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Déconfinement : chronique d’une violence annoncée

Confinement violenceConfinement violence
Écrit par JC Agid
Publié le 8 mai 2020, mis à jour le 8 mai 2020

Que découvrirons-nous dans nos maisons lorsque la vague du confinement se retirera à New York, combien de violences, de coups interdits, d’enfants maltraités et de femmes battues, les survivantes ?

On se prépare en France à répondre aux besoins décuplés de celles et ceux dont la souffrance est restée silencieuse pendant des semaines. « Lors du déconfinement, nous craignons une aggravation des situations, avec des besoins qui explosent : suivis psychologiques (stress post traumatique), accompagnements juridiques, mise en sécurité (logement), ateliers pour les enfants victimes, aide au retour à l'emploi… » explique Françoise Brié, Directrice générale de Solidarité Femmes.

Le Petit Journal de New York avait attiré votre attention sur cette pandémie de l’ombre, toute aussi létale que le virus lui-même. En France, en Chine, un peu partout dans le monde, le même constat : une augmentation d’environ 30% des abus domestiques, avec parfois une issue tragique. C’est le cas de Gabriella Gottlieb, une new-yorkaise de 64 ans.

Les amis de Gottlieb et les médias new-yorkais décrivent tous la même histoire. Lorsque le confinement est imposé à New York, elle propose à son fiancé, John Foster, de quitter son appartement dans le Bronx où la contamination au Covid-19 est plus importante pour la rejoindre dans son domicile de Manhattan. Mais l’homme au passé déjà violent rend la cohabitation impossible. Gottlieb se confie à une amie pour la rassurer aussitôt : pas besoin d’appeler la police. Quelques jours plus tard, lorsque, à bout, elle retire sa bague de fiançailles et prend la fuite, Foster la poursuit jusque dans une boutique de vin, sort un couteau, la poignarde et la tue.

« Depuis le début du #confinement, les déclarations de #violencesconjugales explosent en France, avec en moyenne 2 à 3 fois plus d’appels quotidiens au 3919 (numéro destiné aux femmes victimes de violences, ainsi qu’à leur entourage). Les femmes victimes de ces violences ont plus que jamais besoin de soutien, » écrit la directrice Générale de la Fondation Kering, Céline Bonnaire.

À New York, il semblerait que les survivantes n’osent pas appeler. « Le message de la ville sur la violence domestique n’est pas effectif », regrette le Speaker du Conseil Municipal, Corey Johnson. « Les histoires de nos compatriotes new-yorkais sont déchirantes. Une femme s'est battue pour obtenir une ordonnance de protection en ligne, mais la police lui a dit qu'elle ne pouvait pas l'appliquer sans une copie papier. Une autre femme, et ses enfants, ont été jetés hors de leur maison, et il a fallu deux appels au 911 pour obtenir de l'aide. »

Le déni des autorités sur la réalité de la violence derrière les murs du confinement est le même au Mexique. On dénombre dans ce pays près de 1000 féminicides et infanticides depuis le début de l’année. Pourtant le président mexicain ignore cette réalité qui ne serait pas possible dans un pays où il existe une « fraternité familiale », rempart à toute violence.

Le meilleur moyen d’aider à combattre ces crimes cachés, déniés, ignorés reste de partager cette information et les numéros à connaître :

NEW YORK

https://www1.nyc.gov/site/ocdv/get-help/resources-for-survivors-during-covid-19.page

Numéro ouvert 24 heures sur 24 : 1-800-621-4673

PARIS: 3919

MEXICO: 911

 

#YouAreNotAlone

#solidaritéFemmes

#NiUnaMás

 

Violences domestiques

 

 

 

 

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