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Deux pompiers lyonnais au cœur des bidonvilles à Cebu

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Exercice pratique avec Sébastien Fiolet pour savoir comment éteindre un départ de feu avec un extincteur, dans le bidonville de Malibu à Mandaue, au nord de Cebu, le 8 décembre.
Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 17 décembre 2019, mis à jour le 18 décembre 2019

Sébastien Fiolet et Clément Belda, deux sapeurs-pompiers lyonnais de l’association CASC Appui ont passé 12 jours à Cebu pour sensibiliser la population locale face aux risques d’incendies. Créé en 2005 l’association CASC Appui comptent une centaine de membres dans le Rhône et a deux terrains d’intervention : l’urgence lors de catastrophes naturelles (tremblement de terre, tsunami, typhon…) et la formation avec des missions annuelles aux Philippines et au Paraguay.

C’est la quatrième année consécutive que des pompiers de CASC Appui interviennent dans les bidonvilles de Cebu en partenariat avec l’ONG Eau et Vie qui œuvre pour que les plus pauvres aient accès aux services essentiels au quotidien (eau potable, hygiène, assainissement, lutte anti-incendie…).

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Clément Belda (à gauche) et Sébastien Fiolet font partie de l'association CASC Appui qui intervient dans les bidonvilles aux Philippines depuis 4 ans en partenariat avec l'ONG Eau & Vie.

“J’ai toujours eu envie de faire de l’humanitaire, indique Clément Belda, 29 ans, ancien miliaire qui fait aujourd’hui partie de la brigade cynotechnique de Meyzieu-Décines. Je suis déjà parti en mission aux Philippines à Tacloban en 2013 après le passage du typhon Yolanda et à Saint-Barthélémy en 2017 après l’ouragan Irma”. 

Sébastien Fiolet, lui, a été impliqué dans la création de l’association CASC Appui dès le départ. “Je voulais m’investir dans l’humanitaire et découvrir d’autres terrains, souligne le sapeur-pompier de la 3e compagnie de Gerland. Avant cette mission à Cebu, Sébastien avait été déployé à Madagascar (cyclone en 2008) et au Népal (séisme en 2015).

A plus de 11.000 km de leur caserne, les deux pompiers lyonnais ont participé à des sessions de formation-prévention auprès de la population locale, visité des bidonvilles pour identifier les besoins, rencontré l’équipementier des pompiers philippins et des partenaires locaux.

“Les risques d’incendie sont très élevés”

Dimanche 8 décembre, Sébastien Fiolet et Clément Belda étaient dans le bidonville de Malibu, à Mandaue au nord de Cebu. Un dédale de maisons de fortune faites de planches de bois et de tôle, espacées de seulement de quelques dizaines de centimètres les unes des autres, où vivent plus de 4.000 personnes. Au programme de cette journée : exercices pratiques pour utiliser un extincteur, le maniement de la lance à incendie, comment fermer une bouteille de gaz en feu… Une formation animée par les deux sapeurs-pompiers lyonnais en collaboration avec leurs homologues philippins du BFP (Bureau of Fire Protection).

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Un pompier du BFP aide un écolier à fermer une bouteille de gaz en feu, dans le bidonville de Malibu à Mandaue, au nord de Cebu, le 8 décembre.

“Dans les bidonvilles, les risques d’incendie sont très élevés à cause de la densité des maisons, le moindre départ de feu se transforme vite en brasier”, souligne le sergent Jéric Albugo du BFP de Mandaue. Ici, les causes de ces incendies sont souvent volontaires, notamment pour récupérer des terres, ou accidentelles (branchements électriques piratés, bouteilles de gaz qui explosent, surcharge des appareils électriques…).

“Les pompiers du BFP peuvent mettre longtemps à intervenir car l’accès aux bidonvilles est difficile, explique Chloé Frotin, chargée de communication et de partenariat chez Eau et Vie à Cebu. Dans chaque quartier où nous intervenons, il y a une brigade de pompiers volontaires, ce sont des habitants du quartier. Ce sont eux les premiers à intervenir en cas d’incendie. C’est pour cela que les gens sont très volontaires pour participer à ces sessions de formation avec les pompiers français.”

Une formation plébiscitée par Lourdes Cabalhug, 37 ans, qui s’est prêtée volontaire pour éteindre un départ de feu avec un extincteur au côté de Sébastien Fiolet. “Je trouve cela très utile de savoir comment réagir en cas d’incendie, explique cette mère de quatre enfants dont la maison a brûlé il y a 3 ans. En quelques minutes, tout était parti en fumée à cause d’une bougie oubliée dans une maison voisine.”

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Exercice pratique sur l'enroulement des tuyaux à eau avec Clément Belda et un pompier volontaire, dans le bidonville de Malibu à Mandaue, au nord de Cebu, le 8 décembre.

“Mieux protéger notre communauté”

Avec ces sessions de formation-prévention, il ne s’agit pas de remplacer les pompiers philippins insiste Sébastien Fiolet : “On n’est pas là pour imposer notre manière de travailler, on n’est pas là pour prendre la place des pompiers locaux. On est là pour partager nos techniques.” Un travail main dans la main apprécié par les pompiers volontaires. “Grâce à Sébastien et Clément, ensemble nous pouvons améliorer nos techniques et mieux protéger notre communauté en cas d’incendie”, témoigne Danny Tembolz, 46 ans qui a rejoint la brigade de pompiers volontaires de Malibu en 2014 car il voulait “s’engager pour aider la communauté”. 

Sébastien Fiolet et Clément Belda sont repartis des Philippines le 11 décembre mais leur mission ne s’arrête pas là : un conteneur rempli d’extincteurs et de brancards souples devrait arriver à Cebu au cours du premier trimestre 2020.

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Photo souvenir avec les pompiers volontaires du bidonville de Malibu à Mandaue, les membres d'Eau et Vie et les pompiers du BFP.

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L'ONG Eau et Vie organise une campagne de crowdfunding pour Noël. Faites un don pour offrir des kits d'hygiène aux enfants des bidonvilles des Philippines.

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Publié le 17 décembre 2019, mis à jour le 18 décembre 2019

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