L.Shena, 28 ans, est une montpelliéraine, qui, passionnée de voyages, a atterri en 2011 en Australie. Elle y commence l'écriture d'une série de romans fantasy Les Héritiers de Lusilière, dont les trois premiers tomes ont été publiés, en français, depuis l'Australie. Débordante de projets, elle a accepté de nous rencontrer pour discuter de son parcours d'écrivaine auto-éditrice.
Lepetitjournal.com : Quand êtes-vous arrivée en Australie ?
L.Shena : Je suis arrivée en Australie pour ma dernière année d'étude, à Sydney. Ensuite, mon compagnon a trouvé du travail à Melbourne et nous avons déménagé. J'ai commencé à écrire mes livres pendant ma dernière année d'étude, puis j'ai pris une année sabbatique pour écrire avant de travailler pendant deux ans et demi. Là, l'entreprise s'est faite racheter donc j'ai perdu mon emploi. Je prends donc un peu de temps pour écrire, pour mes projets... Cela fait cinq ans que je suis en Australie et je suis en train de postuler pour la résidence permanente.
De quoi parle ce roman ?
Avec Lusilière, ce que j'ai essayé de faire, c'est de créer un monde fantastique car cela donne plus de libertés. Mais j'ai aussi voulu faire une sorte de roman policier dans un roman fantastique, donc ça commence par un assassinat, puis on cherche qui c'est. Il y a très peu d'auteurs en France qui font de la fantasy donc c'est difficile d'être publié. C'est également un genre plus méconnu du grand public en France. Mais c'était un challenge.
Vous êtes publiée en français, c'était compliqué ici ?
Oui, surtout pour la promotion, ça n'est pas facile parce qu'on est un peu loin. J'ai réussi à contacter les librairies internationales en Australie, mais contacter les libraires en France et rencontrer les lecteurs c'est moins facile.
Comment avez-vous fait pour trouver un éditeur ?
J'ai contacté les gros éditeurs. Certains étaient intéressés, mais ils me disaient que le livre était trop gros, qu'il fallait le publier en parties. J'ai finalement décidé de le publier moi-même en me servant d'Amazon. Donc je suis mon propre éditeur d'une certaine manière, c'est tout un travail sur la promotion, car c'est à moi de contacter les libraires et de faire tout le travail d'édition en général. Mais cela me confère une plus grande liberté.
Comment faites-vous pour la promotion ?
Je m'en sors, mais ça prend beaucoup de temps. Je me suis faite avoir car après avoir publié le premier épisode en mars, je me suis concentrée sur la promotion au détriment de l'écriture. Ça m'a laissé moins de temps pour mes autres projets aussi. Je me suis investie à fond dans la promo en oubliant que le plus important c'est d'écrire. Mais cela m'a fait apprendre plein de choses. Je fais pas mal de médias sociaux, puis je contacte des journalistes, j'ai fait mon propre site, contacté des librairies internationales à Melbourne et à Perth... J'ai aussi ma première séance de dédicace qui approche, ça va être intéressant de rencontrer mes lecteurs.
Avez-vous pensé à traduire le livre en anglais ?
Cela serait intéressant dans le sens où je pourrais toucher un plus grand public. J'y réfléchis mais je n'ai pas encore décidé car cela représenterait un très gros travail. Et dans ce cas-là, je pense que je chercherais un vrai éditeur pour ne pas avoir le poids de la promo sur les épaules.
Pensez-vous écrire une suite ?
J'ai déjà commencé à écrire la suite. Normalement la série se découpe, dans l'idéal, en trois cycles de neuf épisodes. Mais j'ai également d'autres projets de romans sur lesquels j'essaye de me concentrer : un autre roman Fantasy qui ne serait pas une série, et un livre en anglais qui serait lui sur les voyages.
Les voyages c'est donc une autre passion pour vous ?
Oui, j'ai commencé à voyager très jeune : j'ai vécu en Afrique quand j'avais neuf ans, puis j'ai beaucoup voyagé, vécu dans pas mal de pays... Tout cela a influencé mon écriture. Je suis également une grande fan du Japon : j'ai vécu là-bas, et j'aime beaucoup y retourner.
La France ne vous manque pas trop du coup ?
Ma famille et mes amis me manquent, il y a des choses qui me manquent parfois comme le fromage, et le vin. Il y a des périodes un peu plus difficiles, où l'on se sent un peu plus comme un étranger : quand on postule pour un emploi, quand on a de la paperasse à remplir... Mais au final, je n'ai passé que la moitié de ma vie en France, et quand j'y suis ça me manque de partir. J'y rentre quand même tous les un ou deux ans environ, mais c'est cher.
Thibaut Déléaz (www.lepetitjournal.com/Melbourne) Mercredi 25 novembre 2015