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JARDIN COMMUNAUTAIRE - Le rapprochement de la nature et de la vie sociale

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 30 juillet 2014, mis à jour le 8 février 2018

Vous avez la main verte et vous ne pouvez pas rester enfermé dans votre trois et demie en observant les autos passer devant votre immeuble, mais vous n'avez pas d'arrière-cour et votre balcon vous semble trop petit pour y cultiver vos légumes préférés, mais en plus, vous êtes trop sociable pour rester tout seul chez vous et c'est pourquoi vous rêvez d'avoir accès à un terrain cultivable ? Alors, le jardin communautaire peut devenir une solution extraordinaire !

 

C'est en 1975 que le programme municipal des jardins communautaires a été lancé à Montréal, à la suite d'un incendie énorme qui est survenu pendant le conflit des pompiers et de l'administration municipale, en automne 1974 et qui a complètement détruit tout un pâté de maisons dans le Centre-Sud de Montréal. Comme une compensation d'avoir tout perdu, les résidents du quartier ont reçu des jardinets qui devraient leur permettre d'assurer leur sécurité alimentaire. Aujourd'hui, on en compte 97, ces jardins sont gérés par dix-huit arrondissements de la Ville de Montréal. Dans la plupart des jardins on trouve aussi des jardinets adaptés pour les personnes à mobilité réduite.

"On partage son savoir comme on partage sa récolte"
Nadine possède sa parcelle dans un des dix jardins communautaires de Rosemont – La Petite-Patrie depuis trois ans. Malgré le manque d'encouragement du côté de son père, la jeune fille, qui n'habite qu'à une centaine de mètres du jardin, y vient tous les jours. "
Si j'ai planté mes légumes ou mes fleurs le matin, je dois les arroser le soir et le lendemain je doit biner autour des tiges pour aérer la terre, parce que je me dis tout le temps 'si mon doigt ne peut pas rentrer dans la terre, comment les petites racines se sentent-elles? Elles sont tellement fragiles !'", dit la jeune fille qui passe beaucoup de temps dans le jardin en faisant des expériences avec ses plantes. Cette année, en plus des verdures et des légumes habituelles qu'on trouve dans les jardins, elle fait des expériences avec un ananas, des arachides, des olives, des caramboles et d'autres plantes qu'elle a emportées dans le jardin déjà en pots. Étant une vraie accro du jardinage, Nadine lit beaucoup sur le voisinage des plantes, cependant, la jeune fille ajoute : "Si j'avais été seule dans mon jardin individuel, je n'aurais jamais su rien de tout ce que j'ai appris ici, car on partage son savoir comme on partage sa récolte. Au début, j'étais comme une éponge qui absorbait chaque petit conseil entendu". Nadine, à l'aide des conseillers horticoles qui viennent soutenir les jardiniers dans leur travail et de ses amis, a appris à pratiquer la rotation des cultures pour laisser à la terre le temps de se restructurer et pour éviter le risque de la propagation des maladies à cause des parasites conservés dans le sol. L'année dernière, la jeune jardinière a reçu le Mérite horticole, c'est la meilleure reconnaissance pour Nadine, en plus des verdures et des légumes frais sur sa table.

 

Le jardinet des voisins de Nadine longe la clôture, c'est pourquoi il est un peu plus grand qu'une parcelle standard de 3 m x 6 m. "Nous venons ici en famille, c'est la possibilité de passer le temps dehors, de rencontrer des gens différents, de s'enrichir, de partager nos astuces jardinières et d'en emprunter des autres", dit Rosa, une jeune maman. Sa famille n'a pas pu avoir de terrain près de sa maison, tous les jardinets plus proches du centre-ville étaient occupés, mais ici, dans l'arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie, ils en ont reçu tout de suite après avoir envoyé la demande au bureau de la Direction de la culture, des sports, des loisirs et du développement social. Après avoir payé seulement 10$ à la Ville et 10$ au Jardin, la famille a reçu la clé du cadenas qui ferme l'accès au Jardin pour ceux qui ne sont pas des membres. Une fois derrière la clôture, on se sent dans un autre monde. "J'ai vécu 4 ans en Europe et je sais que le jardinage urbain est très répandu là-bas, et la qualité des verdures, des légumes et des baies que nous cultivons ici est incomparable à celle des supermarchés", ajoute Pascal, un jeune artiste qui adore créer même avec les mains dans la terre.

Grâce à ces adeptes passionnés de la nature, du jardinage et de la vie sociale, l'agriculture urbaine va progresser chaque année. Les gens de toutes les nationalités, de toutes les professions et de tous les âges partagent leurs richesses culturelles dans les jardins communautaires de Montréal. Chaque plante cultivée réjouit la vue et embellit notre vie.


Alla Tanasyuk(www.lepetitjournal.com/montreal) jeudi 31 juillet 2014

 

 

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Publié le 30 juillet 2014, mis à jour le 8 février 2018

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