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PVT : soutenue par Fair Work Célia poursuit son employeur

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Écrit par Rim Bohle
Publié le 21 octobre 2019, mis à jour le 2 décembre 2020

Resident permanent, visa de travail temporaire, tout salarié peut demander de l'aide auprès de l'agence publique Fair Work en cas de litige avec un employeur. Fraichement arrivée en Australie sur un visa  Programme Vacances Travail (PVT), Célia* ne connaissait pas bien la législation en matière d'emploi lorsqu'elle accepte ce travail de vendeuse dans un centre commercial de Melbourne. En discutant avec un autre employé, elle réalise rapidement que leurs conditions salariales ne respectent pas la législation en vigueur en Australie. Aidé.e.s par Fair Work, les deux  collègues réclament leurs heures impayées à leur ancien patron, sous peine de poursuites judiciaires.

 

Difficultés à trouver un premier emploi en Australie

 

"Je suis arrivée en Australie le 1er novembre 2018. J’avais des difficultés à trouver un travail et donc j’ai sauté sur la première opportunité. C’était un poste de vendeuse sur des stands au sein de grands centres commerciaux autour de Melbourne. Nous vendions des blocs de bois sur lesquels les clients peuvent faire imprimer des photos".

Majoration des  heures de nuit et weekend remplacée par des bonus

"Au départ, on m’avait dit que ca serait 20 dollars de l’heure. Puis ensuite, 1 dollars pour 1000 dollars de vente. Le patron nous avait assuré que ca couvrirait ce que normalement ici tout le monde perçoit en Australie. Après 18h00, nous devons recevoir par exemple une majoration, le samedi et dimanche sont des jours durant lesquels nous sommes plus payé.e.s. Pendant les fêtes de noël, nous vendions pas mal donc la paye n’était pas mauvaise. Quand tu sais pas trop, tu prends. En fait, ca s’est détéorié après les fêtes car nous ne faisions quasiment pas de vente. Du coup, nous n’avions plus de bonus et nous étions à 20 dollars par heure, quelque soit l’heure de la journée ou le jour de la semaine".

Célia décide de prendre conseil auprès de Fair Work

"J’ai donné ma démission car j’en avais marre. Au final, j’ai rien retrouvé. Il m’a rappelé fin janvier en proposant de revenir car il lui manquait des vendeurs. Je suis revenue. J’ai rencontré un autre vendeur et nous avons commencé à discuter des conditions salariales. Nous avons demandé aux autres stands alentour gérés par d’autres compagnies et nous gagnions moins. En mars, nous étions toujours salariés. Nous ne pouvions pas démissioner. C’était vraiment un travail alimentaire. Arrive le mois de mars. Je partais faire mes fermes. Mon collègue repartait en Europe. Il me propose d’appeler Fair Work. On nous avait dit que si nous avions des doutes, il était bien de les appeler pour avoir des conseils".

Fair Work : la compagnie doit rembourser sous peine d'une procedure pénale

“Il faut savoir que Fair Work était passé vérifier auprès d’employés comme nous dans les centres commerciaux les conditions de travail pendant les fêtes de noel. En avril, nous les avons contacté, en expliquant notre rémunération. La  personne nous a  confirmé que nous n’étions pas payé.e.s selon les critères imposés par la loi. Après un changement de responsable -- appelé mbudsman,-- une personne de Fair Work nous a contacté pour nous demander nos fiches de payes, captures d’écran de nos échanges avec le patron, etc. Une notification lui a été ensuite envoyée. L’Ombudsman nous a ensuite contacté nous disant qu’ils allaient  rencontrer notre patron et nous demandant si nous souhaitions rester anonyme. Lors de l’appel, il a informé ce dernier que nous avions été sous-payé.e.s. Il lui suggère de régulariser la situation rapidement".

Une partie de la somme remboursée

"Finalement, la compagnie nous a envoyé une partie de l’argent. Le calcul que nous faisons n’est pas le même que celui que nous avons fait. Il manque de l’argent. Il est actuellement en train de consulter son comptable pour savoir combien il nous doit. Soit il nous  rembourse  correctement, et l’affaire est close. Soit il refuse de payer le rester et nous pourrions porter plainte  via FairWork et aller au tribunal".

Residents permanents, PVTistes : les salariés ont des droits et des recours

"Ce n’est pas évident de fournir des preuves. Nous avions pris des photos des emplois du temps pour montrer nos heures de travail. Fairwork a un logiciel pour aider à calculé son salaire. Mais c’est énormément d’administratif.  Je suis en PVT. Les patrons savent à qui ils s’adressent. Dans ma compagnie, il y avait 100 pour cent de backpackers. J’en avais parlé avant à d’autres vendeurs. Mais ils avaient peur du patron. Nos projets maintenant? Avec mon copain, nous avons decidé de retourner en Angleterre un peu. Puis ensuite, nous visons le Canada pour un ou deux ans".

 

*Prénom changé car l'affaire est en cours.

 

Rim Bohle
Publié le 21 octobre 2019, mis à jour le 2 décembre 2020

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