L’ascension de l'Uluru, dans le centre rouge de l’Australie a pris fin ce vendredi à 16h00 heure locale. Réclamée depuis des décennies par la communauté aborigène locale, propriétaire du site, cette interdiction met fin au piétinement de son lieu sacré. Depuis l’annonce de cette interdiction, les touristes du monde entier ont afflué pour rayer l'ascension de cette roche d’une quelconque liste de vie, dont le degré d'importance laisse perplexe au vu des enjeux culturels et historiques en présence.
Dernière ascension de l'Uluru vendredi
Hier, vendredi, les touristes se sont pressés au pied de la montagne sacrée aborigène dès 4h00 du matin. A 7h00, les guides du parc national annoncent que l’ouverture sera différée pour cause de vents importants au sommet. Les badauds ont pu commencer la dernière ascension du mont à 10h00. Les autorités ont refusé l’accès dès 16h00, laissant ceux encore au sommet regarder le coucher du soleil. A partir d’aujourd’hui, tout contrevenant à cette interdiction pourra recevoir une pénalité de 10.000 dollars.
Un flux massif de touristes depuis l'annonce de l'interdiction
Au cours des 20 dernières années, le nombre de touristes montant au sommet de l’Uluru tournait autour de 20 pour cent des personnes visitant le site. Depuis l’annonce de l'interdiction il y a six mois, plus de 10.000 touristes supplémentaires par mois se sont affairés pour rayer cette dernière de leur to-do liste. Les plus déterminés étant les japonais selon les autorités locales.
Site sacré propriété de la communauté Anangu
L’Uluru est un site sacré pour les communautés aborigènes. Retrocedé avec Kata Tjuta à la communauté Anangu le 26 octobre 1985, le site fait partie du Tjukurpa, mot utilisé par cette dernière pour désigner le temps du rêve, à la base de toutes croyances aborigènes. Les Anangu pensent qu’ils descendent directement des créatures du rêve et sont dès lors en charge de sa protection.
Dangers de l’ascension : source de deuil pour Anangu
L’ascension de l’Uluru a été autorisée en 1964. Au moins 37 touristes sont mort.e.s sur ses pentes, les principales causes de décès étant chute, déshydratation, et problèmes de santé. Au-delà de leur site sacré, les Anangu peinaient à porter le chagrin de ces décès. Le comité du parc national Uluru-Kata Tjuta explique : "Tjukurpa [loi culturelle du rêve] impose que les Ngurarutja [les propriétaires] prennent la responsabilité de prendre soin de leur visiteurs. A chaque fois qu’un visiteur est blessé ou tué, Ngurarutja partagent le deuil des familles." Les millions de marques de pas laissés sur l’Uluru prendront des siècles à disparaitre.
Patrimoine mondial de l’UNESCO
L'Uluru a été appelé Ayers Rock par William Gosse en 1873 en hommage au Secrétaire Général local de cette époque Sir Henry Ayers. L’Uluru s’étend en sous-terrain sur 2.5 kilomètres. Depuis 1987, le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses ressources naturelles. En 1994, il est précisé que le site est aussi valorisé pour son "extraordinaire paysage culturel".