Depuis deux ans, la région de Madrid tente de faire baisser le coût de l'inscription pour poursuivre des études supérieures. Des mesures nécessaires mais encore insuffisantes compte tenu du fait que les tarifs des universités publiques madrilènes ont augmenté de plus de 72% en cinq ans entre la rentrée 2010/2011 et celle de 2015/2016.
(photo CC studio) En 2012, le gouvernement espagnol a mis en place une loi de mesures d'urgence pour la rationalisation des dépenses publiques. Ces mesures à caractère exceptionnel poussées par la situation de crise économique ont également affecté le système éducatif : l'une des décisions a été d'adapter les prix publics des services académiques en fonction du coût effectif de ces services d'éducation, qui varient d'une communauté autonome à l'autre. Ce nouveau système a déclenché une hausse en flèche des prix des inscriptions universitaires, et de nouvelles disparités entre régions.
De 1033 euros à 1782 euros en 5 ans
Depuis la rentrée 2010/2011, où une inscription universitaire en première année coûtait 1033,80 euros au maximum, les frais d'inscription universitaire dans la communauté de Madrid ont augmenté de +64% pour atteindre 1693,20 euros à la rentrée 2016/2017, six ans plus tard. Entre temps, les prix ont atteint leur sommet en 2014 et 2015 où le crédit universitaire est monté jusqu'à 33 euros, soit un coût d'inscription en première année de 1980 euros à raison de 60 crédits nécessaires. Cette année, les tarifs ont été légèrement revus à la baisse par le gouvernement régional.
(source : selon les données du ministère de l'Éducation)
Les prix publics, la plus grande barrière aux études supérieures
L'association coordinatrice des représentants d'étudiants d'universités publiques (CREUP) remercie la communauté de Madrid de réduire de 5% le prix des inscriptions en "Grado" (équivalent d'une licence ou d'un BTS) cette année et de 10% celui des inscriptions en Master. Mais l'organisme regrette l'insuffisance de cette mesure, Madrid étant l'une des communautés autonomes avec le plus grand nombre de taxes universitaires. Dans un communiqué publié en août, la présidente de la CREUP désigne ces prix comme principale barrière à l'éducation supérieure en Espagne. "La baisse immédiate et considérable des prix publics est l'une des principales mesures qui doivent être mises en place contre cette situation d'asphyxie pour les étudiants et leurs familles" précise-t-elle.
Un ?il sur les systèmes européens
Le constat est le même dans toute l'Espagne : même avant les augmentations de tarifs de ces cinq dernières années, le coût des études était nettement plus élevé dans la péninsule que dans le reste de l'Europe, privant certains jeunes d'études supérieures. Associations d'étudiants, de professeurs et familles espèrent qu'un nouveau système puisse être implanté sur la base de l'équité, comme cela est fait dans plusieurs pays européens. En effet, selon une étude comparative réalisée cette année par la FECCOO, une quinzaine de voisins européens, et plus particulièrement ceux du nord comme l'Allemagne la Norvège, la Suède, l'Autriche le Danemark ou encore l'Estonie, ont des frais d'inscription universitaire gratuits ou à moins de 100 euros ; et une douzaine propose également le même niveau de frais d'inscription pour suivre un Master.
Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Lundi 5 septembre 2016
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