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Les PVTistes cibles de scammers sur Facebook

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Écrit par Rim Bohle
Publié le 8 août 2019, mis à jour le 2 décembre 2020

Les groupes de Français expatriés sur les réseaux sociaux et notamment Facebook sont une mine d’information pour trouver des bons plans locaux, échanger entre expats. Ces derniers temps, ces groupes de français en Australie semblent cependant être la cible de scammers. De nombreuses publications racontent comment certains utilisateurs ont été repérés sur ces groupes et se sont fait usurper leur identité. C’est le cas de Sabrina, une française PVTiste qui a accepté de nous raconter sa mésaventure.

Comme beaucoup d’autre jeunes francophones, Sabrina est actuellement en Australie avec son copain, profitant, grâce au visa PVT, de pouvoir travailler pour financer son voyage. Son compte Facebook dévoile peu de choses sur elle. Il y a une photo de profil mais son visage n'est pas visible. Elle ne mentionne pas sa ville actuelle, ni d’origine. Ses publications ne sont accessibles que par ses amis sur le réseau.

Son compte Facebook copié

Comme plus de 38.000 autres utilisateurs, Sabrina fait partie du groupe "Les Français en Australie". Lisant les messages d’autres victimes d’escroqueries, elle pense que la récente escroquerie dont elle a été la victime fait suite à repérage fait par les scammers sur ce groupe. Son profil a d'abord été copié une première fois par ces derniers. "Ce sont des amies et ma tante qui m’ont prévenue par message privé. J’ai alors signalé à Facebook le compte et je l’ai bloqué ! Mes amies ont fait pareil. Quelques jours plus tard le compte était toujours actif et Facebook m’a répondu qu’il ne pouvait rien car c’était juste un compte créé. J’ai modifié ma photo de profil et un nouveau compte Facebook a été créé ! Je l’ai signalé à nouveau. Ma mère avait accepté la première demande d’ami. Elle n’y connaît pas grand chose et n’avait pas su le supprimer ".

Il contacte la mère de la victime en prétendant être son compagnon

Le lundi suivant, Sabrina appelle sa mère en France. Cette dernière lui demande, paniquée, si elle a pu régler ses ennuis financiers. Sabrina comprend qu’une personne est entrée en contact avec sa mère, en se faisant passer pour son copain et en lui réclamant plusieurs sommes d’argent pour faire face à des soit-disant difficultés financières. Le scammer raconte que le téléphone de Sabrina ne fonctionne plus. Il envoie aussi régulièrement des photos de Sabrina et son ami, probablement volées sur les réseaux.

Inquiète pour sa fille, la mère transfère de l'argent

Le scammer demande à la mère de Sabrina de faire un transfert d’argent via Neo surf, une plateforme d'argent et de jeux. Inquiète pour le couple, cette dernière fait un premier paiement de 500 euros. La personne ensuite la harcèle: "Il l’appelait et au moment où elle décrochait, il raccrochait et lui écrivait : "Tu vois ça ne marche pas, c’est chiant' ! Il lui a dit qu’il fallait envoyer la suite, alors ma mère a été à la banque. Nous avons la même banquière. Elle a pris tout l’argent de mon compte bancaire en virement sur leur compte et en espèce soit 3.900 euros".

La plainte pour escroquerie a peu de chance d'aboutir

La mère de Sabrina a déposé plainte pour escroquerie. Les autorités lui ont cependant dit qu’il y a avait peu de chance que l’enquête aboutisse et qu’il y ait remboursement, dans la mesure où elle a "volontairement envoyé l’argent".

Protéger ses comptes sur les réseaux sociaux

Sabrina tire les leçons de cette escroquerie : "Lorsqu’on publie une photo de couverture sur Facebook elle se met obligatoirement en mode public et ça, on ne peut pas le modifier le temps qu’elle est d’actualité ! J’ai immédiatement tout bloqué partout mais j’ai énormément pris conscience que les réseaux, même sécurisés, sont accessibles à des personnes capables de tout !"

Très organisés, les scammers jouent sur les peurs

Elle ajoute : "Ma mère est aujourd’hui très mal à cause de tout ça. Beaucoup disent : 'mais pourquoi ne s'est-elle pas doutée de quelque chose?' Oui elle a hésité mais comme disent les gendarmes, quand ton enfant est soit disant mal à l’autre bout du monde et bien nos parents veulent bien faire. En plus, ma mère n’est pas assez douée dans son utilisation d'Internet. La déception a été immense. J’étais très triste. Nous avons eu envie de rentrer mais on ne lâche pas. On travaille dur maintenant ! Mais j’ai encore beaucoup de mal à accepter d'avoir tout perdu ! Mes mois de travail et d’acharnement pour partir et être heureuse, tout est parti."

Un problème récurrent

Un publication sur Facebook racontant une histoire semblable postée la semaine dernière sur les "Français en Australie" a recueilli 66 commentaires, principalement d'utilisateurs se disant avoir été les victimes d'escroqueries similaires. Un utilisateur note que ce n'est "pas nouveau et cela fait des années que cela dure".

Le problème n'est pas non plus spécifique à ce groupe Facebook mais à tous les forums regroupant des voyageurs en Australie. Une personne raconte qu'elle a instauré une phrase code avec sa famille, afin que cette dernière puisse vérifier son identité, dans le doute.

 

 

Rim Bohle
Publié le 8 août 2019, mis à jour le 2 décembre 2020

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