Les présidents américain et français, Joe Biden et Emmanuel Macron, ont affiché leur unité de vues samedi à Paris face aux défis transatlantiques, à commencer par la guerre en Ukraine, et au spectre d'un possible retour de Donald Trump.
Les présidents américain et français, Joe Biden et Emmanuel Macron, ont affiché leur unité de vues samedi à Paris face aux défis transatlantiques, à commencer par la guerre en Ukraine, et au spectre d'un possible retour de Donald Trump.
De la descente des Champs-Elysées escortés par 140 chevaux et 38 motards de la Garde républicaine au banquet au palais présidentiel, cette visite d'Etat, sans annonce substantielle, visait avant tout à mettre en scène l'amitié entre les deux pays.
Avant le dîner d'Etat, les toasts portés par les deux dirigeants se sont d'ailleurs fait écho, chacun rappelant 1776 et 1944, le marquis de Lafayette et les soldats du DDay, le soutien des Français à l'indépendance des Etats-Unis et le débarquement des forces américaines en Normandie.
"La France et les Etats-Unis sont ensemble, aujourd'hui et pour toujours", a assuré Joe Biden.
"Alliés nous sommes et alliés nous resterons", a dit Emmanuel Macron.
Il a salué l'air de noces planant sur la réception, à laquelle participaient le chanteur Pharell Williams en jean et chapeau de cow-boy, les actrices Salma Hayek et Bérénice Béjo ou encore l'astronaute français Thomas Pesquet.
Le président français a en effet invité au banquet un vétéran américain de 100 ans, Harold Terens, qui avait épousé le matin même en Normandie sa fiancée de 96 ans, Jeanne Swerlin, et leur a souhaité un heureux mariage, sous les applaudissements de la salle debout.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait salué la "clarté et la loyauté d’un partenaire qui aime et qui respecte les Européens", un propos en forme de pique à Donald Trump.
L'ex-président américain menace régulièrement de ne plus participer à la protection des Européens face à la Russie au sein de l'Alliance atlantique s'il est réélu en novembre.
Lors de déclarations communes à la presse, Joe Biden, qui brigue un second mandat, a lui assuré, après la libération de quatre otages israéliens à Gaza, qu'il continuerait à se mobiliser jusqu'à ce que "tous" le soient.
- "Synchronisation" -
Le président américain est, depuis l'attaque sans précédent du Hamas, le plus ferme soutien à l'offensive menée par Israël à Gaza, là où la France prend ses distances face à la manière dont l'armée israélienne conduit ses opérations.
Sur l'Ukraine aussi, des nuances existent. Washington se garde de suivre tous les élans du président français, par exemple sur l'envoi éventuel d'instructeurs militaires sur le sol ukrainien.
A quelques jours d'un G7 crucial sur cette questions, les deux présidents se sont engagés dans une "feuille de route" commune "à soutenir les efforts" pour "faire bénéficier l'Ukraine des profits considérables provenant des avoirs souverains russes immobilisés".
Les dossiers commerciaux restent sources de tensions, depuis que Washington a décidé de subventionner massivement la transition énergétique.
"Notre volonté est véritablement que nous puissions aller vers une synchronisation" en termes de régulation et de niveau d'investissement, a assuré Emmanuel Macron, qui avait lourdement insisté sur la distorsion de concurrence transatlantique lors de sa visite d'Etat à Washington en décembre 2022.
Cette première visite d'Etat du président américain en France se déroulait à l'issue des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.
- Avant les européennes -
Joe et Jill Biden ont été accueillis à la mi-journée à l'Arc de Triomphe puis à l'Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron.
Joe Biden, arrivé mercredi à Paris, a participé jeudi en Normandie, avec Emmanuel Macron, l'Ukrainien Volodymyr Zelensky et une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, aux commémorations du D-Day. Il repartira dimanche après la visite d'un cimetière américain.
Cette journée de cérémonies diplomatiques pourrait alimenter les critiques des opposants du chef d'Etat français qui l'accusent, avant les élections européennes de dimanche, d'avoir fait campagne toute la semaine sous couvert de s'occuper de politique étrangère.
La relation entre les deux hommes s'est grandement améliorée depuis qu'en septembre 2021, les Etats-Unis avaient enlevé, au nez et à la barbe de la France, un gros contrat de sous-marins avec l'Australie.
La crise diplomatique qui s'ensuivit reste l'un des plus vifs épisodes de tension entre les Etats-Unis et leur "plus ancienne alliée", comme ils aiment à appeler la France.