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Face au coronavirus, les incertitudes des backpackers en Australie

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Écrit par Lila Paulou
Publié le 17 mars 2020, mis à jour le 1 avril 2020

Si les mesures prises dernièrement par de nombreux pays contre la propagation du Covid-19 affectent tout le monde, certains backpackers en Permis Vacances Travail (PVT) peuvent se retrouver en difficulté face à cette situation inédite. Ceux qui n'étaient pas encore partis sont majoritairement contraints d'annuler ou de reporter leur voyage par sécurité, mais d'autres, en chemin, apprennent au fur et à mesure les restrictions imposées aux voyageurs. Quant à ceux déjà sur place, de nombreuses questions se posent.

Nouvelles restrictions : difficultés aux escales

Les messages d'entraide ou les témoignages impuissants se multiplient sur les groupes de discussion tels que Les Français en Australie, sur Facebook. "Je suis au comptoir d'enregistrement et je peux déjà vous dire que Singapour n'autorise pas les personnes ayant été en France dans les quatorze derniers jours à rentrer sur son territoire, même pour une escale", prévient le post de Nicolas. A son départ de France le jeudi 12 mars, il n'a été averti d'aucune restriction sur son parcours. Les choses se compliquent dès lors qu'il arrive à Athènes, où sa compagnie aérienne l'informe que les voyageurs en provenance de France ne pourront plus transiter par Singapour à partir du samedi 14 à 23h59. Il fait donc partie des derniers à pouvoir passer par la cité-Etat jusqu'à nouvel ordre. 

S'isoler à domicile quand on n'a pas de chez soi

Les fermetures de frontière cherchent à éviter que le coronavirus ne se répande, tout comme la mise en place d'une isolation obligatoire de 14 jours pour tout arrivant sur le sol australien à partir du lundi 16 mars. Le gouvernement demande ainsi aux voyageurs de s'isoler chez eux ou dans une chambre d'hôtel individuelle. Plus question en effet pour les concernés de séjourner dans un dortoir de 4 à 16 lits des très populaires auberges de jeunesse le temps que durera cette restriction. D'ailleurs, la Youth Hostel Association (YHA) de Nouvelle-Zélande, où s'applique la même mesure, a spécifié sur son site internet ne pas pouvoir accueillir les personnes nécessitant une mise en quarantaine.

 

backpacker coronavirus

 

Période d'isolement crée des difficultés financières 

Pour cette période d'isolement, une autre option reste la location d'Airbnb, qui en ce moment s'avère problématique pour certains. Suite à l'annulation de son HelpX, Kelly témoigne ainsi avoir vu trois hôtes Airbnb se désister avant d'en trouver qui ne lui a pas fait faux bond, ce qu'elle attribue à l'inquiétude ambiante. Deux semaines en hôtel peuvent en effet représenter un coût important pour les backpackers, même si les nouveaux arrivants en PVT sont requis par le gouvernement d'être munis d'une somme de 5000 dollars australiens. Cependant, l'isolement de 14 jours étant aussi obligatoire pour les personnes ayant été en contact avec quelqu'un infecté par le virus, les PVTistes déjà en Australie depuis plusieurs mois pourraient rencontrer des difficultés financières s'ils sont concernés.
 

La question du retour en France

Ce problème est soulevé par Marla : "Je suis fille au pair, mais c'est vrai que ceux qui payent un loyer et qui n'auront plus de boulot dans quelque temps, et surtout plus beaucoup d'économies, devraient rentrer". Le Premier Ministre Scott Morrison a en effet annoncé dimanche 15 mars que comme en France, une mise en quarantaine généralisée était envisageable, bien qu'elle serait focalisée sur certaines zones affectées si cela devait arriver. De plus, les rassemblements en grand nombre étant à éviter, Marla craint de perdre son second emploi sur les marchés qu'elle occupe en plus de sa position de fille au pair. Face à ces deux perspectives, elle hésite donc à rentrer auprès de sa famille. La décision de quitter l'Australie lui étant difficile à prendre, elle a pour l'instant choisi de rester, confortée par l'idée d'avoir un loyer assuré en tant que fille au pair. Elle s'inquiète néanmoins pour les backpackers qui manqueraient d'argent s'ils venaient à ne plus pouvoir travailler pendant un temps.

 

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Les contraintes liées aux escales

Dans le cas où ceux-ci souhaiteraient rentrer en France, aucune annonce jusqu'ici n'a eu à les inquiéter quant au fait d'être empêché de quitter l'Australie ou de rentrer sur le sol français. Reste l'étape de l'escale. Il est plus facile de voyager dans ce sens que dans l'autre car les restrictions envers les voyageurs en provenance d'Australie sont moins sévères qu'à partir de la France, où les cas de Covid-19 sont bien plus nombreux. Cependant, tandis que l'épidémie continue de progresser dans plusieurs pays, il est difficile pour les voyageurs de savoir si leur étape de transit permettra encore leur passage le jour du vol. Il est possible de se tenir informé de l'évolution de la situation pays par pays sur le site de France Diplomatie, ou auprès de la compagnie aérienne.

 

Le risque de contracter le Coronavirus

Enfin, les backpackers ayant décidé de rester en Australie pourraient s'inquiéter de contracter le coronavirus loin de chez eux. Comme en France, le gouvernement australien a lancé une campagne de prévention afin de limiter les risques de contamination. De plus, les assurances pour PVTistes couvrent généralement les frais médicaux et frais d'hospitalisation, bien que les modalités de remboursement ou de prise en charge restent à vérifier pour chacune d'entre elles. Les ressortissants français peuvent recevoir des recommandations du gouvernement en s'inscrivant sur le site d'Ariane ou en suivant le site de l'ambassade de France en Australie.

 

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