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Alexandra Charpentier : “Winemak’Her est bien plus qu’un simple bar à vin”

Alexandra Charpentier est, avec son mari, à l'origine du bar à vin Winemak’her. Un projet qui a vu le jour en 2020 de l’autre côté de l’Atlantique, à New York : “Je ne l’aurais pas fait ailleurs”. L’un des piliers de l’entreprise ? Son engagement pour le savoir-faire des vigneronnes françaises.

alexandra charpentier winemak'heralexandra charpentier winemak'her
Écrit par Paul Le Quément
Publié le 14 novembre 2023, mis à jour le 28 novembre 2023

Je ne l’aurais pas fait ailleurs qu'à New York

 

D'où vous vient cette idée et envie de faire un bar à vin en plein Brooklyn ? 

Je suis venue à New York en 2002 avec mon père. Quand j'ai senti l'énergie unique de la ville, j'ai tout de suite voulu y vivre. En 2014, je reviens à New York avec mon mari avant de partir en voyage avec ma famille vers le grand Ouest américain. Et, alors que j’approche de la quarantaine et que les enfants sont grands, je veux faire quelque chose de fou pour ne pas avoir de regret. 

Je me lance alors dans l’aventure de l’entreprenariat. Le visa E2 (pour créer son entreprise, ndlr) était aussi le plus “simple” pour s'expatrier aux États-Unis. L’idée du bar est venue plus tard, grâce à un copain propriétaire d’un bar à pétanque dans Paris. J’ai été séduite par le concept plutôt simple. J’ai décidé de l’importer dans ma ville de cœur avec mon mari. Je ne l’aurais pas fait ailleurs qu'à New York.

 

Est-ce que le fait de mettre en avant exclusivement des vigneronnes dans votre bar à vin faisait partie de la genèse du projet ? 

Pas du tout. Le projet au départ était vraiment le bar à pétanque, nous avions tout misé là-dessus. L’idée m’est venue en commençant à créer ma liste de vins pour la carte. 

Je suis rentré dans le milieu du vin assez tard. Quand je suis arrivée dans ce milieu viticole, il y avait un salon des Femmes Vignes Rhône en France (une association de vigneronnes dans le Sud). Toutes les femmes que j'ai rencontrées ce jour-là étaient vraiment pleines de bons conseils. Il y en a beaucoup qui m'ont recontactée par la suite pour se revoir. Il y en a même une qui m'a invitée à un “wine tastings” sur New York. Elles m’ont tout de suite beaucoup aidée. L’idée de faire une carte des vins composée exclusivement de productions de vigneronnes s’est vite imposée.  

 

winemakher à Brooklyn

 

Est-ce que cette solidarité féminine dans ce milieu est répandue ? 

Le milieu viticole est assez vaste et il y a beaucoup d'associations de femmes vigneronnes en France : les Femmes Vignes Rhône, les vinifilles en Occitanie, les diVINes d'Alsace... Tous les ans, elles se regroupent pour faire une grande manifestation pour le vin féminin. 

Grâce à ce salon, j'ai rencontré toutes les femmes de la France viticole en un endroit. C'était fabuleux, je me suis vraiment rendu compte qu'il y a une véritable sororité. Les vinifilles sortent très souvent ensemble, elles font des séminaires... Il y a une vraie entraide. 

 

brunch à Winemak’Her

 

D'où vient le nom de votre bar à vin, Winemak’Her ? 

Au début, je communiquais seulement sur le bar à pétanque, qui était l’idée de base. Il s'appelait “French Boule”. Problème, personne ne connaît ni la pétanque ni le mot boule à New York. Les seuls qui connaissaient étaient les Français. Et, après un apéro, ça pouvait vite partir en blagues graveleuses : French boule bar, bar à boule… (rires)

Je décide tout de suite de changer de nom. Après une réunion avec le club de New York, “She for S.H.E” (réseau de femmes francophones), je change de direction pour parler des femmes. Un sujet qui me convient parfaitement et que je trouve génial. Je parle de ce projet avec une amie et elle me trouve un nom : Winemak’Her

 

La reco vin d’Alexandra : Le saint Gervais de Claire Clavel, domaine Clavel 

 

Comment s’est développée votre entreprise depuis le début de l’année 2021 ? 

L’entreprise a eu des hauts et des bas mais, après avoir commencé très bas avec le covid, ça ne pouvait que grimper. Nous avons réussi à créer un vrai socle de clients fidèles, j’en suis vraiment contente. Je m’en suis surtout rendu compte quand le bar a fêté ses trois ans en mai 2023. J’ai été dépassé par les événements, il y avait tellement de monde !

Après l'anniversaire, j’ai réalisé que Winemak’Her est bien plus qu’un simple bar à vin. Nous avons créé une communauté autour du vin et du bon vivre à la française, sans se prendre la tête. Un véritable bar communautaire où l’on peut parler de tout. 

 

winemak'her bar

 

Comment voyez-vous l’avenir de votre entreprise ? 

Je suis très douée pour me projeter. J’ai déjà un plan pour les cinq prochaines années. Le bar est déjà en train d'évoluer. J'ai embauché une manager pour le début de l’année 2024. J’adore la partie financière et je préfère me concentrer là-dessus. 

Enfin, mon but ultime est de franchiser le concept pour aider d’autres personnes à devenir entrepreneur. J'ai créé plusieurs outils pour le bar : des e-shop, des sites internet… J'aimerais vraiment constituer un dossier pour franchiser le concept et aider les personnes à se lancer avant de leur laisser la gestion.

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