Les Français des États-Unis et du Canada sont appelés aux urnes les 4 et 18 juin 2022, dans le cadre des élections législatives. Nos éditions américaines partent à la rencontre des candidats à la députation pour la première circonscription des Français établis hors de France — qui comprend les États-Unis et le Canada.
Franck Bondrille est un candidat indépendant pour les élections des législatives en Amérique du Nord.
Rachel Brunet pour Le Petit Journal New York et Miami Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Franck Bondrille : Je pense que les Français du Canada et des États-Unis ont besoin d'un député à l'Assemblée Nationale qui les représente, les protège et défende leurs intérêts. Ma candidature est tirée du constat que depuis cinq ans, avec le député sortant, nous n'avons eu aucun de ces bénéfices mais seulement un porte-parole du Gouvernement, ce qui ne bénéficie en rien aux problématiques que rencontrent les Français établis en Amérique du Nord. Notre député a pour vocation a être nommé ministre et non pas un député des Français d'Amérique du nord.
Depuis 22 ans en Amérique du Nord, et réélu largement l'année dernière pour un 2e mandat sur la 5e circonscription des États-Unis, je veux faire bénéficier tous les Français expatriés au Canada et aux États-Unis, de mon travail et de mon expérience en tant qu'élu et expatrié.
Quel est votre rapport avec la circonscription d'Amérique du Nord ?
D'abord, je suis comme la grande majorité des Français d'Amérique du Nord. Je suis venu aux États-Unis dans le cadre de mon travail, afin d'être entrepreneur. Mes deux filles sont nées aux États-Unis et sont scolarisées ici. Je paye mes impôts ici. Je me fais soigner ici. En outre, je suis élu des Français de Floride depuis 8 ans. Je connais d'autant plus les problématiques de mes compatriotes puisque je les vis, depuis 22 ans, quotidiennement.
Comment jugez-vous le mandat de Roland Lescure, le député sortant ?
Je pense que nous avons perdu du temps. Représenter les Français du Canada et des États-Unis exige de prendre en compte leurs aspirations, de les défendre, de prendre le risque de déplaire mais surtout de vivre leurs préoccupations au quotidien afin d'y répondre plus humainement et d'être un relais pour eux. Notre député sortant a défendu des lois qui allaient à l'encontre des intérêts des Français de l'étranger.
Le travel ban et les motifs impérieux qui ont été heureusement annulés par le Conseil d'Etat ? Il était pour !
La carte vitale retirée aux Français qui n'avaient pas assez cotisé ? Il était pour !
L'injuste imposition qui continue de pénaliser les Français hors d'Europe via la CSG/CRDS ? Il était pour !
Quant à des sujets que je connais bien et sur lesquels il aurait dû agir et ne l'a pas fait : je pense en particulier aux difficultés à obtenir un visa E2 ou les obstacles à pouvoir ouvrir un compte en France.
C'est un pur constat.
La critique est constructive, qu'auriez-vous fait à sa place ?
Sur le plan national, je soutiendrai l'action du president Macron. Sur les réformes et les lois qui concerneront les Français de l'étranger, je défendrai systématiquement leurs intérêts même s'il faut mettre en danger une éventuelle progression de carrière. Le but n'étant pas d'être juste un porte-parole du Gouvernement. Car sur tous les points que je viens de citer, j'aurais fait exactement l'inverse du sortant.
D'après vous, quelles sont les préoccupations des Français d'Amérique du Nord ?
Une étude très intéressante vient d'être publiée ces derniers jours par l'association "Français du monde". Pour 47% de nos compatriotes, le sujet de la retraite est primordial. Puis, vient celui de la santé pour 17% et enfin celui de l'éducation pour 12%. Ce sont des préoccupations majeures sur lesquelles j'entends m'investir totalement à Paris pour faire bouger les lignes, si les électeurs me font confiance.
Comment voyez-vous votre mandat de député, si vous êtes élu, pour répondre à ces préoccupations ?
Ma boussole est l'intérêt de nos compatriotes. Ma méthode est celle de la concertation et donc de la présence active sur le terrain, ce que le sortant, aux abonnés absents dans sa circonscription, n'a pas fait, y compris avant la période Covid. Aux abonnés absents...
Mon combat sera de faire que nos compatriotes soient enfin considérés comme des Français à part entière, mais surtout écoutés de leur député.
Qui sont vos soutiens, votre étiquette politique et comment est financée votre campagne ?
Je suis farouchement indépendant. Les partis politiques ne sont plus en mesure aujourd'hui de répondre aux aspirations des citoyens. Et quand on représente un parti et que celui ci est au pouvoir, on est davantage préoccupé par y mener sa propre carrière qu'à défendre ceux qui nous ont fait l'honneur de nous élire. Il faut inventer une autre manière de répondre aux inquiétudes des Français. L'indépendance vis-à-vis des partis me préserve de ce carriérisme que je dénonce et me donne toute latitude pour agir. Si une idee est bonne, qu'elle vienne de droite ou de gauche, il faut la defendre.
Je finance ma campagne personnellement et avec des dons de mes soutiens et l'aide technique de l'ASFE (Alliances Solidaire des Francais de l'Etranger )
Vos prochains rendez-vous avec les Français d'Amérique du Nord ?
J'ai bien sur commencé par la Floride où je vis depuis 22 ans, mais aussi Houston , Washington , Nouvelle-Orleans.... Je serai prochainement à....Calgary, Montréal , Toronto, New York , Atlanta , Denver, San Francisco , Los Angeles, Chicago, et d'autre villes peuvent s'ajouter en fonction du temps, de mes moyens et de la demande de nos compatriotes avec qui j'échange tous les jours par courriel.