A voir tous les sapins mis en vente dès la mi-novembre sur les trottoirs de New York City, beaucoup d’entre nous peuvent se demander pourquoi une telle précipitation alors que les célébrations de Thanksgiving arrivent en premier. Retour sur cette fête américaine qui en dit long sur nos différences culturelles.
Thanksgiving, une histoire ancienne de plus de quatre siècles
Thanksgiving, dont l’origine remonte à 1621, afin de célébrer la première récolte satisfaisante, après plusieurs précédentes catastrophiques, a réuni en commun pour la première fois à Plymouth, dans le Massachusetts, quelques dizaines d’émigrants européens et d’indiens natifs de la tribu Wampanoag.
Par la suite, au milieu du XIXème siècle, notamment à la suite d’une proclamation d’Abraham Lincoln en octobre 1863, Thanksgiving, fête non religieuse par essence, devint jour de fête nationale, fixée annuellement au dernier jeudi du mois de novembre.
Dans l’esprit d’Abraham Lincoln, la célébration de cette fête, d’abord destinée à remercier les bienfaits d’une bonne récolte, était aussi un moyen de réconcilier la nation divisée par la Guerre de Sécession. Aujourd’hui, Thanksgiving est devenue la fête familiale par excellence, surpassant de loin ce que font les familles pour le jour de Noël.
Thanksgiving, un jour où on ne se fait pas de cadeaux !
Alors que cette journée de Thanksgiving, qui voit plus de 80 millions d’Américains cette année emprunter un quelconque moyen de transport, pour se réunir malgré la distance, la coutume n’est pas de se faire des cadeaux. Les Américains préfèrent partager un repas familial composé d’une dinde rôtie, accompagnée d’une purée de pommes de terre, d’une sauce aux cranberries, de haricots verts, et terminé par une tarte aux pommes, à la citrouille ou au noix de pécan.
Lorsque l’on est invité, la coutume n’est cependant pas de venir les mains vides mais juste d’apporter une contribution au repas de fête, que ce soit une tarte, une bouteille ou des confiseries.
Une journée particulièrement arrosée
Peu de champagne mais un large éventail de cocktails, vins et spiritueux, dont bourbons et whiskies font de Thanksgiving le moment de l’année ou les Américains boivent le plus d’alcool. Le flot d’alcool qui coule lors de Turkey Day n’est sans doute pas de trop pour dissoudre le gras de la dinde, à ce que semble en penser tous ceux qui lèvent le coude à cette occasion. Si on devait faire une comparaison, on boit ici aux Etats-Unis autant à Thanksgiving que lors du Nouvel An en France.
Le sapin, pièce incontournable de la décoration, mais plus tôt qu’en France
Alors qu’en France, on dresse et décore le sapin quelques jours avant Noël, en le laissant ainsi parfois jusqu’à l’Épiphanie, les Américains font la même chose mais juste avant Thanksgiving et de manière à faire durer le sapin jusqu’à Noël. Cette différence de temporalité est due d’une part à l’importance donnée à Thanksgiving, et au fait qu’à peine quatre semaines séparent les deux festivités.
Réunir la famille autour d’un beau sapin décoré le jour de Thanksgiving explique donc pourquoi il est vendu dans les rues de New York dès la mi-novembre. À noter qu’en revanche le sapin de Noël de Rockefeller Center ne sera inauguré que le 4 décembre prochain.
Thanksgiving, une fête non religieuse qui rassemble très largement
Thanksgiving n’est pas une fête religieuse, même si dans la tête des croyants, c’est aussi l’occasion de remercier Dieu pour l’ensemble de ses bienfaits sur l’année écoulée
Thanksgiving est un jour de congé et de fête, sans connotation religieuse, et il rassemble donc tout le monde quelles que soient les croyances et les communautés. Cela explique sa très grande popularité, même si des voix dénoncent aujourd'hui son origine en la renommant parfois friendsgiving ou en refusant de la célébrer.