Suite à des problèmes récurrents de la compagnie irlandaise Ryanair perpétués sur le sol espagnol, Carmen Librero, secrétaire générale espagnole des transports, a rencontré ses homologues irlandais afin d'éclaircir la situation, mardi dernier à Dublin. Madrid souhaite plus de pouvoir de contrôle auprès des compagnies étrangères opérant sur son territoire, tandis que le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, accuse l'Agence Espagnole de la Sécurité Aérienne (AESA) de retarder volontairement les vols de sa compagnie
(Photo Creative Commons Simon Grubb)
Avec pas moins de vingt-cinq villes connectées, contre seulement quinze au Royaume-Uni et dix en Allemagne, l'Espagne est l'une des trois destinations principales de la compagnie Ryanair. Ce mois-ci, en quatre jours, trois vols du low cost irlandais ont connu des scénarios singuliers. Le premier souci rencontré concerne le vol du 13 septembre entre Dusseldorf et Palma (Majorque). En raison de turbulences, deux membres de l'équipage et un passager ont été victimes de légères blessures, ce qui a amené le pilote de l'avion à décréter un atterrissage d'urgence. Ils ont été pris en charge par le personnel médical de l'aéroport et s'en sont sortis indemnes. Deux jours plus tard, le samedi 15 septembre, le vol Bristol-Reus doit atterrir d'urgence à Barcelone à cause d'un problème de moteur. Le lendemain, le vol censé relier Paris Beauvais à Tenerife atterrit d'urgence à Madrid et se voit dans l'obligation d'être arrêté sur le sol madrilène. L'avion arrivera à destination avec deux heures de retard. Selon la compagnie aérienne, il s'agirait "d'un problème technique". Ces trois incidents interviennent après une série de mésaventures mettant en cause la compagnie : passagers évacués à cause d'une fuite de carburant, dépressurisation d'une cabine? Autant d'incidents qui ont déjà fait la une des journaux en août dernier.
Nécessité d'augmenter l'intensité des contrôles au niveau européen
Actuellement, le point 3 de l'article 20 de la loi espagnole sur la sécurité aérienne 21/2003, stipule que "les aéronefs immatriculés dans d'autres Etats qui ont droit d'entrée ou de sortie sur le territoire espagnol, ainsi que leur équipage, seront sujets à inspection, en accord avec la loi espagnole". Lassée de cette succession de dysfonctionnements, l'Espagne a décidé de réagir par l'intermédiaire de son secrétaire d'Etat aux infrastructures, Rafael Catalá : "L'autorité espagnole devrait avoir la possibilité de mener cette supervision, ce contrôle, ces inspections de façon plus intense", a-t-il déclaré.
Mais l'Espagne ne souhaite pas en rester là, et souhaite intervenir au niveau du droit communautaire européen. En effet, Ana Pastor, la ministre espagnole de l'Innovation, a sollicité un entretien avec le ministre européen des transports, Siim Kalas, qui est aussi le vice-président de la Commission. Objectif : améliorer la définition du cadre des infractions et des sanctions en matière de sécurité aérienne. Dale Kidd, porte-parole de la Commission, a rappelé que le pouvoir de retirer sa licence à une compagnie était à la discrétion de l'Etat dans lequel est immatriculée ladite compagnie. Une façon de prévenir que la bataille pour l'évolution de la législation européenne sera compliquée.
La réponse de Ryanair : le PDG accuse
Face à la prétendue culpabilité de sa compagnie, le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, n'est pas resté les bras croisés. Via une lettre adressée à Ana Pastor, il accuse, après avoir rappelé l'innocence de Ryanair, l'AESA d'avoir volontairement retardé le vol Paris Beauvais-Tenerife. Celle-ci aurait mandaté un agent avec pour mission de contrôler l'avion lors de son escale à Madrid, en lui demandant des documents qui, selon Michael O'Leary, n'étaient pas nécessaires et auraient pu être demandés lors de l'arrivée à Tenerife. C'est, toujours selon le PDG de Ryanair, ce contrôle qui aurait engendré le retard de deux heures du vol en question. Une déclaration qui se trouve être en contradiction avec la première explication apportée par la compagnie pour justifier le retard de ce vol. En effet, Ryan Air avait d'abord annoncé un "problème technique". Dans sa lettre ouverte, M. O'Leary demande même la démission de la directrice de l'AESA, Isabel Maestre.
Il faudra attendre les conclusions du rapport effectué à l'issue de la réunion entre Carmen Librero et les instances irlandaises avant que la Commission Européenne ne puisse prendre position sur ce dossier. Quant à la volonté de Micheal O'Leary, elle n'a pas donné de suites. Affaire à suivre?
Arnaud ROY (www.lepetitjournal.com- Espagne) Mercredi 19 septembre 2012
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 novembre 2012
Publié le 19 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012
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