Dans le paysage linguistique américain, les expressions françaises s'immiscent souvent avec subtilité, ajoutant une touche d'élégance et de sophistication. Du « rendez-vous » au « déjà vu », en passant par le lexique gastronomique et sportif, à l’occasion du mois de la francophonie, voici comment la langue française porte une influence aux États-Unis qui n’est pas négligeable.
Voltaire disait : « La langue française est une langue qui charme, qui inspire et qui émeut. Elle est le reflet de la sophistication et de l’élégance. » Cette romance particulière entre le français et l’anglais n’est donc pas anodine, et il n’est pas surprenant de retrouver certaines de nos expressions dans les discussions de nos amis américains. Reprises avec style, avec mimétisme ou avec humour, voici les termes et expressions que les Américains ont volé à la langue de Molière.
Un petit « je ne sais quoi »
On dit que la langue française est réputée pour sa précision et sa richesse. Certaines expressions, telles que « je-ne-sais-quoi », semblent être des concepts intraduisibles. En France, elle suppose une chose mal exprimable, difficile à mettre en mots. Les Américains ont rapidement adopté cette expression et l’utilisent désormais à toutes les sauces dans leurs discussions, car elle capture une nuance de sens qui n’est pas toujours facile à exprimer en anglais. Aujourd’hui utilisée dans différents contextes, notamment la mode ou l’amour, elle incarne également l’élégance à la française.
L’art du « déjà vu »
Cette expression appartient à l’origine à la langue française, et se traduirait en anglais par « already seen ». Elle est introduite pour la première fois par l’écrivain français Émile Boirac dans son livre L’Avenir des Sciences psychiques, en 1876. Elle arrive ensuite au Royaume-Uni par l’influence du célèbre philosophe Freud, dans son œuvre Psychopathologie de la vie quotidienne, parue en 1901, et depuis, son influence s’étend sur la langue anglaise, avec une touche de style.
Voulez-vous coucher avec moi (ce soir) ?
Popularisée par la chanson « Lady Marmalade », sortie en 1975 et chantée par le groupe LaBelle, l’expression « voulez-vous coucher avec moi » est peut-être l’une des préférées des Américains. Dans le contexte de la chanson, cette phrase était une invitation à la danse, sans nécessairement avoir de connotation sexuelle. Cependant, au fil du temps, elle est vite associée à une proposition sexuelle directe. Aux États-Unis, cette expression est souvent utilisée de manière humoristique ou ironique, faisant référence à la chanson ou à des scènes de films où elle est utilisée.
Le ménage à trois
Utilisée pour décrire une relation intime impliquant trois personnes, cette expression a largement été reprise dans la langue anglaise, malgré sa connotation. Un peu moins romantique et élégante, l’expression reste parfois utilisée dans des contextes humoristiques ou pour décrire des scénarios de fiction.
Un « rendez-vous » ou un « date » ?
Le « rendez-vous » qui, pour nous, peut à la fois faire référence à une rencontre personnelle ou professionnelle, est davantage utilisé par nos amis américains comme une rencontre planifiée, évoquant une atmosphère de mystère et d’excitation.
Ce qui est plutôt ironique, c’est que les Français ont eux aussi empruntée une expression anglaise pour évoquer l’aspect romantique d’une rencontre : le « date » !
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La langue française à la carte des restaurants américains
La gastronomie française est tellement célèbre dans le monde entier que son influence se répand au-delà de l’Atlantique. Les Américains ont adopté de nombreux termes culinaires dans leur vocabulaire quotidien. Que ce soit dans les restaurants branchés de New-York ou dans les cuisines familiales, on entend régulièrement des mots tels que « vinaigrette », « au gratin », « amuse-bouche », « au jus », « à la carte », et bien évidemment « bon appétit ».
Ces mots semblent évoquer dans la bouche des Américains le raffinement et la sophistication de la cuisine française. Une manière d’ajouter une touche d’élégance à leurs expériences culinaires.
D’autres termes également reflètent l’aspect festif de la culture française, comme « bon vivant », « l’eau de vie », mais aussi des réalités moins flatteuses comme « embonpoint », qui rappelle peut-être un peu trop les excès gastronomiques…
Le meme « Oui oui baguette »
Cette expression, désormais largement partagée sur les réseaux sociaux sous forme de meme, tire son origine de l’influenceuse américaine Alexa. Toujours coiffée de son béret, elle partage sur Tiktok lors d’un voyage à Paris diverses expressions françaises à ses abonnés, dont le célèbre « oui oui baguette ». Cette expression est rapidement devenue un phénomène viral, repris par les internautes du monde entier, mais aussi par les Français eux-mêmes, qui l’utilisent avec humour et autodérision.
Le petit-déjeuner avec un « croissant »
Commencer la journée avec un petit déjeuner à la française est devenu le summum du chic pour nos amis américains. Au lieu du traditionnel « bacon and eggs », ils optent pour la délicieuse viennoiserie qu’est le croissant, symbole de la culture française. C’est comme si chaque bouchée transportait leur palais dans un café parisien, même s’ils se trouvent en réalité dans un bureau à Manhattan…
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Les expressions françaises dans le monde du sport
La langue française prête beaucoup de ses mots au domaine du sport, notamment en danse classique, on retrouve les termes « arabesque », « pas-chassés », « pirouette » ou bien encore « battement ». Peu étonnant quand on sait que le ballet s’est principalement développé en France et en Italie pendant la Renaissance.
La langue française se retrouve aussi dans d’autres sports, tels que l’escrime : « prêt ? allez » notamment, qui marque le début du combat, ou « en garde », « flèche », « redoublement » ou « piste ».
Attention aux faux-amis
Si la langue de Molière prête nombre de ses mots à la langue anglaise, il faut cependant se méfier des faux-amis, ces mots qui se ressemblent mais à la signification différente.
Le « journal » par exemple n’est pas l’information que vous apporte lepetitjournal.com, mais une sorte de carnet intime en anglais. De même que « cave » ne renvoie pas à un local souterrain où vous rangez vos meilleures bouteilles de vins, mais à une grotte ou une caverne. « Journey » signifie en anglais un « voyage », comme un « conductor » ne veut pas dire celui qui conduit une voiture ou un train, mais un contrôleur de transports en commun ou un chef d’orchestre.