L'été risque d'être chaud à la frontière... Comme l'avait annoncé lepetitjournal le 17 mai dernier, les agriculteurs espagnols et français se sont unis pour fermer le 3 juin toute la chaîne des Pyrénées, du Perthus jusqu'à Biriatou, lors d'une journée "historique" pour certains, mais surtout chaotique pour tous ceux qui voulaient traverser la frontière. Et cela pourrait ne pas être la dernière.


La colère des agriculteurs fait des miracles: Autrefois frères ennemis, les agriculteurs espagnols et français s'unissent aujourd'hui pour essayer de peser sur le scrutin européen et réclamer toute l'attention de Bruxelles sur des réglementations communes dans toute l'UE. Les agriculteurs et éleveurs de plusieurs organisations françaises et espagnoles se sont ainsi manifesté le 3 juin en bloquant pendant 24 heures les frontières entre la France et l'Espagne. Ce qui était vraiment nouveau de cette manifestation, raison pour laquelle les organisateurs l'ont qualifié d'"historique", c'est que pour la première fois, des agriculteurs, tant au Pays Basque qu'en Catalogne, bloquaient ensemble les routes d'accès des deux côtés de la frontière.
Sept points de passage de la frontière fermés
Les routes bloquées simultanément par les protestations se trouvaient à sept points de passage de la frontière, tout le long des Pyrénées: Le Col d'Ares, Le Perthus, Bourg-Madame, Bossost, le Col du Pourtalet, le Col du Somport et le Péage de Biriatou: Il s'agit donc de l'AP-8 à Guipuzcoa, l'AP-7, l'A9 à Céret près de La Jonquera, la N-152 à Puigcerdà, la C-38 à Molló, la N-330 à Huesca, les N-230 et N-141 à Bossòst et la N-145 entre La Seu d'Urgell et les Valls de Valira.

Des syndicats espagnols et français indépendants
L'initiative a été lancée par un groupement d'agriculteurs espagnols et français, qui se veulent "asyndicaux et apolitiques", et n'ont donc rien à voir avec les grands syndicats agricoles français et espagnols, tels que la FNSEA ou ASAJA. En France, le porte-parole est Jérôme Bayle, et son association "Ultras de l'A64", tandis qu'en Espagne, il s'agit d'Eduard Escolá, de "Revolta Pagesa".

Appel à des blocages indéfinis
À quelques jours des élections européennes, les agriculteurs exigent l'application, une bonne fois pour toutes, de clauses miroirs dans les accords commerciaux signés avec des pays tiers, afin que les produits agricoles et d'élevage arrivant sur le territoire de l'UE aient été cultivés ou élevés selon les mêmes critères sanitaires et environnementaux que ceux appliqués dans l'UE. Selon le porte-parole d'une des organisations agricoles Revolta Pagesa, depuis les manifestations que le secteur a menées en février et mars derniers, rien n'a été fait en ce sens par les administrations. Or, les agriculteurs ont déjà prévenu que si, après le blocage de ce lundi, ils ne recevaient pas de réponses, ils appelleraient à des "blocages indéfinis".