

D'après une enquête mondiale conduite par Waze en octobre 2015 (une application collaborative de navigation par GPS) Métro Manilla a été désignée comme la ville ayant "le pire trafic du monde". Eléments d'analyse d'une situation critique et des projets qui tentent de l'améliorer : entre rêve et utopie...
"Le pire trafic du monde"
Selon cette enquête, Manille est classée numéro un des villes les plus embouteillées avec "le pire trafic du monde". Rio de Janeiro, Sao Paulo et Jakarta sont classées non loin derrière.
En termes de conditions de conduite, les Philippines se classent ainsi numéro neuf des pays les plus difficiles.
Selon une analyse gouvernementale, le problème de la circulation à Manille et de ses environs coûte chaque jour environ trois milliards de pesos (57 millions d'euros) notamment en heures de travail perdues, soit 0,8% de son PIB (produit intérieur brut). Sans c'est compter les dommages liés aux pollutions atmosphérique et sonore.
Et le problème ne fait que s'aggraver avec l'émergence d'une nouvelle classe moyenne responsable d'une explosion de l'automobile : les ventes de voitures ont en effet progressé de 23% l'an dernier et près de 300.000 nouvelles voitures ont été immatriculées.
Du fait de la quasi-absence de transports en commun performants dans Metro Manila, l'utilisation de la voiture y reste privilégiée. Les Philippines sont d'ailleurs bien notées en ce qui concerne les services aux conducteurs : cela signifie que l'archipel possède suffisamment de stations-service, de services automobiles et de parkings.
Le développement des infrastructures (routes et transports en commun) est sans aucun doute une des clefs du problème. Mais la construction et l'amélioration des routes et des réseaux de chemin de fer risquent d'être insuffisants dans la résolution de congestions de trafic dans Métro Manilla.
Un "Plan de rêve" qui porte bien son nom
D'ici 2030 le gouvernement philippin a proposé diverses façons de fluidifier le trafic d'EDSA, un axe majeur dans Métro Manilla, telles que la mise en ?uvre d'un Groupe de Police de la route de la Police nationale philippine pour démêler le trafic, l'ouverture d'itinéraires bis doublés sur l'exemple des ruelles Mabuhay pour atténuer le trafic sur l'avenue principale, et la construction de ponts modulaires d'acier dans cinq zones.

Dès 2014, un "Plan de rêve" pour freiner les embouteillages a ainsi été établi.
Ce méga-projet détaille 59 milliards d'euros d'investissements d'ici 2030 pour Manille et sa région. Il envisage des lignes de métro, de nouvelles villes connectées par des trains à grande vitesse, de nouvelles routes...
Ce plan prévoit notamment des interconnexions par métro entre les différents centres urbains de Metro Manila comme Antipolo, Bacoor et Imus. Les expressway existantes devraient également être entretenues et élargies et d'autres créer pour former un réseau de voies express intégrées du?nord au sud dans le GCR. Ce scénario prolongerait le réseau courant de 300 km à plus de 800 km, permettant ainsi par exemple la jonction Batangas à San Jose par high way.
Mais selon le professeur Gilbert Llanto, président de l'Institut philippine pour les études du développement, "ce projet s'appelle le Plan de rêve parce qu'il restera toujours du domaine du rêve".
Alban GAUTROT et Georges MONNIER (2de ? LFM) (www.lepetitjournal.com/manille) mercredi 10 mai 2017
