

La science s'invite aujourd'hui dans un débat de société : un nouveau mode de contraception masculin permet en effet rediscuter des responsabilités relatives des hommes et des femmes sur cette question au sein du couple. Eléments d'analyse.
Quelques rappels sur le fonctionnement de l’appareil reproducteur masculin
Avant de détailler les moyens de contraception offerts à l'homme, il est intéressant de comprendre comment fonctionne son appareil reproducteur.

Chez l’homme ces organes génitaux sont les testicules qui vont produire les spermatozoïdes (gamètes masculin). Ceux-ci vont pouvoir féconder la cellule sexuelle féminine soit l’ovule. Les spermatozoïdes majeurs sont stockés dans l’épididyme Durant le rapport sexuel, le sperme (liquide contenant les spermatozoïdes) quitte l'épididyme par les canaux déférents (tube allant des testicules au prostate) et sera mélangé à d'autres composants pour former l'éjaculât.
La contraception, une responsabilité inégalement partagée
Bien que les moyens de contraception masculin restent encore aujourd'hui peu développés en comparaison avec la diversité contraceptive disponible pour la femme, la contraception n'en est pas pour autant qu'une affaire strictement féminine.
Chez l'homme, la contraception consiste essentiellement à éviter la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovocyte. Il existe pour cela :
- le préservatif, capuchon en latex qui se place sur le pénis avant la pénétration : il reste de nos jours la seule vraie protection efficace contre certaines maladies sexuellement transmissibles, mais une part d’aléas demeure ;
- la méthode du retrait : elle est basée sur le retrait de l'homme avant éjaculation et est considérée comme une contraception "naturelle" mais présente un taux d’échec élevé (c’est la moins fiable des 3 méthodes) ;
- la vasectomie ou stérilisation masculine, plus radicale, qui consiste chez l'homme en une ligature ou une obstruction des canaux déférents : elle nécessite donc un acte chirurgical et n’est réversible que par un second acte chirurgical.
Un nouveau moyen de contraception : VasalgelTM
VasalgelTM est un contraceptif non hormonal dont les effets sont à long terme. Il a l’avantage d’être réversible et de ne pas avoir recours à une opération chirurgicale.
Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un gel à base d'un polymère (grosse molécule formée par l'enchaînement de très nombreuses petites, et pouvant, par exemple, comme c’est le cas ici, former une réseau tridimensionnel sélectif, c'est-à-dire, bloquant certaines matières et en laissant passer d'autres). Injecté dans le canal déférent, le gel va former une barrière semi-perméable bloquant uniquement les spermatozoïdes qui seront ensuite réabsorbés par le corps. L’éjaculât ne contenant plus de spermatozoïdes devient donc infertile et plus aucune fécondation avec l’ovule n’est possible.

L’histoire d’une invention
VasagelTM tient son inspiration d’un autre polymère contraceptif indien : RISUG®. Les chercheurs n’ont cependant pas encore prouvé sa réversibilité sur des humains.
En 2010, la "Parcemus Foundation", a décidé de développer un contraceptif polymère pour le reste du monde. Ce nouveau gel contraceptif a d’abord été expérimenté sur des lapins : 12 mois d'études sur le lapin n'ont montré aucun spermatozoïde présent dans le second échantillon de sperme. De plus, après avoir injecté le produit permettant de "laver" le polymère, l’éjaculât des lapins a rapidement retrouvé ses spermatozoïdes et sa fertilité. Le nouveau contraceptif polymère est appelé Vasalgel ™.
Le rôle des hommes et des femmes dans la contraception : une question en chemin
Depuis peu, la mise au point d’une pilule contraceptive pour homme fait aussi son chemin.
Bientôt les hommes auront autant de moyens contraceptifs que les femmes et pourront partager cette lourde responsabilité. Certains hommes sont intéressés par ce nouveau mode de contraception mais d’autres se disent n'être pas encore prêt à assumer la contraception au sein du couple.
De même, si une grande majorité des femmes se déclarent ravies de passer le relais aux hommes, certaines n’ont pas assez confiance en leur partenaire pour lui confier cette responsabilité. Tout n’est donc pas encore gagné !
Bérénice GAUTROT (Terminale S-LFM) (www.lepetitjournal.com/manille) mardi 15 novembre 2016
SOURCES
- http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-04/fiche-contraception-homme.pdf

