Le 29 mai 2021, les Français des États-Unis éliront leurs nouveaux Conseillers des Français de l’étranger. Dans notre rôle de premier média des Français de l’étranger, il nous est apparu important de donner la parole à ces femmes et ces hommes engagés en politique locale et candidats à cette élection consulaire. Du 17 au 21 mai, nous donnons chaque jour la parole aux têtes de liste et numéros 2. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Émeline Foster, numéro 2 de la liste « Union des Français d’Amérique », soutenue par le Républicain Gérard Larcher, 6 sénateurs LR et un député UDI.
Voici la tribune d’Emeline Foster
À chaque fois que j’ai rencontré un Français vivant ici à New York, au bout de quelques minutes, arrive la question qui est sur toutes les lèvres, « et toi, ça fait combien de temps que tu es là ? ».
Et toi, ça fait combien de temps que tu es là ? Ça fait 6 mois, ça fait 6 ans, ça fait 25 ans. Il n’y a pas de profil type du Français vivant en Amérique du Nord, il y en a des milliers, plus de 200 000, et plus de 35 000 sur notre circonscription.
Si je devais dessiner ce que c'est d'être un Français de l'étranger, j'imaginerais des milliers d'individus au-dessus de la planète faisant le grand écart entre la France et leur pays d'accueil. Pour nous les Français d'Amérique du Nord, c'est un peu comme si on créait un pont entre la France et les États-Unis. À des moments de vie, on penche plutôt d'un côté que de l'autre ; nos enfants, pour ceux qui en ont, seront toujours partagés eux aussi. Certains verront leur futur en France tandis que d’autres ne pourront pas se passer de leur pays d'accueil (ou même du pays où ils sont nés).
Lorsque je suis arrivée à New York, j’ai été surprise par ces Français que je ne connaissais pas, les Français vivant ici. Aimer la France et la regarder de loin, savoir saisir avec peut-être plus de finesse les problématiques françaises, savoir regarder avec plus de détachement mais bien souvent davantage de tendresse son pays d’origine. Comprendre que la France est aussi un pays qui offre beaucoup parce qu’ici, aux États-Unis, on peut tout perdre en quelques instants, assurance maladie, emploi, etc.
En 2012, lorsque j'ai travaillé sur les premières élections des députés des Français de l'étranger, il me semblait que les Français d’ici étaient moins intéressés à l'idée de s'impliquer dans les relations transatlantiques. Peu voyaient l'intérêt de cette représentation. Puis les choses ont évolué : avec les premières élections consulaires en 2014, puis l'élection du Président Emmanuel Macron, qui a suscité un grand intérêt auprès de la presse américaine, et donné un coup de phare sur la France, nous avons pu sentir au sein de la French-American Foundation que j’avais l’honneur de diriger, un vrai regain d'intérêt de la part des Français installés aux États-Unis, pour leur pays, la France.
Ce que la crise sanitaire que nous traversons nous a appris, c'est notamment que les frontières ne sont pas si ouvertes, que parfois on se trouve coincé, ce qui peut rendre la vie des Français vivant ici beaucoup plus compliquée. Beaucoup imaginent les Français de notre circonscription (New York, Connecticut, New Jersey) comme des expatriés vivant dans des grands appartements payés par leurs entreprises alors qu’ils ne constituent pas la majorité des cas, loin de là. Sur 35 000 inscrits, on compte des étudiants, des personnes qui vivent ici depuis toujours. Il y a ceux qui prennent leur avion retour pour la France demain matin, et d’autres qui doivent fermer leur restaurant, leur boutique parce que leur rêve de réussite n'a pas fonctionné et il y ceux qui vivent l’aventure de leur vie. Il y a comme en France, des tristesses et des succès.
Les amis, la communauté que nous créons, ce groupe de proches devient une grande famille, nous nous faisons des amis plus vite, nous bâtissons notre propre réseau d'entraide.
Nous, Français d’Amérique du Nord, nous avons à mon sens un avantage sur beaucoup : nous nous inspirons de l’esprit américain, de la vision du « tout est possible », de la possibilité de monter notre entreprise, notre start-up et de réussir. Nous restons passionnément français tout en faisant le choix d’intégrer la culture américaine dans notre famille, dans notre façon de travailler.
Mais la vie des Français de l’étranger c’est aussi de beaucoup s’inquiéter par rapport à sa situation, à sa famille en France. C’est de se demander quand on pourra rentrer en France la prochaine fois et comment paiera-t-on les études des enfants et les soins de santé (surtout pour ceux qui vivent ici), et c’est aussi se préoccuper de l’étendue de ses droits. Ai-je le droit d’utiliser ma carte vitale, quelles sont mes obligations fiscales si je vends mon appartement en France ? Quelles seront mes carences en France en rentrant le cas échéant ? Pourquoi je risque de ne plus avoir le droit à un compte bancaire ? Comment trouver une banque qui me permettrait d’investir ? Etc.
Le Conseiller des Français de l'étranger est là pour répondre à ces questions et porter des solutions pragmatiques. Il s’agit d’une personne qui contribue à aider cette communauté dont il fait partie intégrante en se faisant le lien entre les Français de la région et les services administratifs à l'étranger. Pour avoir travaillé au Consulat de France pendant 4 ans, je peux vous assurer que les agents expatriés ou locaux ne chôment pas, et pourtant parfois, en étant de l’autre côté de la porte du Consulat, on peut avoir le sentiment que ça n'avance pas, qu'on ne nous répond pas, qu'on ne nous comprend pas et on se sent isolé. Les conseillers des Français de l’étranger sont là pour aider et pour faire le lien si nécessaire, parce qu'à un moment de la vie ici, cela sera nécessaire. Que ce soit en ce qui concerne les bourses scolaires, les renouvellements des passeports, que ce soit pour pousser des projets d’entraide, pour essayer d’obtenir plus d’écoles publiques bilingues, pour prévenir les Français de changements à venir sur les cartes vitales, la CSG, pour faire valoir les droits, tout ceci est le rôle du Conseiller consulaire. Il est important pour ce rôle d’avoir des individus qui prennent la mesure de la tâche, qui sont clairs, qui peuvent porter les messages, qui comprennent l’administration des Français de l’étranger, qui sont connus des services et des diplomates locaux.
L’administration des Français de l’étranger change en fait peu en fonction des différents gouvernements et élus au pouvoir national, elle n’est pas plus à droite, au centre ou à gauche en fonction du Président élu. C'est pour cette raison que je suis fière d’être candidate sur une liste ne représentant pas un parti politique en particulier. Parce que dans cette élection locale, il faut rassembler au-delà des partis politiques, il faut être représenté par quelqu'un qui saura répondre aux questions simplement, et qui représentera les français auprès des élus nationaux. Dans notre liste, il y a des personnes qui ont voté pour le président actuel, d'autres qui lui auraient préféré un autre et c'est cela qui fait notre force, nous sommes un groupe derrière une personne qui nous réunit par ses valeurs, son humilité et son sens du don, et pas prisonnier d’une idéologie, ou d’une allégeance à un parti, qui n’ont pas vraiment leur place eu égard aux questions locales auxquelles nous devons faire face si régulièrement.
Je vous invite à voter pour Gérard Epelbaum et les membres de notre liste, notre liste porte des valeurs d’humanité et souhaite être un élément important de votre communauté, un lien durable sur lequel vous pourrez compter.
Emeline Foster et les membres de la liste de Gérard Epelbaum.
Les Français de la circonscription de New York, Connecticut, New Jersey et Bermudes sont appelés aux urnes le 29 mai 2021 pour élire leurs 5 Conseillers des Français de l’étranger. Le vote par internet est ouvert pendant 5 jours consécutifs, du vendredi 21 mai à 12h (heure de Paris) au mercredi 26 mai 2021. Cette élection locale est aussi politique. Les Conseillers des Français de l’étranger éliront à leur tour les Sénateurs représentant les Français de l’étranger.