Reconnus par l’ONU parmi les meilleurs villages touristiques du monde en 2025, Agaete, aux Canaries, et Ezcaray, dans La Rioja, illustrent un modèle espagnol fondé sur la préservation des territoires, la vie locale et le tourisme durable.
Patrimoine habité, paysages préservés, tourisme à hauteur d’habitants. En 2025, l’Espagne s’impose une nouvelle fois comme l’un des laboratoires du voyage durable. Selon le programme Best Tourism Villages de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies, deux villages espagnols figurent parmi les 52 destinations rurales les plus exemplaires au monde : Agaete, aux Canaries, et Ezcaray, dans La Rioja.
Sélectionnés parmi plus de 270 candidatures issues de 65 pays, ces villages racontent une autre idée du voyage : plus lente, plus attentive, et profondément arrimée à la vie locale.
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Agaete, un village de café face à l’océan
À l’extrême nord-ouest de Gran Canaria, à une demi-heure à peine de Las Palmas, Agaete avance à contre-courant du tourisme de masse. Entre Atlantique et reliefs abrupts, ce village conjugue mer, montagne et agriculture ancestrale.
Un peu plus de 5.000 habitants, et une singularité : c’est ici, dans une vallée verte cultivée depuis plus de deux siècles, que pousse le seul café d’Europe. Autour, bananiers, agrumes et cultures tropicales se partagent l’espace avec le parc naturel de Tamadaba, vaste réserve de pins canariens et de falaises, parmi les paysages les plus préservés de l’île.
En contrebas, le Puerto de las Nieves reste un port actif, où la pêche artisanale nourrit encore les restaurants du front de mer. Les piscines naturelles, creusées dans la roche volcanique, servent de point de rencontre permanent, été comme hiver.
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO avec le paysage culturel de Risco Caído, Agaete continue surtout de vivre au rythme de ses rites populaires. La Bajada de la Rama ou les fêtes de Nuestra Señora de las Nieves rappellent que le calendrier collectif précède toujours l’agenda touristique.
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Ezcaray, l’élégance discrète de La Rioja
À plusieurs centaines de kilomètres des Canaries, Ezcaray joue une autre partition du tourisme durable. Niché à l’ouest de La Rioja, ce bourg de montagne s’impose comme l’un des villages les plus remarquables de La Rioja.
Avec un peu plus de 2.000 habitants, cette ancienne ville lainière a préservé un centre historique remarquablement homogène, fait de palais, de maisons nobles et de places pensées pour la vie quotidienne et les hivers rigoureux. La Real Fábrica de Paños de Santa Bárbara, fondée en 1752 et aujourd’hui reconvertie, en reste l’un des symboles, aux côtés de l’église Santa María la Mayor, entre roman et gothique.
Tout autour, la Sierra de la Demanda dessine l’horizon. Au programme : randonnées, vélo, sports de montagne, et, dès que la neige arrive, ski à Valdezcaray, à quelques kilomètres à peine.
À cette géographie s’ajoute une identité culinaire enracinée dans le terroir riojan. Des produits simples, travaillés avec exigence, et des tables devenues références, comme El Portal de Echaurren, qui a inscrit Ezcaray sur la carte gastronomique bien au-delà de la région.
Un label mondial qui récompense le tourisme durable : Lancé par l’Organisation mondiale du tourisme (ONU Tourisme), le programme Best Tourism Villages distingue des villages où le tourisme s’intègre à la vie locale sans la défigurer. Patrimoine, environnement, activités traditionnelles, gouvernance et équilibre avec les habitants constituent le socle de la sélection. En 2025, seules 52 localités dans le monde ont obtenu ce label, confirmant la place de l’Espagne parmi les pays qui misent le plus clairement sur un tourisme rural durable.
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Avec Agaete et Ezcaray, l’Espagne compte désormais douze villages labellisés Best Tourism Villages depuis la création du programme. Une présence régulière qui dit beaucoup de la vitalité de son monde rural et de sa capacité à accueillir sans se renier.
« Le tourisme peut être un puissant moteur de prospérité partagée et de cohésion territoriale », rappelle le secrétaire général d’ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili. Reste une évidence : en 2025, le voyage qui dure n’est plus celui qui consomme, mais celui qui s’intègre.
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