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«Tout est question d’émotion» Zoé Boivin, l’artiste-peintre de demain

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Emmanuel Crombez.
Écrit par Vincent Villemer
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 28 novembre 2017

Alors qu’elle vient d’inaugurer sa dernière série de toiles intitulée « Éclat », l’artiste âgée de 25 ans, Zoé Boivin, connaît une ascension fulgurante à Montréal depuis le succès de ses précédentes expositions. Rencontre avec une artiste très talentueuse et ambitieuse, pour qui l’émotion procurée par la toile passe avant tout.

 

Lepetitjournal.com : Vous venez d’inaugurer votre nouvelle série de tableaux, la 4ème après « Les personnes », « rencontres » et « construction ». Pouvez-nous présenter « Éclat » en quelques mots ? 

Zoé Boivin : Pour cette dernière série j’ai vraiment fait un travail introspectif. Je me suis retrouvé avec moi-même et j’ai trouvé la lumière. Je dirais que c’est une série très personnelle mais qui reste dans la continuité des précédentes.

 

Vos œuvres appartiennent au genre « abstrait ». De façon plus large, comment définiriez-vous votre peinture ? 

En tant qu’artiste, lorsque je me retrouve devant ma toile il n’y a plus de genre. Ma façon de m’exprimer est instantanée, pour moi tout est question d’émotion. Je n’ai pas envie de classer mon art dans une case même si je comprends qu’on relie mes œuvres au genre abstrait. Si je devais définir un genre alors ce serait l’émotion sur toile.

 

Quelle(s) technique(s) adoptez-vous pour réaliser vos toiles ? Quels sont vos outils ?

Mon approche artistique est celle du mixed-media, qui consiste à faire une œuvre à l’aide d’outils différents. J’utilise aussi bien l’acrylique, les pastels secs et gras que je trempe dans l’huile, des marqueurs, des crayons à bois et à mine, des collages avec du papier. J’aime aussi peindre à la spatule, l’idée est d’écraser la peinture pour créer un autre effet visuel, en faisant des traits épais et des beaux fondus. Enfin il m’arrive aussi de peindre directement avec mes doigts, j’aime cette pratique car je me sens beaucoup plus proche de ma toile.

 

Avant de vous lancer dans la peinture, vous avez fait des apparitions au cinéma et avez fait la rencontre de Xavier Dolan. À quel point cette rencontre fut déterminante pour vous et votre carrière ? 

C’est vrai qu’elle a été très importante à titre personnel et professionnel. J’étais un peu perdu dans ma vie, je me questionnais beaucoup, et comme j’étais doublure lumière sur le film, j’observais beaucoup Xavier travailler, il était très passionné, focalisé sur sa vision, cela m’a impressionné et j’ai compris que c’était ça la vie, qu’il fallait connaître sa vision artistique, ne pas avoir peur et aller de l’avant avec ses idées. Je me suis dit : « moi aussi j’ai des choses à faire, moi aussi je suis une artiste ». Cette rencontre a été un vrai déclic, je l’ai grandement remercié à la fin du tournage.

 

Avez-toujours eu l’idée d’en faire votre métier ou c’est venu beaucoup plus tard en rencontrant Xavier Dolan ?

J’ai toujours voulu être une artiste. Depuis toute petite, je dessinais et je disais que je serai peintre ou écrivaine plus tard. Après la vie suit son cours, il a fallu faire des choix d’études et professionnels qui m’ont, certes, beaucoup apporté. Il a fallu que je trouve la lumière et la force personnelle pour me lancer véritablement, disons que la rencontre avec Xavier a été un facteur qui m’a aidé à m’affirmer.

 

Que recherchez-vous lorsque vous peignez une œuvre ? La beauté de l’image ou le message qu’elle diffuse ? 

Je veux juste être raccord avec moi-même. Je le fais d’abord à titre personnel, selon moi c’est ça la réussite. Une œuvre est belle quand elle est en lien avec l’artiste, et quand je vois mes mains aller plus vite que ma tête je sais qu’elle va être réussie, car elle est vraie, authentique et procure une émotion.

 

Depuis votre 1ère exposition avec il y a moins d’un an, vous rencontrez un franc succès. Vos œuvres sont exposées et vous vendez vos toiles à des collectionneurs privés. Comment expliquez-vous cette réussite précoce ? Montréal y est-il pour quelque chose ?

Cette année a été magnifique pour moi. Je pense que le succès arrive lorsqu’on se dévoue pour notre travail, qu’on y met toute sa passion et sa personnalité, c’est ce qui provoque la chance et l’intérêt des gens. Montréal est un facteur supplémentaire qui m’a aidé dans mon succès car c’est une ville très ouverte culturellement et artistiquement. J’y ai fait de belles rencontres qui m’ont permis d’exposer mes œuvres donc je serai toujours reconnaissante envers cette ville.

 

Quels sont les peintres qui vous inspirent le plus ? Vos préférés ?

J’adore Kandinsky, c’est l’un des grands maîtres de l’art abstrait. Sa façon d’aborder la peinture m’a marquée car il y a beaucoup de couleurs, de fines lignes, je pense qu’inconsciemment son œuvre influence beaucoup mon travail. Sinon, je m’inspire d’une multitude d’artistes, surtout qu’aujourd’hui on a la chance de pouvoir accéder à absolument tout. J’utilise beaucoup Instagram pour suivre des artistes du monde entier, autant des inconnus que des peintres très célèbres. Il y a toujours à apprendre lorsque je vois de la beauté, de l’émotion et de la personnalité.

 

Pouvez-vous citer une œuvre qui vous a particulièrement marqué ? 

Oui c’est une œuvre intitulée « Totem » de Dominique Fortin, un peintre québécois. Elle utilise beaucoup la pratique du collage et elle peint autour, souvent des animaux. Le rendu visuel créé par le mélange des couleurs est à chaque fois exceptionnel. La découverte de cette œuvre a aussi été un déclic personnel, au même titre que la rencontre avec Xavier Dolan.

 

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Totem de Dominique Fortin. 48" x 30"

 

Parmi les vôtres, si vous deviez en choisir une, laquelle retient votre attention ?

Très bonne question ! C’est très dur d’en choisir une mais je dirai mon tableau « Morse ». Avec du recul, elle m’a marquée car elle représente l’affirmation de soi-même, la rencontre avec son intérieur après des expériences difficiles. Pour certains, c’est l’aboutissement d’une vie.

 

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Morse de Zoé Boivin. 30" x 30"

 

 

Enfin, quels sont vos futurs projets ?

C’est une grosse année qui se termine, donc je vais d’abord partir en vacances  à Bali. Mais je compte aussi sur ce voyage pour avoir de nouvelles inspirations, en découvrant une nouvelle culture et de nouveaux paysages. L’idée est de créer une nouvelle et 5ème série de tableaux en m’inspirant de ce voyage.

 

-Pour contacter Zoé Boivin ou plus d’informations :

-zoe_boivin@hotmail.com

-Tel : 514-464-9600

-www.zoeboivin.com

 

 

vincent villemer
Publié le 27 novembre 2017, mis à jour le 28 novembre 2017

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