femmes ici ont tracé la route pour les autres ». Ici, on accepte tout. Il se dessine sur la ville une absence de préjugés sur l’autre, sur la manière qu’à chacune de mener sa vie. 

New York est aussi la ville des possibles, où prendre un virage de carrière est à la portée de chacun, de chacune, et ce à tout âge. La volonté suffit, loin du point de vue d’autrui. « Je me suis réinventée ici » nous confie-t-elle. 

D’ailleurs, Pascale Richard encourage les autres femmes à s’ouvrir aux autres, aux différentes cultures, à la culture américaine et insiste sur l’importance de biculturalité et la chance que représente cette dernière. Depuis qu’elle vit ici, elle a d’ailleurs pris le temps de se créer un réseau de connexions américaines.

Elle a depuis 3 ans, les deux nationalités. Et ironie du sort, elle a reçu sa convocation à la fameuse interview, le jour de l’élection de Trump. Elle le dit en souriant « ça aurait pu me faire hésiter ». Mais non, parce que New York est sa ville... Et qu’elle veut se mettre au service des Françaises et des Français expatriés.

 

Un grand merci à vous, chère Pascale, de faire partie des 31 femmes du « Mois de le Femme » instauré par Le Petit Journal New York.