Édition internationale

MUSIQUE – Manu Chao, globe-trotter révolutionnaire

Le chanteur alter mondialiste a sorti son troisième album, La Radiolina. Et il a pris la route cet été, destination l'Amérique


Dès 1994, Manu Chao se lance dans une carrière solo (Photo AFP)

Pour Manu Chao, 46 ans, être né dans les Hauts-de-Seine le jour de la Fête de la Musique, c'est loin d'être une coïncidence. De son vrai nom José Manuel Thomas Arthur Chao, il a atterri cet été en Amérique, pour la première fois en solo, où le public lui a réservé un accueil des plus chaleureux. Les Américains d'Ottawa, San Francisco ou Los Angeles ont été nombreux à se presser à ces soirées d'écoute où Manu Chao leur a fait découvrir les titres de son dernier album sorti en France début septembre, La Radiolina.
21 chansons bien plus rock que sur ses précédentes galettes mais toujours aussi engagées. Car même s'il s'en défend, Manu Chao est un leader. Pas de ceux qui imposent mais de ceux qui proposent. Il ne cache pas son dégoût du business, des politiques ou des intégrismes. Il ne triche pas et sa musique, ses textes, son engagement sonnent juste. Les 20.000 personnes présentes à Brooklyn pour une de ses représentations estivales ne diront sûrement pas le contraire.
Manu Chao en France, c'est surtout la Mano Negra. Un groupe rock-punk qui détonnait dans les années 80. Avec son frère Antoine et leur cousin, ils ont révolutionné le paysage de la musique française. A la séparation du groupe, en 1994, Manu Chao a pris seul son envol. Et le succès est toujours au rendez-vous.

Clandestino, un hymne pour les clandestins mexicains
En 1998, et peu avant la victoire balck-blanc-beur de l'Equipe de France de football, ce membre d'Attac chantait déjà le respect et la tolérance. Le titre Clandestino a donné son nom à l'album et à une réussite : le tube est même devenu un hymne pour les clandestins mexicains reclus en Amérique. Les radios communautaires le diffusaient en boucle : "Correr es mi destino/Para burlar la ley/Perdido en el corazon/De la grande Babylon/Me dicen el clandestino por no llevar papel/Algerino clandestino/ Nigeriano clandestino/Boliviano clandestino/Mano negra ilegal."
Sur son premier album figuraient aussi des titres moins engagés mais toujours aussi justes comme "Je ne t'aime plus"ou "Desaparecido". Dans la même veine, peut-être un peu trop lui reprochent ses détracteurs, "Proxima Estacion : Esperanza"sorti en 2001 et enfin "Radiolina", enregistré sous Because Music, un label indépendant, qui pourrait être le dernier CD de l'artiste.
Car le papa d'un petit garçon qui vit au Brésil avec sa maman - lui vit à Barcelone depuis 8 ans - change son fusil d'épaule : "Vu les évolutions technologiques, je réfléchis à d'autres manières de diffuser ma musique."C'est désormais son site internet qui lui sert de juke-box géant. Ses titres sont téléchargeables gratuitement et là encore, Manu Chao est un révolutionnaire.
Marie VARNIEU. (www.lepetitjournal.com) vendredi 9 novembre 2007

Site officiel de Manu Chao

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