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Dans l’Amérique de Joe Biden, les États ultra-conservateurs résistent

Les états conservateurs aux États-UnisLes états conservateurs aux États-Unis
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 21 mai 2021, mis à jour le 21 mai 2021

Depuis 4 mois que Joe Biden est à la Maison Blanche, l’Amérique a tourné une page. Celle d’une administration populiste et conservatrice. Mais avec un gouvernement fédéral, les États républicains continuent de faire passer des lois ultra-conservatrices. Peloton d’exécution, loi anti-avortement cynique, loi anti-transsexuelles. Bienvenue dans les États d’un autre siècle où les combats des Républicains sont immuables : peine de mort, avortement et combat des mouvements LGBT+. Comme le précise le commentateur conservateur Mark Levin « Le conservatisme n’est pas une idéologie, c’est un mode de vie ! »

 

Loi anti-avortement au Texas

Au Texas, forteresse républicaine que les Démocrates comptent bien faire basculer en leur faveur, une nouvelle loi anti-avortement a été voté en mai. Elle interdit les avortements au-delà de six semaines - avant même que de nombreuses femmes ne sachent qu'elles sont enceintes - et permet à pratiquement tous les citoyens de poursuivre en justice les personnels médicaux pratiquant les avortements. Le projet de loi a été dénoncé par des centaines de législateurs et de médecins  qui ont soutenu que son langage juridique pourrait ouvrir la porte à des poursuites judiciaires harcelantes pouvant avoir un effet dissuasif sur les personnels médicaux pratiquant l’avortement. Cette loi prévoit une exception autorisant les avortements en cas d'urgence médicale, mais pas en cas de viol ou d'inceste.

Après des mois d’incertitudes, la Cour suprême américaine a finalement accepté, ce mois de mai, de statuer sur l’interruption de grossesse aux États-Unis. Elle examinera le dossier dès l’automne et se prononcera sur la légalité, ou non, d’une loi du Mississippi qui interdit la plupart des avortements dès la 15e semaine de grossesse

 

Peloton d’exécution en Caroline du Sud

Une nouvelle loi votée cette semaine en Caroline du Sud fait de la chaise électrique le premier choix d’un condamné à mort à la place de l’injection létale et autorise désormais la formation d’un peloton d’exécution, qui devient la seconde option. « Ce week-end, j’ai ratifié une loi qui va permettre à l’Etat d’appliquer la peine de mort. Les familles et les proches des victimes sont en droit de faire leur deuil et d’obtenir justice grâce à la loi. Maintenant, nous pouvons le faire », a expliqué Henry McMaster sur Twitter. Ce républicain, favorable à la peine capitale, souhaite reprendre les exécutions après une pause de dix ans dans son État en raison d’une pénurie de substances utilisées dans les injections létales. Pour le représentant local de l’organisation de défense des droits civiques ACLU, Frank Knaack, la Caroline du Sud a « trouvé un nouveau moyen de redémarrer les exécutions au sein d’un système raciste, arbitraire et sujet aux erreurs ». « La justice de Caroline du Sud fait des erreurs mais la peine capitale est irréversible », a-t-il ajouté dans un communiqué, soulignant que les personnes de couleur représentaient plus de la moitié des personnes condamnées à mort, mais seulement 27 % de la population de l’Etat.

La Caroline du Sud est le 4e État à autoriser le peloton d’exécution après le Mississippi, l’Oklahoma et l’Utah.

 

L’Arkansas légifère sur les transgenres

L’Arkansas est devenu la semaine dernière le premier État américain à interdire aux mineurs qui ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance l’accès à des traitements hormonaux ou à des opérations. Cette décision est la dernière illustration de l’offensive conservatrice en cours contre les personnes transgenres aux États-Unis. « Aujourd’hui, les élus de l’Arkansas ont fait fi de l’opposition généralisée et massive à ce projet de loi et ont poursuivi leur croisade discriminatoire contre les jeunes transgenres », a dénoncé Holly Dickson, une représentante de ACLU.

L’Arkansas, connu pour son conservatisme chrétien, a adopté récemment plusieurs projets de loi qui visent à limiter les droits des personnes transgenres. Le dernier en date vise à interdire aux femmes transgenres de concourir dans des compétitions sportives féminines. L’Alabama et le Tennessee ont également enclenché le processus législatif visant à interdire les traitements aux mineurs trans. De leur côté, le Mississippi et le Tennessee ont déjà interdit aux personnes trans de concourir dans des compétitions sportives.

Pendant ce temps, la ville de New York installera bientôt la première statue au monde, dans l’espace public, rendant hommage à deux militantes transgenres, Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera.

À la tête du classement des États américains les plus conservateurs, le Mississippi, l’Alabama, le Dakota du Sud, la Louisiane, le Wyoming, la Virginie et le Tennessee.