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ECOLOGIE – L’expédition Tara viendra-t-elle aux Philippines ?

TaraTara
Écrit par François COUDRAY
Publié le 24 janvier 2018, mis à jour le 26 janvier 2018

L'expédition française Tara Pacific vient de se voir refuser de mener ses recherches scientifiques dans les eaux philippines. Mais le dossier n’est pas clos. Et il semble aujourd’hui bien encore possible d’imaginer une collaboration entre l’ONG française et l’université philippine.

 

Tara, une goélette, une fondation, des expéditions…

 

Tara est une goélette française, destinée à la fois à la recherche scientifique (développer une connaissance de haut niveau sur l'océan) et à la défense de l'environnement (faire prendre conscience de la fragilité).

 

Construite en 1989 à l’initiative de Jean-Louis Étienne, médecin explorateur, elle est rachetée en 2003 par le directeur général d’agnès b., Etienne Bourgois, qui lance le projet Tara Expéditions.

 

En 2007-2008, dans le cadre de l'Année polaire internationale, la première expédition, Tara Arctic, s’engage dans un vaste projet de relevés dans l’océan Arctique, permettant de mieux comprendre les changements climatiques qui s'y opèrent. En 2009, dans le cadre de l'expédition Tara Oceans, le voilier parcourt les mers et les océans du globe à la découverte du monde planctonique, afin de réaliser une collecte sans précédent des micro-organismes marins et d’établir notamment une cartographie de leur répartition et des modèles de leurs interactions. En 2014, l’expédition Tara Méditerranée, durant 7 mois, étudie les impacts des micro-plastiques sur l’écosystème marin dans la mer la plus polluée du monde.

 

En avril 2016 enfin, une nouvelle expédition est organisée : Tara Pacific.  Son objectif est d'étudier la biodiversité complète des récifs coralliens (du gène à l’écosystème) et de mieux comprendre leur capacité d’adaptation aux changements environnementaux globaux liés aux facteurs humains et climatiques.

 

Tara ne viendra pas aux Philippines

 

Le ministre philippin des Affaires étrangères, Alan Peter Cayetano, a récemment expliqué la décision de son ministère de refuser à l’ONG française de séjourner sur les eaux philippines.

 

Ce ne sont pas les recherches menées dans le cadre de cette expédition qui sont en cause mais à la fois la localisation desdites recherches, jugée « relativement sensible » par le ministre philippin, et le refus de l’ONG de se soumettre aux conditions imposées par les autorités locales, à savoir la présence, à bord de la goélette, de scientifiques philippins, participant aux recherches en question.

 

Gary Alejano, élu de l’opposition, s’était auparavant ému de cette décision alors que le ministère philippin des Affaires étrangères venait d’autoriser un navire chinois à mener des recherches scientifiques dans la région de Benham Rise, une zone revendiquée à la fois par la Chine et les Philippines.

 

Alan Peter Cayetano a affirmé qu’il n’y avait « absolument aucune relation entre les recherches menées dans la région de Benham Rise et le conflit relatif à la Mer de Chine du sud ». Il a ajouté que, contrairement au projet français, les Philippines profiteraient des résultats des recherches menées conjointement par les scientifiques chinois (de l’Institut d’océanologie de l’Académie chinoise des sciences) et leurs homologues philippines (de l’Institut des sciences marines de l’Université des Philippines).

 

« Notre seule ambition est de faire avancer la recherche »…

 

L’ONG française a rapidement réagi et déposé une seconde demande, prenant en compte les remarques du ministère philippin.

 

Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara explique ainsi leur positionnement :

 

« Notre seule ambition est de faire avancer la recherche fondamentale pour comprendre les impacts du changement climatique sur les récifs coralliens.  La fondation Tara a donc proposé au gouvernement Philippin de collaborer et de bénéficier de cet élan et de cette ambition pour comprendre l’avenir des récifs aux Philippines, de pouvoir les comparer au reste de l’Océan Pacifique, croisant les expertises internationales des scientifiques. 

 

Cette année 2018 a d’ailleurs été désignée comme l’Année Internationale des Récifs coralliens, en raison des menaces qui pèsent sur l’avenir de la biodiversité des récifs et des profonds bouleversements environnementaux en cours.

 

On sait que les processus d’autorisation sont complexes, on en a bien conscience, on y travaille depuis plusieurs mois et venons de formule une seconde demande. Nous espérons vivement que les Philippines répondront favorablement à ce programme d’étude ambitieux et dépêcheront un scientifique de la Marine Science Institute de l’Université des Philippines à bord de la goélette ». 

 

Un dossier à suivre...

François COUDRAY
Publié le 24 janvier 2018, mis à jour le 26 janvier 2018

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